Guitar Hero DS : on a rencontré et interviewé Julien Doré, le gagnant de la Nouvelle Star

Pour cet entretien en compagnie de Julien Doré, nous vous proposons deux choix de lecture : l'interview écrite classique ou l'interview vidéo. La première est plus longue et plus complète car retranscrite dans sa totalité alors que la seconde est plus agréable à regarder. Précisons que l'interview est téléchargeable dans sa version HD 720p. Durée de la vidéo : 10"12 minutes. Faites votre choix. 

INTERVIEW JULIEN DORÉ
Gagnant de la Nouvelle Star 2007

JeuxActu : Julien Doré et les jeux vidéo, c’est une passion ou c’est juste du chiqué ?

Julien Doré : Non, ce n’est pas du chiqué mais c’est vrai que j’avais un peu laissé les jeux vidéo de côté pendant un moment. Là, je redécouvre les jeux grâce aux nouvelles consoles comme la Wii et la DS que je trouve intelligentes, dans le sens où elles parviennent à toucher toute la famille. J’ai pas de Wii encore chez moi mais j’y joue avec mes petits cousins. Je songe aussi à me prendre une DS, parce que c’est la console idéale pour mon nouveau train de vie. Je vais pouvoir y jouer dans les transports, lors de tournées…

Petit, tu jouais bien au jeu vidéo ? Y a t-il un jeu qui t’a marqué plus jeune ? Un jeu dont tu aimerais rejouer un de ces quatre ?

J’ai eu plusieurs époques en fait. J’ai commencé par Sonic, ensuite Super Mario Bros. et après j’ai sauté toute l’époque des jeux de combat tels que Street Fighter et Mortal Kombat. Fin ado, j’ai repris avec Pro Evolution Soccer. J’achetais qu’un seul jeu par an et c’était celui-là puisque ma PlayStation 2 me servait juste à regarder des DVD.

Guitar Hero, tu connaissais ? Tu avais eu l’occasion de t’y essayer ? Tu en penses quoi ?

Je connaissais de nom et c’est au festival de Rock en Seine où j’ai joué pour la première fois au jeu. Il y a des bornes de disponibles et j’ai trouvé ça complètement hallucinant. L’idée de concevoir une guitare pour jouer au jeu est vraiment intéressante. C’est ouf ! Je crois qu’aujourd’hui, il y a une culture Guitar Hero, un peu de la même manière que PES. Les gens se réunissent pour jouer au jeu dans le fun et la convivialité.

Si jamais, Ukoulélé Hero sortait sur consoles, tu serais prêt à être l’ambassadeur du jeu ?

Ah bah ouais, avec plaisir ! (rires). Je suis pas le représentant du youkoulélé en France, il y a aussi Mareva Galanter qui l’utilise, bien d’autres groupes aussi… Par contre, je serais curieux de pouvoir jouer à Guitar Hero avec une guitare folk, ça me ferait vraiment marrer.

D’ailleurs, tu as des choses de prévues avec Guitar Hero dans le futur ? Une de tes chansons dans le prochain épisode par exemple ?

Honnêtement, je n’en sais strictement rien. Mais pourquoi pas ?! Ca serait avec grand plaisir. Je pense que ça serait même intéressant d’adapter le jeu sur un iPod, de pouvoir jouer au jeu avec sa propre playlist.

Ton premier album sort le 16 juin. Comme Christophe Willem, tu as pris le temps pour le mettre en œuvre. Quelle direction as-tu décidé de prendre ? Tu peux un peu nous en parler ?

Il y avait certaines collaborations que je souhaitais vraiment avoir pour mon premier album. J’ai eu la chance de pouvoir travailler avec eux, avec des gens comme le groupe Cocoon, Arno, le chanteur belge et Christophe. Ca s’est fait tout seul, dans la continuité de mes créations. J’ai eu une totale liberté dans la création de cet album, j’ai même eu le choix des musiciens qui m’entouraient. Ca été trois mois de studio complètement fabuleuse.

Pour ton premier single, pourquoi avoir choisi ta reprise de Moi, Lolita ? C’est une façon pour toi d’être identifié à la sortie de la Nouvelle Star. Moi, Julien Doré, le mec qui façonne les standards à sa façon ?

Il n’y a qu’une seule reprise dans l’album qui s’appelle SS in Uruguay de Gainsbourg. C’est une chanson très rock, elle symbolise beaucoup de choses pour moi. Ce morceau n’est pas très connu dans la discographie de Gainsbourg et je trouvais intéressant de surprendre les gens qui s’attendaient à ce que je ne fasse que des reprises de titres connus que j’aurais fait à ma sauce. La chanson parle de soldats SS qui se sont planqués en Uruguay juste après la Seconde Guerre Mondiale et du coup, ça m’a mis dans une posture pas très confortable, vu le contexte de la chanson. Mais puisque cette chanson a été écrite par Gainsbourg, il y a une mise en abîme intéressante que je voulais explorer. En plus, je trouvais le titre de la chanson vraiment extra.

Justement, avec tes inspirations très underground et à trop vouloir faire dans l’originalité, tu n’as pas peur de restreindre ton public ?

Non, je ne pense pas. Il ne faut pas prendre les gens pour des imbéciles, dans un environnement de masse qui ne s’intéressent qu’aux même choses. Je suis sûr que tant qu’il s’agit de musique et que je l’ai fait avec mes tripes, avec ce que j’ai vraiment voulu écrire, ça touchera toujours des gens. Je m’en fous de ne pas toucher une certaine catégorie de personnes, ce n’est pas pour ça que je fais de la musique. J’ai jamais calculé l’écriture d’une chanson pour en vendre un maximum, jamais.

Oui, pas toi mais les gens qui sont au-dessus de toi, les maisons de disques qui vont te faire la réflexion, te convaincre que ta musique n’est pas assez commerciale…

Alors ça, c’est vraiment pas la chose à me dire. Pour moi, ce n’est vraiment pas un argument valable. J’ai pas envie de vendre trois CD dans mon grenier non plus, je veux en vendre le plus possible, mais lorsque je fais de la musique, je ne le fais pas en pensant aux ventes. Et puis, faire un disque, c’est un acte assez égoïste. L’album, je l’ai d’abord fait pour moi, faut que ça me plaise. On verra bien de toutes les façons. Mais au-delà d’être une inquiétude, c’est une vraie fierté pour moi de ne pas m’être posé cette question.

Julien Doré et ses différents groupes, post Nouvelle Star, ça en est où ? Si jamais, on te demandait de choisir entre une carrière solo dorée et une autre moins strass et paillettes, limite come-back dans les bars avec tes potos, tu choisis quoi ? Honnêtement ?

Je continue de bosser avec eux, enfin surtout avec Dig Up Elvis qui est mon groupe principal. Le guitariste du groupe a d’ailleurs composé un des titres de mon album. Mais de toutes les façons, c’est une vraie volonté que de vouloir continuer à travailler avec eux. Je fais les deux en parallèle, mon carrière solo et Dig Up Elvis, ça me permet de garder les pieds sur Terre et ça me procure un parfait équilibre. J’ai toujours mes dates avec mon groupe, nos chansons, tout quoi…

Les gens qui te connaissent mal ou tout simplement qui n’aiment pas ce que tu fais réduisent souvent Julien Doré à « ah oui, c’est le type qui refait les chansons à sa sauce ». Le raccourci te convient ?

Il y a toujours des raccourcis pour saisir quelqu’un. Après bon, je m’en fous un peu et puis dans la rue, quand on m’arrête et qu’on m’en parle, c’est toujours de manière très positive, alors tout va bien.

Tiens, il y a trois semaines, j’étais à l’Hotel Murano pour interviewer Mademoiselle K qui sort son deuxième album. Tu étais là aussi pour une séance de photos. Du coup, moi j’ai en profité pour lui demander ce qu’elle pensait de ta musique, de toi. Franco, elle m’a dit qu’elle n’aimait pas ce que tu faisais. Toi, tu penses quoi de sa musique ? C’est le moment de te venger (rires).

Ah non, non, je ne suis pas là pour me venger. Je ne la connais pas trop, ni sa musique d’ailleurs. Mais, elle avait eu l’occasion d’écouter mon album ?

Non, je ne pense pas… Elle a donné un avis en fonction de ta performance à la Nouvelle Star.

Je trouve qu’elle a du courage de chanter en français sur ce type de musique-là. Ils ne sont pas beaucoup à le faire. Je trouve ça intéressant, son univers aussi. J’ai vu quelques uns de ses clips et j’ai trouvé ça plutôt bien. Ca me plaît assez en fait.

J’en profite pour embrayer sur tes clips. As-tu participé à l’élaboration de ton premier clip ?

Oui, je l’ai même co-réalisé. Je pense que l’image a une part très importante aujourd’hui. Autant que le son. J’essaie de m’y impliquer autant que dans la musique. C’est un univers qui me plaît bien aussi.

Propos recueillis par Maxime CHAO