Hyper Scape : on a joué au Battle Royale d’Ubisoft, nos premières impressions mitigées


Hyper Scape : on a joué au Battle Royale d’Ubisoft, nos premières impressions mitigées

Jeudi 2 juillet 2020, Ubisoft a frappé un grand coup en annonçant son propre Battle Royale : Hyper Scape. Un nom derrière lequel se cache un FPS free-to-play rapide, nerveux, futuriste et qui a bien l’ambition d’innover le genre. On y a joué quelques heures. On vous dit tout (ou presque) ici de ce jeu qui se veut prometteur sur le papier…  Mais qu'en est-il in-game ?


Hyper Scape

Ubisoft a ménagé son effet d’annonce jusqu’au bout. Il aura fallu attendre le tout début de soirée, ce jeudi, pour voir Hyper Scape, teasé quelques jours plus tôt par la firme elle-même, prendre corps. Et dévoiler son essence, en grande partie leakée par le consultant esport Rod Breslau. Il faut dire que le tweet d’Ubisoft ne laissait pas vraiment beaucoup de place au hasard en terme de catégorie de jeu. “Préparez-vous à atterrir dans les rues éclairées aux néons de la première ville virtuelle du monde, Neo Arcadia. Je vous suggère de vous mettre à courir dès que vous serez au sol, car le moindre avantage sera essentiel pour prendre le dessus sur vos adversaires. Seuls les meilleurs participants parviendront à la confrontation finale”. Tels sont les propos tenus sur le site web Prisma Dimensions, dont l’univers sera directement connecté à celui d’Hyper Scape et de la ville virtuelle de Neo Arcadia, le théâtre de ce BR façon Ubi.

 

Le mot d’ordre est simple : courir et sauter très haut, puisque le level design de Neo Arcadia se veut très aérien.

 

L’environnement en question se veut démarqué de tous ceux déjà vus et éprouvés dans la discipline jusqu’à présent avec, vous l’aurez compris, une forte inclinaison néo-futuriste. Bienvenue en 2054. Dans Hyper Scape, chaque joueur épouse la destinée d’un champion,(huit d’entre eux étaient disponibles lors de notre session de hands-on), pour le moment sans histoire (élément qui sera développé assez rapidement nous a-t-on promis) qu’il pourra customiser à sa guise, avant de l’envoyer - après avoir passé un petit temps dans le hub vous servant de didacticiel, pour découvrir les armes et leurs mécaniques ainsi que vos déplacements - sur la carte. Si on y retrouve le principe d’une zone à atteindre en temps réel (la base), celle-ci n’est plus régie par une tempête, par du gaz ou tout autre catastrophe directement ou indirectement liée à l’homme. Là, il s’agit tout simplement d’un phénomène, appelé Decay, qui n’est autre que la désintégration, pixel par pixel, de certaines parties de la map.

 

L’idée, forcément liée au contexte défendu dans l’univers d’Hyper Scape - une toute nouvelle forme d’Internet, censée réunir et régir toutes les autres formes d’internets et qui permet aux joueurs de s’évader dans un monde compétitif virtuel - a du sens et le rendu est assez spectaculaire, d’autant que graphiquement, Hyper Scape est assez agréable à regarder et son univers, qui se veut être un savant mélange entre de l’architecture européenne et un style futuriste (street culture), plutôt bien retranscrit. En clair… Bien foutu donc ? Oui. Véritablement accrocheur : pas forcément. Hyper Scape a un univers sympa, mais qui ne casse ni la baraque, ni la rétine. Dans cet univers, le mot d’ordre est simple : courir et sauter très haut, puisque le level design de Neo Arcadia se veut aérien. Chaque joueur dispose d’un double saut, lui permettant d’atteindre des hauteurs importantes, sans compter les launch pads vous assurant des bonds digne d’un héros Marvel. Bref, le bon vieux ter-ter ou la voie des airs, sans oublier les intérieurs des bâtisses, à vous de faire votre choix, même si le deuxième chemin, autant afin de prendre des informations que de pouvoir être à l’aise lors des prises de fight, est évidemment fortement suggéré, avec des lieux à explorer, pour du loot notamment, sur plusieurs étages. Le principe classique du BR est ici bien présent : à savoir 100 joueurs sur la même carte de jeu, 100 joueurs qui arriveront tous en mode fusée sur le lieu de leur spawn, avec pour seule et unique objet une sorte de matraque pour se défendre mais aussi casser certains éléments de votre environnement (vitres, mosaïques).

Hyper Scape

 

FUSION, HACKING & GRAVITÉ

 

Pour tenter de se  démarquer des autres BR du marché, Hyper Scape, au rythme et au style finalement plus proche (même trop proche, on y reviendra) d’un Apex Legends que de Fortnite, mise sur plusieurs petits facteurs, qui pourraient faire la différence auprès des joueurs. Les armes à récupérer durant chaque partie - au nombre de 9 dans cette phase de test technique - sont upgradables par un procédé dit de fusion : si vous récupérez la même arme en double - ce qui arrive relativement souvent - plutôt que de simplement récupérer les munitions de celles-ci, on peut additionner les deux modèles obtenus pour débloquer une version supérieure de l’arme en question, arme qui pourra atteindre jusqu’à “quatre niveaux d’amélioration. Le but de la manoeuvre : éviter d’avoir à gérer un inventaire en cours de partie, ce qui n’est pas stupide à l’arrivée et a le mérite de rendre le gameplay accessible. Et l’action toujours plus nerveuse. Bref du loot efficace, sans fioritures (pas d’armures, pas de caisses de soin et pas d’utilitaires, comme des grenades par exemple). Deux armes maximum sont disponibles dans son stuff en cours de partie - comme dans un BR classique - ainsi que deux abilités, qui répondent au nom de hacks. Ces derniers, également au nombre de 9, permettent différentes actions en cours de game, à savoir dresser un mur pour se protéger des ennemis (coucou Valorant), se déplacer dans une balle rebondissante afin de fuir un fight par exemple ou rejoindre une zone rapidement (la bulle dans Fortnite), provoquer des vagues sismiques, se soigner et soigner ses coéquipiers autour de soi, faire un bond puissant avec un atterrissage tout aussi imposant au sol, poser des mines, révéler la présence d’ennemis dans une zone prédéfinie, s’équiper d’une armure pour mieux encaisser les dégâts, se rendre invisible…

Hyper Scape

 

Tout autant d’interactions utiles en cours de partie, agréables certes, mais tout de même fortement inspirées de la concurrence tout de même (on y reviendra hein) mais surtout pas vraiment égales entre elles durant notre phase de test, à l’image du heal, un peu trop généreux en PV ou du Météore, ce saut avec un atterrissage dévastateur pour les ennemis aux alentours. On précisera que nous n’étions pas 100 joueurs sur Neo Arcadia lors de nos différentes parties, ce qui engendrait des petits passages sans trafic et sans fight. Il faudra évidemment attendre d’avoir une version plus évoluée et on peut le supposer, publique, pour pouvoir juger avec précision le tempo d’Hyper Scape avec un nombre plus important de joueurs. Ce que l’on a pu apprécier ingame en revanche, c’est le système de respawn : on ne meurt pas vraiment en partie, sauf si l’ensemble de la squad passe l’arme à gauche, mais on reste sur la map sous la forme d’un écho - une réplique holographique et invisible de soi-même, pas pour soi mais pour les autres - qui peut aussi bien communiquer avec ses partenaires, leur envoyer des infos importantes que de leur indiquer une balise de résurrection, disponibles dès lors qu’un ennemi est tué (et pas nécessairement par votre équipe). Le seul hic de la manoeuvre se situe dans le fait que le plus souvent (logique hein), la balise à atteindre se trouve dans une zone de fight (ou une ancienne zone, qui peut très vite le redevenir) et donc, expose sérieusement les membres de votre squad.

Hyper Scape

 

Pour le reste ? Le cooldown des hacks nous a paru dans l’ensemble respectable (ni trop long, ni trop cracké) et même si le sniper est clairement l’arme la plus puissante du jeu, elle requiert une précision et une prise de tir parfaite, ce qui n’est pas toujours possible en cas d’affrontements. Mais elle est vraiment trop forte, ce qui dénote d’un certain déséquilibre dans les armes (là aussi, on y reviendra). Enfin, la map étant régie par secteurs, neuf au total, tous soumis à une désintégration certaine, la victoire se jouera soit sur votre survie finale, seul ou avec votre équipe… soit sur l’obtention d’une couronne dorée, qu’il faudra garder en sa possession pendant 45 secondes. Le tout dans une zone forcément réduite et avec la horde de joueurs restants, ce qui promet évidemment son lot de tensions.

 

TWITCH PARTNER

 

En attendant d’en connaître ou non le succès mais surtout l’accueil du public, Ubisoft croit très fort dans son produit. Très très fort. Et n’a pas lésiné sur les interactions possibles pour cela. Chaque partie d’Hyper Scape sera régi par un maitre du jeu, dont la voix vous informera des objectifs dynamiques en cours durant votre game. Comme la rumeur le laissait entendre sur les réseaux sociaux, un partenariat avec Twitch a été noué de façon à assurer une immersion totale entre les joueurs et le jeu. Dans les faits, les gens, via une extension dédiée de Twitch, pourront voter via le chat pour tel ou tel événement et donc influer sur le sort de chaque partie. Certains viewers pourront aussi rejoindre en tant qu’invité la squad de leurs streamers favoris. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que lors des tests techniques - dont nous avons bien évidemment bénéficié - de nombreux streamers et influenceurs (Squeezie pour n’en citer qu’un) ont été conviés à découvrir Hyper Scape.


Hyper Scape

 

Une possible bêta publique le 12 juillet prochain.

 

Enfin, sachez qu’Hyper Scape, qui était jouable en squad lors de notre session, intégrera aussi un mode solo. De plus, il n’échappera pas à la sacro sainte règle du Battle Pass, qui pourra être complétée en regardant des streams du jeu... sur Twitch. Une autre forme bien identifiée pour faire fructifier ce partenariat. Partenariat qui dénote bien la forte ambition d’Ubisoft pour Hyper Scape, attendu sur PC, PS4 et Xbox One cet été. Néanmoins et aussi forte que puisse l’être cette alliance, cette dernière ne pourra pas masquer certaines zones d’ombre et certains points d’interrogation autour d’Hyper Scape. Oui, le jeu a une identité visuelle, avec des répliques de certains grands monuments européens mais il ne casse pas la baraque visuellement.

Hyper Scape

 

TROP PROCHE D'APEX LEGENDS, MANQUE D'ÉQUILIBRAGE

 

On ne s’ennuie pas en game, mais on peut passer parfois beaucoup de temps sans rencontrer le moindre ennemi. Cette sensation de vide, pas aidée en cela par le choix d’un level design vertical, aurait pu être compensée par les objectifs dynamiques, mais ces derniers n’étaient pas suffisamment intéressants pour retenir notre attention. Enfin et c’est le plus important, Hyper Scape compile beaucoup trop d’éléments déjà vus avant et ressemble un peu trop à un des poids lourds du genre, Apex Legends, pour s’affirmer comme LE vent de fraîcheur attendu (ou non) dans le monde du BR. On saute comme dans Apex, on retrouve la glissade dans tous les directions d’Apex. Et entre nous, le système de respawn ressemble beaucoup à celui du jeu de… Respawn, justement. Bref, ça a l’odeur d’Apex mais pas forcément son sel. Si on a quand même quelques sensations, notamment lors de l’atterrissage, ou de l’usage du Météore, le côté vertical du titre peine à convaincre, pas aidé non plus par un manque de lisibilité globale. Malgré la présence des pings, on peine relativement assez souvent à comprendre ce qui se passe, notamment lors des prises de fight. Bref, l’ensemble est assez brouillon, pas assez bien équilibré, avec des hacks comme indiqués plus haut pas assez égaux entre eux et donc pas assez intéressants pour certains d’entre eux et des armes beaucoup trop éloignées les unes des autres en termes d’efficacité. Si les streameurs avaient commencé à jouer le jeu ce jeudi soir (18h00) avec des Twitch Drops activés (Gotaga, Skyyart, Wisethug), il faudra qu’Hyper Scape en montre plus et rééquilibre son gameplay pour convaincre pleinement. En attendant et alors que le jeu est jouable jusqu’au 7 juillet prochain en beta fermée, les rumeurs parlent d’une possible bêta publique dans quelques jours, à savoir le 12 juillet prochain. Une affaire à suivre, mais si celle-ci venait à être officialisée, cela permettrait à Hyper Scape de passer un nouveau test avant sa sortie. Concluant cette fois ?


Notre degré d’attente

S’il n’est pas aisé de se faire une place au soleil dans l’univers des Battle Royale, Ubisoft se lance dans le genre avec envie et enthousiasme. Sur ce que l’on a pu en voir, Hyper Scape en comprend les codes. Mais ne les épouse que partiellement bien. Son aspect interactif avec une plateforme telle que Twitch et son souhait d’intégrer le joueur comme le viewer à chacune des games disputés est de très loin son atout majeur, sans compter son univers futuriste, qui ne demande qu’à être enrichi, comme nous l’ont confié les développeurs, qui comptent bien ajouter des champions et des éléments de gameplay régulièrement. Mais ce dernier manque de vie, le gameplay vertical de sensations et le jeu dans son ensemble d’équilibre. Pis, le plus gros bémol est qu’à ce jour, Hyper Scape semble surtout manquer cruellement d’identité, lui qui est si calqué sur Apex Legends. Un comble pour un jeu qui se revendique futuriste. Un comble dans un genre déjà bien fourni, pour ne pas dire embouteillé. Trop rédhibitoire ? Les prochaines semaines le diront.


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