Guitar Hero Live : on a fait un bœuf avec nos potos de Freestyle Games !

Nous sommes à Leamington Spa, au sud de Birmingham, une sympathique petite ville du centre de l'Angleterre. C'est là, dans leurs studios, que les petits gars tout aussi sympathiques de Freestyle Games nous ont invités pour mettre les mains sur Guitar Hero Live, leur prochain titre, qui sortira à la fin du mois d'octobre. Pour info, il s'agit de l'équipe derrière les deux premiers DJ Hero. Le but était à la fois de nous faire appréhender ce qui allait changer dans ce nouvel opus mais également comment ils avaient réussi à faire bouger les lignes, à réaliser des modifications conséquentes dans la recette habituelle de la franchise.

 

EN FORME DE GROS TOURTEAU FROMAGER

Et le changement le plus significatif nous vient de l'objet central de l'expérience Guitar Hero, j'ai nommé la nouvelle guitare (Guitar Hero Live ne sera pas compatible avec les précédents instruments de la franchise et se focalisera sur la guitare et le chant). On nous l'a répété de nombreuses fois durant la présentation du jeu, pour Freestyle Games, reprendre Guitar Hero, c'était en faire quelque chose de plus sobre, de plus sérieux, de plus proche d'une véritable expérience de musicien (toutes proportions gardées bien entendu). Ils ont donc fait plusieurs tentatives et réalisé plusieurs prototypes dans le but de rendre les grattes fournies avec le jeu plus réalistes. Quand on sait qu'ils ont également envisagé un système façon air-guitare via le PS Eye ou autre Kinect… Allongement du manche, éradication des flammes et autres détails un peu trop kitsch, retour à une esthétique et à une charte de couleurs plus sobre, avec reproduction des différentes spécificités d'une vraie gratte. Ils se sont toutefois vite heurtées aux impératifs économiques et ont donc opté pour un modèle finalement assez proche de ce qu'on connaît déjà, si ce n'est pour une chose assez évidente : le changement de position des boutons sur le manche.

TOUT RÉAPPRENDRE

Oui, après des années à répéter le même schéma, Freestyle Games a pris le risque de changer la prise en main de Guitar Hero pour ressusciter la licence ! Exit donc les cinq boutons multicolores, place à six boutons de la même couleur que le manche : trois en haut, trois en bas. A l'écran, l'interface reste sensiblement la même si ce n'est que sur les trois « autoroutes », certaines notes apparaissent en noir et correspondent aux boutons du haut, tandis que les blanches correspondent aux boutons du bas. Dans les faits, il faut vraiment tout réapprendre. Cette nouvelle ergonomie permet de ne pas avoir à utiliser le petit doigt, toujours un peu rigide chez moi, et de ne pas avoir à bouger la main latéralement. Cependant, elle exige une gymnastique et des automatismes complètement différents, et je dirais plus difficile à appréhender, même si les textures différentes des touches hautes et basses sont là pour vous faire instinctivement savoir où vous êtes placés. Enchaîner une note haute tout à droite et une note basse tout à gauche en un quart de temps est d'une incroyable difficulté, et vous vous en doutez, les barrés viennent également faire leur apparition (ce qui est cool, il faut l'admettre). On attendra de l'avoir quelques jours entre les mains pour savoir si la courbe de progression fait son travail correctement.

Désormais, vous pouvez assister en fond à votre concert en live-action, tout en vue à la première personne

Mais Guitar Hero Live impose également un changement visuel de taille. Au-delà des menus épurés et stylisés, c'est surtout le background des morceaux qui tranche radicalement avec les précédents épisodes. Oubliez la modélisation 3D d'un concert impliquant vos personnages aux dégaines cartonnesques, créés de toutes pièces via l'éditeur. Désormais, vous pouvez assister en fond à votre concert en live-action, tout en vue à la première personne, avec de vrais personnes dans le public et de vrais musicos dans votre groupe ! Les membres du studio ont été jusqu'à imaginer un faux festival musical pour imaginer plusieurs scènes différentes (folk, rock, metal), plusieurs ambiances, plusieurs types de publics et bien évidemment plusieurs groupes imaginaires qui joueront à vos côtés en vidéo en fonction du type de musique choisi. Il était d'ailleurs extrêmement intéressant de découvrir tout le travail qui a été fait en coulisses pour donner l'impression du réel, trouver le bon rendu de caméra pour les mouvements de votre avatar (c'est finalement un mix entre réalisation humaine à la mano et robot aux trajectoires prédéfinies), caster les bons musiciens pour les différents groupes, habiller le public en adéquation avec le groupe qu'il est venu voir, etc. Et bien entendu tout cela est (relativement) interactif et réagira en fonction de votre prestation. Si vous cassez la baraque, le public chantera votre mélodie, tapera dans les mains, vous verrez des visages réjouis dans la foule et vos compères seront tout en complicité avec vous. Si vous vous foirez lamentablement, ils viendront vous mettre des coups de pression et vous jetteront des coups d'oeil désapprobateurs (voire des bouteilles d'eau), tandis que le public commencera carrément à siffler. Dommage que les transitions entre les phases normales, positives et négatives soient un peu trashs, avec un simple fondu au blanc pour combler ; le revers de la médaille du live action.

GUITAR HERO TV : UNE FAUSSE BONNE IDÉE ?

D'autre part, cette expédition en Angleterre a également été l'occasion d'éclaircir un peu la question nébuleuse de la Guitar Hero TV, puisque là encore, les précédents jeux et DLC ne seront pas compatibles avec GH Live. Pour faire simple, il s'agit de deux chaînes online où s'enchaînent les morceaux toute la journée sous forme de clips. Suivant l'heure où vous vous connectez, vous tomberez sur différentes émissions, qui sont autant de thématiques pour les morceaux choisis : pop, rock, indé, alternatif, folk, ou même 80's, 90's et bien d'autres plus farfelus probablement à découvrir. Il suffit d'allumer la guitare pour prendre le morceau en cours et vous mettre à jouer, en compétition d'ailleurs avec d'autres joueurs. Ce faisant, vous récoltez des points qui vous permettront de débloquer les morceaux que vous souhaitez à n'importe quel moment. C'est un peu le hic de ce Guitar Hero Live : pas moyen de débloquer ou d'acheter définitivement des morceaux qui ne seraient pas sur le disque à la base. Ces derniers passent aléatoirement sur la Guitar Hero TV, et moyennant quelques unités de monnaie in-game (ou de monnaie réelle), vous pouvez le débloquer pour le jouer une fois. Si vous souhaitez le rejouer, il faudra dépenser des points à nouveau… Dommage, les développeurs sont partis du feedback des joueurs qui montrait qu'ils n'utilisaient que très peu les chansons payées en DLC ; nous sommes plutôt d'avis que si vous payez pour les avoir, c'est parce que vous êtes sûr de vouloir les poncer jusqu'au bout de la nuit… Le doute demeure donc concernant la proportion de titres qui seront disponibles sur le disque de jeu et donc jouables à l'envi, et d'autres morceaux qui ne seront que jouables via la GH TV.