FIFA 17 : mode "Story" et nouveautés, on vous dit tout des changements cette année !
Depuis combien de temps EA Vancouver n'a-t-il pas pris de risque avec FIFA ? Oui, on est d'accord, ça date. Vraiment. Seulement, l'histoire a tendance à se répéter. Et si PES est désormais à des années-lumières de son rouleau compresseur de concurrent en termes de ventes, les choses sont très différentes dans le jeu. L'année passée, la critique avait penché du côté de Konami (nous les premiers), après un PES 2015 déjà prometteur. La réaction d'Electronic Arts semble enfin arriver, avec ce FIFA 17 qui tente enfin de nouvelles choses. Nos impressions après quelques heures de jeu.
Depuis maintenant deux ou trois ans, FIFA peine à se renouveler. FIFA végète. En l'absence de réelle concurrence commerciale, la simu d'Electronic Arts a pris le parti du service minimum : des améliorations quelque peu anecdotiques, un passage sur PS4 et Xbox One passé inaperçu et une tendance certaine à remettre la série sur l'autoroute de l'arcade, alors qu'elle avait tant œuvré pour retrouver le sentier cahoteux de la simulation. A en croire Nick Shannon et Aaron McHardy, les producteurs emblématiques de la licence, l'explication est simple : voilà deux ans que le studio de Vancouver prépare FIFA 17. Que ce soit ça ou la renaissance de PES, une chose est sûre : chez EA, on s'est retroussé les manches pour faire du prochain opus une véritable rupture avec les épisodes précédents.
UN FROSTBITE BIEN TRISTE
Oui, on a utilisé un gros mot, "rupture". Mais c'est définitivement ce qui nous vient à l'esprit après ces quelques heures passées sur le jeu. La note d'intention est là et elle s'incarne en premier lieu dans le nouveau moteur qui fera tourner l'ensemble, je vous le donne en mille, le Frostbite de DICE. Voilà donc nos stades, publics et joueurs modélisés grâce au moteur du studio suédois, qui est déjà utilisé sur Battlefield, Need For Speed, EA Sports UFC ou encore Mirror's Edge. Quitte à avoir un outil performant autant le rentabiliser. Seulement voilà : pour le moment, le passage du moteur Ignite au Frostbite n'est pas des plus probants. Certes, la modélisation des visages semble avoir gagné en qualité, l'accent étant mis notamment sur le regard pour éviter de contempler des marionnettes désincarnées à chaque gros plan. Mais l'ensemble est pour le moment assez brouillon visuellement. Les maillots ont un rendu combinaison aquatique. L'épiderme des joueurs se veut tellement réaliste qu'il fait apparaître chaque pore de la peau, pour un résultat un peu extrême. Les textures manquent encore de finesse, quand elles ne sont pas carrément absentes (on espère que cela n'est que temporaire bien entendu). Et la modélisation/animation du public reste au niveau des précédents opus. En bref, on ne tombe pas à la renverse. Mais EA peut encore peaufiner sa copie d'ici la version définitive, le jeu en a besoin.
SLOWING DOWN
En revanche, le passage sur le Frostbite semble avoir eu une conséquence bien plus importante et bien plus intéressante : ni plus ni moins que la refonte de la structure même du jeu. Pour faire simple, tout a changé. Le virage est radical et ce FIFA 17 rappelle énormément un certain PES 2016 dans les sensations de jeu. Le rythme des parties et des transmissions est beaucoup plus lent qu'auparavant. Les joueurs sont devenus plus lourds, plus tardifs à répondre à vos ordres. A l'heure qu'il est, le jeu a même du mal à retranscrire les qualités d'accélération, de vitesse d'exécution de certains dynamiteurs, capables de profiter des espaces, grands comme petits, d'un coup de rein. Le changement de rythme ne se fait pas assez sentir et on espère que cela sera corrigé par la suite. La prise en main en sort profondément chamboulée et on se retrouve contraint d'aborder les rencontres différemment, en faisant vivre le ballon, en faisant tourner. Ça ressemble davantage à du foot, très clairement, mais cela risque de bousculer pas mal de vos habitudes. Après une paire d'années passées à flirter avec l'arcade, FIFA veut revenir aux racines de son succès et s'en donne les moyens, avec deux piliers destinés à soutenir cette nouvelle dynamique.
La gâchette physique pourra également être utilisée à la tombée d'un dégagement, pour se placer au mieux et gagner son duel aérien, voire même écarter l'adversaire et contrôler le ballon au sol
Le premier, c'est la reconstruction du moteur physique, qui gère maintenant l'équilibre du joueur en fonction du placement de ses pieds. Il introduit en particulier un tout nouveau système d'impact physique, qui change radicalement la notion de duel. A n'importe quel moment, que vous ayez le ballon ou non, d'une simple pression sur une gâchette, vous exprimez au jeu votre volonté d'imposer votre physique sur le duel qui suit. En position de défenseur, cela signifie que vous allez tenter de passer l'épaule devant l'adversaire pour récupérer le cuir. En phase offensive, vous protégerez le ballon avec votre corps, y compris durant la conduite de balle. Une feature qui existait déjà en partie, mais qui obligeait à dribbler en crabe. Le rendu est plus naturel dans FIFA 17 et autorise les dribbles à 360° tout en protégeant la gonfle. La gâchette physique pourra également être utilisée à la tombée d'un dégagement, pour se placer au mieux et gagner son duel aérien, voire même écarter l'adversaire et contrôler le ballon au sol. Dans un style assez similaire, on pourra désormais faire usage de son corps lors des contrôles orientés, afin de couvrir la balle et de laisser filer. Plus anecdotique, cette révision impliquera davantage de collisions avec le gardien (entraînant on l'espère, des fautes logiques).
JOUER DANS LE TROU
L'autre priorité d'EA sur cet opus, c'est l'intelligence artificielle, en particulier durant les phases offensives. L'idée-maîtresse pour les développeurs est de faire en sorte que vos partenaires contrôlés par la console utilisent mieux et différemment les espaces laissés au sein du bloc adverse. Ils sont capables d'analyser et cibler ces espaces pour en profiter et demander le ballon, notamment entre les lignes pour combiner. En cas de débordement, ils ont la jugeote de demander le ballon en retrait. Mais ils calculent également leurs courses dans le but de créer des espaces pour les autres : diagonales, appels/contre-appels, feintes. Tout cela se ressent vraiment dans la construction des actions, qui pouvait souvent s'avérer frustrante dans FIFA 16, quand une fois le ballon arrivé au milieu, tous les offensifs faisaient la même course inutile vers l'avant. Ils viennent maintenant chercher le jeu court, ce qui oblige indirectement à reprendre en main les milieux défensifs pour ne pas se laisser effacer trop facilement en défense. Rester trop attentiste, planqué derrière le bouton de défense tactique, peut donner de très mauvais résultats. Gros bonus, on devrait enfin pouvoir jouer correctement avec un attaquant pivot, ce genre de profils étant jusque-là particulièrement compliqué à faire valoir dans le jeu.
NBA 2K STYLE
Mais EA Vancouver a décidé de se tourner vers les joueurs qui aiment profiter de FIFA en solo avec un tout nouveau mode baptisé The Journey. Très similaire au mode Carrière de NBA 2K, il prend la forme d'un parcours scénarisé, mettant en scène une jeune pépite, l'attaquant Alex Hunter, et son ascension vers le top niveau. Vous devez briller sur le terrain pour être recruté par un club, puis remplir les objectifs donnés par votre coach à chaque prestation. L'entraînement et les performances en cours de rencontre font grimper les attributs d'Alex et débloquent, façon RPG, des capacités spéciales. Jusque-là, rien de très exotique, mais ce mode souhaite également vous montrer l'envers du décor. Le mode Journey est donc rythmé par de multiples cut-scenes, destinées à vous faire vivre une carrière de l'intérieur : dans les vestiaires, au cœur des installations, dans la chambre du joueur. Le scénario implique des personnages fictifs mais aussi des joueurs réels, qui ont prêté leur visage et leur voix pour l'occasion (seuls Harry Kane et Eden Hazard sont pour le moment annoncés). Seul bémol : le côté un peu expérimental de l'affaire. Impossible de customiser ce cher Alex Hunter (son nom a été enregistré par les commentateurs), ou de changer sa position sur le terrain – il sera toujours offensif. De même, vous n'interagirez qu'avec un assistant manager lambda, non pas avec les vrais coachs modélisés dans le cas de la Premier League. Les vestiaires ne sont pas différents d'un club à l'autre. Bref, c'est un coup d'essai pour EA, qui a tenté d'insister sur l'histoire et ses différents embranchement en fonction de ce qui se passe sur le terrain. Ce mode ne devrait toutefois pas nécessiter de micro-transactions ou de connexion permanente.
Enfin, EA semble décidé à faire quelque chose pour les corners et les inexploitables coup-francs indirects
Pour finir, sachez que ce FIFA 17 intégrera un tout nouveau système de coup de pied arrêté, qui veut dans l'ensemble vous donner plus de contrôle sur la façon dont vous le tirez. Sur coup-franc direct, vous pouvez placer votre joueur n'importe où manuellement dans un rayon de quelques mètres autour du ballon afin de créer une course originale et de changer l'angle de sa frappe (pour prendre la balle en force de l'extérieur par exemple ou taper la balle de très près en feuille morte). Sur penalty, vous pouvez contrôler l'angle et le vitesse de la course. C'est très intéressant dans l'idée mais compliqué à maîtriser. Enfin, EA semble décidé à faire quelque chose pour les corners et les inexploitables coup-francs indirects : dans FIFA 17, la caméra reste en plan large et vous choisissez où vous mettez le ballon grâce à un pointeur sur le terrain. Le talent du joueur et sa précision feront qu'il s'approche plus ou moins de la cible. Cette feature, qui n'est qu'une alternative à l'ancien système, permet également de prendre le contrôle d'un joueur dans la boîte juste après avoir calibré la trajectoire de la passe. Ça nécessitera de l'entraînement mais la prise de conscience est là. En bref, là où FIFA 14, 15 et 16 n'étaient que des épisodes transitionnels, ce FIFA 17 devrait être révélateur de ce qu'Electronic Arts veut faire de sa licence dans les années à venir.
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06/06/2017, 11:38