E3 2014 > FIFA 15 : la série passe enfin à la next gen' ?
Accusé au moment de sa sortie d'être vraiment trop proche de ses sœurs sur PS3 et Xbox 360, la version PS4 et Xbox One de FIFA 14 avait une excuse plutôt valable : il y avait à cette époque trop peu de consoles de nouvelle génération sur le marché pour susciter le développement d'une édition tout à fait différente. Avec FIFA 15, on attend donc un gros pas en avant, quelque chose qui fasse réellement sentir le gap de puissance entre les deux générations de machines. Après cette première présentation, nous réservons encore notre jugement, la version qui nous était soumise étant "finie à seulement 50 ou 60%". Mais vu d'ici, il semblerait qu'EA Vancouver ait encore une fois choisi la voie de l'évolution plutôt que de la révolution. Visuellement, FIFA 15 semble assez proche de son aîné et le studio canadien a insisté sur certains points en particulier plutôt que l'aspect général du soft. Le terrain par exemple, qui demeurait jusque-là beaucoup trop impeccable, se verra altéré par le déroulement du match, les joueurs laissant des traces de pas, de tacles, de glissades sur la pelouse. Le résultat, souligné par de nouveaux éclairages dynamiques, est vraiment alléchant mais on espère que les développeurs sauront ajuster cette feature : on avait parfois l'impression de voir une pelouse qui avait subi les assauts de 30 rugbymen en fin de rencontre... Les modèles des joueurs, quant à eux, ont été encore affinés pour coller au plus près de l'apparence des pros : textures de peau beaucoup plus réaliste, carrure plus crédible signant la fin des épaules disproportionnées et lignes du corps plus athlétiques. En mouvement, ça a de la gueule et ça ajoute surtout du naturel au jeu, tout comme le mouvement de la chevelure, les traces de terre sur les shorts et maillots, les collisions avec les poteaux de corner ou encore l'oscillation des poteaux après une grosse frappe ! A noter d'ailleurs que les joueurs PC auront enfin un titre identique à celui qui sortira sur consoles.
Si votre milieu défensif multiplie les fautes sur le numéro 10 adverse, celui risque de réagir et s'ensuivra alors une petite altercation entre les deux hommes.
Dans le sillage de ce qui a déjà été fait, le studio canadien continue de vouloir retranscrire l'ambiance et les à-côtés qui font un match de foot. Il a ainsi développé un nouveau système de réactions des joueurs à ce qui se passe sur le terrain. Il traduit les émotions et les connexions entre les joueurs en attitudes visibles. Un exemple très simple : si votre attaquant de pointe loupe un ou deux face-à-face en début de match, vous verrez certains de ses coéquipiers l'encourager. En revanche, s'il empile les cagades, ils commenceront à avoir des gestes d'humeur et de mécontentement. De la même façon, si votre milieu défensif multiplie les fautes sur le numéro 10 adverse, celui-ci risque de réagir et s'ensuivra alors une petite altercation entre les deux hommes. De quoi rendre les matchs plus vivants ! On espère juste que cela ne sera pas trop scripté, mais d'après nos hôtes du jour, le déroulement de la rencontre, l'importance du résultat ou encore la tension préexistante (comme c'est souvent le cas lors d'un derby) devrait avoir une influence conséquente sur ces comportements. Oui, il ne s'agira que de comportements : les développeurs l'ont bien souligné, cela ne changera en aucun cas les statistiques des joueurs en cours de match. Enfin, sachez que le nombre de supporters à l'écran a encore été augmenté et que leurs apparences ont été diversifiées pour éviter les clones. Mais il y a plus, puisqu'ils devraient réagir plus logiquement aux différentes situations, entonnant les chants/célébrations emblématiques de leurs équipes (le You'll Never Walk Alone de Liverpool en début de match par exemple). Les ralentis et highlights seront d'ailleurs gérés de manière dynamique par l'IA suivant les situations et non plus comme une simple vidéo.
Quand FIFA s'inspire de José...
Mais FIFA, c'est avant tout un gameplay pointu et FIFA 15 ne devrait pas bouleverser les équilibres existants. L'évolution reste le maître-mot. Loin d'abandonner le solo pour le multi, les développeurs ont décidé cette année de revoir la qualité de l'intelligence artificielle, en proposant notamment plus de nuance dans l'orientation tactique du jeu. Comprenez qu'entre "ultra-offensif" et "ultra-défensif", il y a désormais bien plus de degrés et donc de possibilités, et l'I.A. adverse saura utiliser cela au mieux. Ainsi, si Crystal Palace réussit à mettre un pion à Arsenal à la 75e, vous pourrez être sûr qu'ils choisiront de se mettre en mode "Park the Bus", véritable hommage du jeu à José Mourinho, qui consiste à mettre 10 joueurs entre le ballon et le but. Rien de bon pour le spectacle, bien entendu. Pour ce qui est des sensations de jeu, EA Vancouver a décidé de créer une toute nouvelle physique de balle au sol. Pour faire court, la balle n'aura plus jamais de position totalement neutre, morte. Sa trajectoire et sa rotation seront quasiment toujours influencées par la façon dont le joueur vient de la toucher. Il faudra donc gérer l'effet de certaines passes au moment de contrôler et d'ecnhaîner. Là encore, la théorie est très prometteuse mais il faudra ajuster le curseur au risque d'avoir des trajectoires et réactions du ballon totalement improbables. Pour finir, défenses et attaques se voient aussi remaniées. Le joueur en position de dernier défenseur tentera par exemple de gêner la montée du ballon, sans se jeter, histoire d'attendre le soutien d'un coéquipier. Les défenseurs utiliseront d'ailleurs davantage leurs corps pour le combat, jouant de l'épaule pour imposer leur physique ou dominant carrément les attaquants dans le domaine aérien.
Le tacle offensif devient également une feature à part entière. Le secteur offensif se voit lui être renforcé par de nouvelles courses, de nouveaux appels, plus tranchants et surtout plus cohérents avec les capacités du joueur concerné. Il sera également possible de prendre un joueur dans la boîte au moment de tirer les corners. Enfin, de nouveaux types de passes (combinées avec une feinte de tir par exemple) et de frappes (en glissant) ont été intégrés au jeu. Impossible donc de tirer ne serait-ce qu'une une ou deux conclusions de cette preview. Les versions de démonstration trop peu nombreuses pour les trop nombreuses mains avides de les essayer ne nous ont pas laissés beaucoup d'essais, et les vrais savent qu'un FIFA se jauge sur le long terme, en ponçant la galette. D'autre part, il s'agissait d'une version qui ne disposait que de quelques équipes disponibles... Difficile de se prononcer donc. Mais d'après nos premières sensations, FIFA 15 s'engage sur la voie de la continuité, même si on aimerait peut-être une ou deux bonnes ruptures dans certains domaines. Allez croisons les doigts, on attend tout de même impatiemment la première version totalement jouable à la rédac.