Far Cry Primal : on a chassé, on a dompté et on s'est amusé !
Après l’archipel des Iles Rooks dans Far Cry 3 puis les montagnes enneigées de l’Himalaya dans Far Cry 4, Ubisoft Montréal a décidé de changer complètement d’environnement en nous propulsant cette fois-ci à l’âge de pierre, du temps des grands mammouths et des tigres à dents de sabre, une époque où l’être humain était encore loin d’être au top de la chaîne alimentaire. Oubliez donc tout ce qui est Kalashnikov, lance-roquettes, grappin, deltaplane et tous les délires psycho de Vaas et de Pagan Minh, dans Far Cry Primal, l’Homme est réduit à son état le plus primaire, sait à peine faire du feu, mais connaît déjà tous les rouages pour dompter n’importe quel animal, l’une des principales nouvelles features de cet épisode. Nous sommes allés à Londres pour voir le jeu d’un peu plus près, le prendre en mains et vous livrer nos premières impressions et même nos vidéos de gameplay. C’est la teuf !
Une heure top chrono, c’est le temps offert par Ubisoft aux médias sélectionnés pour découvrir Far Cry Primal, qui est bel et bien le nouveau grand épisode de la franchise. D’aucuns ont vu un spin-off à l’annonce du titre le mois dernier, un peu à l’image d’un Blood Dragon, mais Maxime Beland, creative director sur le jeu, nous a bien confirmés qu’il s’agissait là du prochain Far Cry à teneur AAA, dont la production a été une nouvelle fois confiée au prolixe studio Ubisoft Montréal. Le développement a d’ailleurs débuté juste après la sortie de Far Cry 4 en novembre 2014, et si le temps de gestation semble pour le moins court pour un jeu de cette trempe, on nous a précisé que l’idée de faire un Far Cry au temps de la Préhistoire a germé il y a bien longtemps. Malgré tout, les ambitions sont importantes pour Far Cry Primal qui, d’après Maxime Beland, ne sera pas qu’une skin de Far Cry transposée au temps des premiers Hommes. "Le setting joue beaucoup dans la perception et c’est ce qui nous a permis de changer des éléments de la recette, qui était adaptée à un monde moderne. Les radios-towers, ça fonctionnait vraiment bien dans Kyrat, mais dans un monde sans électricité, c’est tout de suite moins réaliste". Pour ce faire, les développeurs ont mis en place une espèce de fog of war qui va permettre aux joueurs de découvrir l’open world d’une autre manière. Bien sûr, ce dernier sera toujours accessible d’entrée de jeu, mais n’ayant aucun moyen de transport pour le découvrir rapidement, Ubisoft Montréal a dû renouveler la recette pour que l’exploration ne soit pas longue et fastidieuse. Le joueur devra alors enflammer de grands bûchers, protégés par des groupes d’ennemis, et qui permettront après coup d’avoir accès à une meilleure visibilité de la map, mais aussi activera des points de respawn pour permettre une meilleure conquête du terrain de jeu, qu’on nous a promis gigantesque.
LE RÈGNE ANIMAL
Conscient qu’à pied, l’exploration sera moins dynamique qu’en voiture ou en deltaplane, les développeurs ont instauré un système de repérage depuis les cieux. Notre héros, après avoir débloqué la skill correspondante, pourra faire appel à un hibou à tout moment de la partie. En appuyant sur la touche HAUT de la croix directionnelle, notre chasseur sifflera son grand oiseau pour se retrouver aux commandes de ce dernier. D’en haut, il est donc possible d’avoir un meilleur aperçu de la zone alentour, repérer les ennemis et les animaux sauvages, mémoriser l’emplacement des végétaux à ramasser, mais aussi attaquer une cible par surprise, notre hibou plongeant alors vers sa proie pour soit le blesser, soit le tuer. Car oui, il ne faut jamais sous-estimer la puissance des serres d’un hibou, aussi chouette soit-il. Coopérer avec la faune locale est d’ailleurs l’une des principales nouveautés de ce Far Cry Primal, qui a donc trouvé un sens aux animaux que la série a introduit de façon omniprésente depuis Far Cry 3. Ces derniers se montrent encore plus féroces, surtout la nuit où ils deviennent plus agressifs et où nos sens sont moins affutés, et les abattre ne sera pas la seule solution pour rester en vie. Non, dans Far Cry Primal, l’homme sauvage a déjà la faculté de les dompter et il faudra en apprendre les rouages pour qu’une panthère, un ours, un tigre blanc ou bien un loup puisse combattre à vos côtés.
Pour ce faire, rien de plus simple, il suffit d’avoir un morceau de viande pour l’appâter et profiter de ce moment où il se délecte pour l’approcher et gagner sa confiance. De cette manière, les développeurs changent quelque peu le gameplay de Far Cry qui se montre alors un peu plus subtil, et favorise d’autres techniques d’attaque. Foncer tête baissée avec son gros gourdin pour défoncer le crâne d’autres australopithèques est toujours aussi efficace, mais donner l’ordre à son animal de compagnie d’aller leur sectionner la jugulaire est tout aussi efficace pour ne dire pas plus jouissif. Ce qu’il faut savoir aussi, c’est que votre gentil toutou ne sera pas éternel et ce dernier pourra parfaitement succomber aux attaques si vous ne prenez pas le soin de le soigner. C’est d’ailleurs une fois seul qu’on se rend compte à quel point sa compagnie était précieuse, vous obligeant ainsi à aller dompter un autre animal. Très rapidement, on se rend compte que chaque animal à ses capacités bien à lui. Certains comme le jaguar sont plus utiles pour les attaques furtives, d’autres tels que le tigre à dents de sabre sont coriaces pour lancer des assauts frontaux, tandis que les ours des cavernes ou les mammouths seront ceux qu’on choisira pour tout détruire sur son passage sans craindre d’être touché par les tirs ennemis.
TAKKAR, LE FILS DES ÂGES FAROUCHES
L’autre aspect qu’Ubisoft Montréal a aussi énormément développé dans Far Cry Primal, c’est le crafting. Forcément, en ces temps peu avancés, pour se battre, il fallait composer avec ce qui nous tombait sous la main. Os auquel on greffe d’autres morceaux plus tranchants pour en faire une massue puissante, morceaux de bois pour fabriquer lances, arc et flèches, mais aussi frondes pour des attaques à distance, Maxime Beland nous a aussi promis des armes explosives, histoire de nous rappeler qu’on est encore et toujours dans un FPS où l’action a la part belle, malgré l’époque préhistorique. Le loot est également très présent dans le jeu, car fouiller un cadavre permettra de récupérer de la nourriture, des munitions et gagner en XP. Vous l’aurez compris, Far Cry Primal conserve l’ADN de la série, mais son côté primaire change considérablement sa manière d’appréhender le gameplay et le monde dans lequel il évolue. Evidemment, dans notre session de gameplay, on n’a fait que gratter la surface de ce titre qui nous réserve d’autres surprises, notamment en termes de narration et de scénario. Pour l’heure, nous savons que le héros principal s’appelle Takkar, qu’il est un chasseur émérite et qu’il sera accompagné par d’autres protagonistes dans son aventure. D’ailleurs, pour communiquer avec eux, Ubisoft Montréal a créé un langage spécial pour le jeu, mélange de différents dialectes indiens, qui permet vraiment au joueur d’être encore plus immergé dans cette ambiance préhistorique. Il y a donc encore beaucoup de choses à découvrir, notamment dans la progression, avec on l’espère de vrais changements par rapport à Far Cry 4 dont le principal reproche était de trop ressembler à Far Cry 3. En partant sur un univers complètement différent, Ubisoft Montréal a peut-être trouvé le moyen de renouveler sa formule, sans pour autant la dénaturer. Il reste encore plusieurs mois avant la sortie de Far Cry Primal, mais il faut quand même rappeler que le titre est prévu pour le 23 février 2016, soit dans trois mois à peine.