El Matador
Censé mixer l'action et l'infiltration, la gameplay de El Matador a déjà oublié son côté furtif et se la joue 100% bourrin. Vue à la troisième personne et fusillade en bullet-time, l’agent d’élite des Stups se la joue Max Payne dans des décors à la Far Cry. Le mélange prendra-t-il ?
Loin de la précision des FPS, les jeux de tir à la troisième personne ont encore du mal à convaincre et, à quelques exceptions prêtes - Max Payne en tête - peu s’en sont finalement sortis indemnes. Qu’à cela ne tienne, placer la caméra dans le dos du personnage permet au moins d’admirer quelques animations supplémentaires et El Matador compte bien en profiter, en reprenant surtout le bon vieux principe du ralenti pour des plongeons très…cinématographiques.
When standard procedure fail
Production 100% tchèque avec un moteur propriétaire développé par Plastic Reality spécialement pour l’occasion, El Matador nous place dans une Amérique du Sud où le marché de la drogue est roi. Profitant de cette suprématie, les caïds de la mafia locale s’en sont pris aux bâtiments de la DEA (Drug Enforcement Administration), exterminant par la même occasion un bon nombre d’agents de la lutte anti-drogue. Une fois de plus, un seul homme peut laver l’honneur de la justice et évidemment cet homme c’est vous, un agent très spécial à l’entraînement aussi mystérieux que son passé. Vous l’aurez compris, le scénario de El Matador tape dans le cliché extrême. Reste alors à voir si la réalisation et le plaisir de jeu réussissent à le faire sortir du lot.
Plutôt raisonnable d’un point de vue graphique avec des paysages verdoyants et des effets de lumière chiadés, le moteur du jeu des studios tchèques promet également une intelligence artificielle basée sur un système hiérarchique. A défaut d’avoir réellement pu se rendre compte du potentiel de cette nouvelle I.A. basée sur la communication d’informations entre les personnages lors de cette première prise en main, l’I.A. globale des ennemis semblait encore bien loin d’être finalisée dans le code essayé. Devant théoriquement profiter du décor pour se protéger ou trouver une position de tir plus confortable, les mafieux rencontrés étaient en effet bien statiques devant nos assauts et, une fois leur emplacement connus, plus rien ne nous empêcher d’avancer vers le manoir du caïd à éliminer. De l’autre côté, l’intelligence alliée était, quant à elle, heureusement plus poussée. Less comparses réagissant cette fois réellement en fonction des emplacement et des actions de notre héros, mais n’étant paradoxalement pas d’une grande aide, leur périmètre d’action étant bien vite limité. Le moteur physique n’échappe pas à la règle et a alors lui aussi bien vite montré ses limites avec un nombre d’éléments destructibles bien plus restreints qu’annoncé et surtout un impact quasi néant sur le jeu à l’exception des traditionnels barils explosifs, et ce ne sont pas les rares ricochets de balles qui viendront prouver le contraire, malgré une idée de départ intéressant mais bien mal exploitées.
Inutile d'en rajouter davantage, malgré un arsenal bien fourni (une trentaine d’armes différentes), El Matador ne nous a pas encore convaincu, la version dévoilée comptant encore bien trop de lacunes auxquelles viennent se rajouter des animations rigides et une musique vite insupportable. Classique sur son scénario, le jeu l’est tout autant sur son gameplay et, à l’heure actuelle, la technique ne rattrape pas encore le trop grand classicisme d’un titre qui compte sûrement trop sur l’effet d’un bullet-time vu et revu et qui finit surtout par s’essouffler. Une version plus aboutie d’El Matador devrait cependant être dévoilée durant l’E3, l’occasion de voir la courbe de progression du jeu, toujours prévu pour la fin août de cette année.