E3 09 > God of War III
S’il y a bien un jeu qui faisait pleurer nos rétines de bonheur – ou d’horreur, c’est selon – dans les travées du Convention Center de Los Angeles lors de cet E3 2009, c’est bien God of War III. Vénéré comme s’il était encore l’égal des Dieux, Kratos s’est livré à nous dans une démo qui nous permet de rassurer les rares fanatiques encore sceptiques, à l’issue de la présentation du jeu lors de la conférence de Sony. Cette prise en main a également été l’occasion pour nous de prendre conscience que la puissance de la PlayStation 3 ne serait pas uniquement exploitée pour afficher des trapèzes plus saillants, et une barbichette ébouriffée. Incroyable, impressionnant, brutal et saignant, forcément, cette gigantesque exclusivité en avait effectivement bien plus dans les tripes. Explications.
Certes, God of War III est beau. Diablement beau, même. Mais comme une Ferrari Enzo qui se contenterait de faire vombrir son moteur dans la cité sans faire brûler ses pneus sur un circuit, il y aurait eu comme un hic s’il s’était contenté de miser uniquement sur sa plastique. Toujours planté dans un décor antiquement apocalyptique, ce troisième épisode voit heureusement les choses de manière plus ambitieuse. Littéralement, on pourrait dire qu’il voit plus large. Alors que tous ses petits camarades du jeu d’action grandiloquent commencent à le plagier sans la moindre gêne, God of War III nous a prouvé qu’il disposait toujours d’un temps d’avance, en imposant une mise en scène tout simplement démentielle. Sortie tout droit de l’esprit d’un génial metteur en scène, elle reprenait certainement ce que Hollywood a de mieux à nous offrir dans le genre, exploitant avec une efficacité rare chaque plan d’une même séquence. En laissant Kratos faire mumuse au fond de l’écran avec un boss à l’envergure démesurée pour introduire subtilement une créature féroce au premier plan, les créateurs de ce blockbuster ont fait preuve d’un réel talent, auquel on n’ajoutera un sens inné du cadrage lors des focus. Les QTE qui sollicitent souvent les gros plans sont une bonne occasion de nous en rendre compte. Qu’il s’agisse d’arracher à mains nues l’œil d’un cyclope ou la tête d’un ennemi agonisant, d’éviscérer sur la place publique une horrible créature et de lui arracher une corne pour mieux la planter dans son crâne, tout est montré avec une telle brutalité et une telle précision que l’on peut déclarer sans mal que le concept du jeu est ici transcendé. Mais God of War III n’est pas du genre à proposer une succession de scènes bien gores, il offre aussi des toiles gigantesques, où un foisonnement de détails donnent corps à l’ensemble, et surtout, où l’action permanente de l’arrière-plan ne fait que nourrir son immensité. Le retour de Kratos va faire très très mal à la concurrence, un peu comme ce qu'a fait Marcus Fenix avant lui du côté de Microsoft.
Le retour de Kratos va faire très très mal à la concurrence, un peu comme ce qu'a fait Marcus Fenix avant lui du côté de Microsoft."
Pour revenir plus concrètement sur le jeu, cette démo taillée pour l’E3 nous a permis de prendre en mains quelques une des nouveautés de ce troisième opus. Toujours plus furieux, Kratos s’exerçait ici, en plus de ses habituels combos, à la boxe. Après avoir enfilé ici les Gants de Cestus, le Divin Chauve s'offrait alors une nouvelle panoplie de coups particulièrement efficaces en combat rapproché. Mais en vérité, la nouveauté qui a le plus retenu notre attention est la possibilité d’attraper un ennemi par simple pression de la touche Rond. Cette idée toute bête permet en effet de fendre une foule d’ennemis avec un bouclier vivant, ou encore de s’adonner à quelques séances de divisions corporelles particulièrement impressionnantes. Evidemment, cela n’est rien en comparaison des habituels QTE qui s’ouvrent au joueur une fois les ennemis bien affaiblis, mais cela fait toujours son petit effet. Dans God of War III, Kratos est également en mesure de s’appuyer sur les caractéristiques des ennemis pour progresser, puisque les Harpies attrapées avec l’aide de flèches enflammées lui permettent par exemple de voler un peu plus loin qu’avec ses Ailes d’Icare, tandis qu’un colosse pouvait accueillir sur son dos notre héros afin qu’il le chevauche et profite de toute sa puissance. Dernière nouveauté que nous avons relevée, la tête d’Hélios permet quant à elle d’éblouir les ennemis, d’éclairer un endroit plongé dans la pénombre et de révéler des passages secrets grâce à l’action du rayon lumineux qu’elle émet. Histoire de conclure en beauté, cette version d’essai nous demandait de quitter les profondeurs d’une grotte en se laissant porter par le vent d’Icare, pour nous faire surgir à la surface, en plein sur la gorge d’un terrible colosse enflammé. Ca n’a pas peut-être l’air de rien dit comme ça, mais en réalité cette courte scène avait sacrément de la gueule. Comme tout le jeu, du reste. Prévu pour mars 2010, God of War III est, rappelons-le, une exclusivité PlayStation 3.