Divinity II : The Dragon Knight Saga
Porté aux nues par notre ardent Fabien, Divinity II : Ego Dragonis, jeu de rôle belge enrichi en dragons, n’avait pourtant pas fait que des heureux, en particulier du côté des joueurs Xbox 360. Alors que la version PC offrait effectivement une alternative de poids aux mastodontes du genre, et en particulier à certaines productions BioWare également portées sur les reptiles rôtisseurs, le portage console de la bête avait foncé droit dans le décor. Apparemment mal pilotée par un éditeur soucieux de sortir le produit au plus vite, l’équipe de Larian Studios n’avait pu achever son œuvre, la condamnant ainsi à connaître l’enfer de l’échec critique et commercial. Un an plus tard, l’animal renaît de ses cendres dans une version baptisée The Dragon Knight Saga, à paraître sur les deux supports.
Swen Vincke l’admet bien volontiers : "dans le jeu vidéo, on a rarement l’opportunité de refaire quelque chose". La mise en ligne de patches ou de DLC permet bien de modifier quelques données, de ré-orienter un produit, de relancer son intérêt, mais ressortir un titre dans une version "remastered" moins d’un an après sa première parution n’est pas chose commune. Lorsque s’est présentée la possibilité de retravailler ce projet sorti trop précocement, le patron de Larian Studios ne s’est donc pas fait prier. Fini Divinity II : Ego Dragonis et place donc à Divinity II : The Dragon Knight Saga qui, comme nous l’a expliqué Swen, est le "jeu tel que Larian l’envisageait au départ, tel que nous voulions qu’il sorte". Et à quoi ressemble-t-il, le RPG dont rêvait le studio gantois ? A une version effectivement plus aboutie que celle que nous avions pu tester. L’année écoulée a notamment été mise à profit pour améliorer le rendu graphique de l’animal, qui se pare d’ombrages inédits et de textures ultra-détaillées. Le résultat est assez saisissant, autant sur PC que sur Xbox 360, et vous avez largement le temps d’en profiter, puisque cette nouvelle édition inclut le jeu d’origine et sa toute nouvelle extension, Flames of Vengeance. Avec sa petite trentaine d’heures, celle-ci vient allonger la durée de vie déjà bien conséquente de son aîné.
Le retour des flammes
Ce premier add-on pourra d’ailleurs être acheté séparément sur PC (en téléchargement uniquement), et son installation donnera lieu à la mise à jour graphique de la quête initiale. Pas d’extension dématérialisée sur Xbox 360, mais les possesseurs du jeu originel ne sont guère nombreux et, vus les changements opérés, gagneront peut-être à se retaper toute l’aventure depuis le début en se payant le coffret ultime. Les Belges ont en effet énormément travaillé sur la machine Microsoft et délivrent, avec cette édition enrichie, un produit enfin abouti, réfléchi et, surtout, fluide ! Abominable il y a douze mois, le frame-rate atteint enfin des valeurs décentes. Quelques ralentissements semblent encore perturber les pérégrinations médiévales-fantastiques du chasseur de dragon devenu chevalier-dragon, mais ces menus désagréments semblent bien ridicules comparés à l’enfer cahoteux d’Ego Dragonis. Plus stable, plus joli, ce remaster console est également bien plus facile à prendre en main. La caméra, toujours à la troisième personne, s’est rapprochée du héros, le système d’esquive a été revu, l’interface également, et les menus sont désormais lisibles et (un peu) attrayants. Injouables du propre aveu du patron de Larian Studios, les séquences durant lesquelles, transformé en dragon, vous survoliez le vaste monde, ont fait l’objet d’un soin tout particulier, pour un résultat qui s’annonce plus que satisfaisant, tant d’un point de vue technique que ludique. Homme ou dragon, votre héros pourra toujours piocher comme bon lui semble dans un arbre de compétences totalement ouvert, bien loin de la stratégie de lutte des classes prisée des concurrents. De nouvelles capacités font leur apparition, qu’il vous sera plus facile d’essayer, les développeurs ayant décidé de se montrer plus généreux en points de skill. Les amateurs pourront ainsi terminer la saga avec un héros costaud et complet, dont les aptitudes seront néanmoins mises à rude épreuve durant les dernières heures de cette aventure carrément épique et souvent décalée. PNJ récurrents et sérieusement barrés, quêtes annexes loin d’être anecdotiques, références innombrables et humour parfois très noir, derrière son classicisme formel (l’école BioWare n’est jamais loin), Divinity II : The Dragon Knight Saga est marqué du joyeux sceau de la tradition belge, surréaliste et déglinguée. Avec toutes ces qualités, la belle surprise PC de la fin d’année 2009 pourrait bien reconquérir les disques durs en 2010… y compris ceux de nos Xbox 360. Mise à feu prévue au début du mois de novembre.