Disintegration : on a essayé le nouveau jeu du créateur de Halo, et la magie opère déjà
Développé par V1 Interactive, un studio fondé par Marcus Letho et composé de vétérans de l'industrie, Disintegration a fait partie des grosses surprises de la gamescom 2019, avec un trailer aguicheur et une histoire qui fleure bon la science-fiction. Désireux de retrouver une équipe à taille humaine (une trentaine de développeurs au total), le co-créateur de la série Halo s’est donc attelé à la conception d’un tout nouveau jeu mêlant FPS et RTS. Avec le soutien de l’éditeur Private Division, V1 Interactive a profité de la PAX West de Seattle pour présenter une nouvelle fois son projet, l'occasion de se rendre compte que Disintegration est en réalité taillé pour le multijoueur en équipe. Nos impressions, sans plus attendre.
Disintegration se déroule 150 ans dans le futur, alors qu’une pandémie particulièrement virulente décime l’humanité. Pour tenter de survivre face à ce terrible virus, de nombreux individus décident d’abandonner leur enveloppe charnelle au profit de corps mécaniques. Bien sûr, le look de ces derniers fait tout de suite penser aux productions Bungie, et plus particulièrement aux personnages de Destiny. Ce changement de corps coûtant extrêmement cher, seuls les plus fortunés peuvent se permettre un tel luxe, ce qui fracture la société en deux. Les plus pauvres se soulèvent donc contre la caste robotique dominante appelée "Rayonne", tandis que celle-ci souhaite exterminer les derniers êtres humains afin d'éradiquer définitivement le virus de la planète. Au milieu de cette guerre civile, le joueur incarne Romer Shoal, l'un de ces insurgés qui a pris les armes afin de faire renaître l’humanité. Cette campagne, prévue pour durer une douzaine d’heures sur trize missions, emmènera les joueurs dans divers régions des États-Unis (des montagnes rocheuses, le désert de l’Arizona, la côte Ouest), sans oublier l'Islande. Aux commandes de vaisseaux anti-gravité surarmés (Gravicycle), on devra non seulement combattre avec les armes embarquées, mais également diriger une équipe de trois fantassins chargés de mener des actions au sol ; ce qui fait que le jeu propose de fait un surprenant mélange des genres dans son gameplay.
ANTI GRAVITY FIGHTING LEAGUE
Au guidon du Gravicycle, on se retrouve avec des contrôles semblables à ceux d'un FPS assez traditionnel, sachant que le vaisseau peut également prendre ou perdre de l’altitude dans une mesure assez restreinte. Oubliez ici le combat aérien, le tout fait plus penser aux speeders de Star Wars ou aux Ghosts de Halo, mais dans une version plus grosse, plus lente, moins maniable, et puissamment armée. Plus concrètement, on peut utiliser deux armes différentes (on passe de l’une à l’autre), profiter d’un boost conditionné par une jauge de cooldown (pour s’échapper ou poursuivre un ennemi), mais aussi donner des ordres à nos troupes afin qu'elles se rendent à un endroit précis. Dès lors, on aura la possibilité de se focaliser sur un adversaire en particulier, d’interagir avec un objectif, ou tout simplement d’avancer et de se mettre à couvert. A noter que chaque membre de notre escouade dispose d’une compétence spéciale, toujours soumise à un système de cooldown mais que l’on pourra également utiliser à volonté afin de maximiser l’efficacité de l’équipe. Il peut s’agir de compétences offensives ou défensives selon le personnage, et leur utilisation optimale, combinée à l’appui-feu du Gravicycle, seront la clé de la victoire.
Autant vous dire que combiner tous ces éléments à la perfection va demander une sacrée dose de maîtrise, et si la prise en main est plutôt immédiate, c’est finalement notre cerveau qui a du mal à suivre lorsque l’on se retrouve plongé au cœur de l’action. Dans notre cas, nous n’avons pas pu essayer la campagne mais uniquement l'un des premiers mode du multijoueur, car si l'on en croit les développeurs, Disintegration est avant tout un jeu taillé pour le versus. La démo que nous avons pu essayer proposait trois modes, ainsi que neuf équipes (un Gravicycle et trois soldats chacune) disposant de forces et de faiblesses sans que l’on tombe pour autant dans le schéma habituel des classes. Dans "Retrieval", deux équipes de cinq (soit cinq Gravicycles et 15 soldats par team) se font face en deux manches. Sur chaque moitié de la partie, une équipe attaque tandis que l’autre doit défendre. Pour la première, l'objectif est de récupérer deux cœurs situés dans des zones de captures A et B, puis de les emmener dans une zone d’en-but pour marquer un point. Quant à l'autre équipe, ses membres peuvent se dispatcher pour protéger chaque point, ou alors restés groupés et faire front au niveau de l’en-but pour s’assurer que personne ne puisse marquer de point.
Dans notre cas, nous n’avons pas pu essayer la campagne mais uniquement l'un des premiers mode du multijoueur, car si l'on en croit les développeurs, Disintegration est avant tout un jeu taillé pour le versus.
Le gameplay se montre très addictif, et si notre instinct de compétiteur nous demande de détruire les Gravicycles adverses, ce n’est pas vraiment la meilleure solution. Il est en effet bien plus efficace d’appliquer des tactiques de guerilla en supprimant les troupes au sol, puis en tirant profit des maps sinueuses pour prendre l’ennemi à revers ou en deux contre un. Privés de leurs troupes au sol, les joueurs adverses sont dans l'incapacité de remplir leurs objectifs, et sont donc nettement moins efficaces. Attention tout de même, il est possible d’aller auprès de ses soldats pour réduire leur temps de respawn (de 45 à 22 secondes), le vaisseau devant alors rester immobile à proximité pour les ramener à la vie. En cas de destruction du Gravicycle et de son pilote, les unités reviendront au spawn afin d’attendre la réapparition de leur joueur. Il sera toutefois impossible de changer de Gravicycle en cours de partie, seule la mi-temps permettant de faire des ajustements (et ainsi passer d’un combo plus défensif à un combo plus offensif en fonctions des besoins). Reste à voir si les différentes maps proposées offriront suffisamment de variété, la carte de la démo étant dans une zone urbaine en ruine. Enfin, on précise que Disintegration affiche un rendu visuel plutôt séduisant, avec une utilisation habile de l’Unreal Engine. On regrettera seulement un petit manque de lisibilité dans l’action en fin de partie, alors que tous les joueurs se retrouvent souvent autour de l’objectif afin de marquer/défendre le dernier point. Entre explosions, troupes au sol et amis, l’écran devient un peu surchargé, et il devient alors compliqué de savoir sur qui envoyer une pluie de balles et d’explosifs.
Disintegration propose clairement un nouveau concept inédit dans le jeu vidéo, et rien que pour ça, il mérite largement notre attention. Doté d'une direction artistique qui comblera les amateurs des productions Bungie, le jeu bénéficie également d'un niveau technique solide, ainsi que d'un gameplay accrocheur et profond. Le seul inconvénient, pour l’instant, reste ce petit manque de lisibilité en fin de partie, mais on ne doute pas que V1 Interactive saura y remédier d’ici la sortie de Disintegration. On espère également que le reste du contenu sera à la hauteur de ce qui nous a été proposé. Enfin, cerise sur le gâteau, les développeurs nous ont confirmé que des nouveaux Gravicycles et modes de jeu seront ajoutés à l’avenir gratuitement, et qu'aucun DLC payant n'est prévu à ce jour. Sortie début 2020 (avril ou mai, au plus tard) sur PC, PS4 et Xbox One.