Dead Space 2 : le multi

Se pliant à l'obligation des modes multijoueurs censés donner de la densité à une « simple » aventure solo, Dead Space 2 proposera donc sa version de l'horreur jouable à plusieurs. Organisée sous la forme de match en 4 contre 4 avec un objectif spécifique sur chacune des 5 maps présentées, la partie multijoueur du titre de Visceral Games dévoile immédiatement sa filiation avec l'une des séries de FPS coopératifs majeures, à savoir Left 4 Dead. En effet, chaque confrontation est animée par une équipe de 4 soldats humains opposée à un autre groupe composé de 4 nécromorphes, qui vont devoir respectivement tenter d'accomplir une tâche définie ou essayer de massacrer totalement leurs cibles afin de les empêcher justement d'atteindre leur but. Un concept simple et efficace sur le papier qui ne s'arrête pas là dans ses emprunts à la saga sanguinolente de Valve.

Left in Space

A l'image des Boomers, Chargers et autre Hunters de Left 4 Dead 1 et Left 4 Dead 2, les Nécromorphes de Dead Space 2 possèdent chacun leur spécialité. Le Puker peut par exemple projeter un vomi acide sur les guerriers humains qui subiront des dégâts régulièrement sous l'action de ce fluide peu ragoûtant et seront ainsi facilement à la merci des autres créatures. Parmi celles-ci, le Spitter pourra se montrer un bon support avec un long jet ralentissant les joueurs adverses, laissant le champ libre aux plus petits de ces Nécromorphes, le Pack et le Lurker. Le premier est le fameux et polémique monstre à la carrure de nouveau-né qui est capable de fuir très rapidement et de se jeter sur ses ennemis afin de les griffer frénétiquement, tandis que le second se prend en main de manière plus tactique, n'étant pas très puissant mais avec la capacité de grimper sur les murs et de se tenir la tête en bas. Un casting qui devrait encore une fois rappeler quelques souvenirs aux amateurs de Left 4 Dead qui s'avère plutôt intéressant malgré le clair avantage donné au Pack qui se montre redoutable face à la lenteur dommageable des personnages humains. Car c'est bien de là que vient le problème principal de ce mode multi. En effet, si ce manque de rapidité dans les déplacements favorise la coopération avec l'obligation  de rester un minimum groupé pour se couvrir mutuellement et assurer la retraite des plus mal en point, le tout se montre néanmoins assez pataud. La faute en revenant à un gameplay très raide, orienté survival horror avec des rotations plutôt laborieuses, et à une réelle difficulté à viser correctement lorsque les Nécromorphes, bien plus vifs, s'agitent autour de son groupe. Une certaine frustration se fait alors sentir, bien moins présente en revanche dans le camp des créatures mutantes.

En effet, si ce manque de rapidité dans les déplacements favorise la coopération avec l'obligation  de rester un minimum groupé pour se couvrir mutuellement et assurer la retraite des plus mal en point, le tout se montre néanmoins assez pataud."

Un peu plus agréables à manipuler malgré quelques imprécisions, les Nécromorphes possèdent un avantage de choix, la possibilité de définir leur zone de réapparition. Il est ainsi facile de concevoir une stratégie afin de prendre au piège l'adversaire, ce qui donne un aspect plus jouissif et davantage basé sur la communication que l'expérience dans la peau des unités  humaines. Si les joueurs privilégieront sûrement le côté nécromorphes, comme souvent dans ce genre de configuration, ils devront cependant faire face aux mêmes problèmes de gestion des collisions que dans le camp humain et à une relative confusion de l'action. Assez limité graphiquement avec certaines textures un peu baveuses, notamment sur les Nécromorphes, ce mode multi devra donc subir quelques petites retouches de Visceral d'ici à la sortie de Dead Space 2 en janvier prochain. Car si l'ensemble reste amusant de par l'aspect multi poussant immédiatement à la convivialité et grâce au concept de base efficace, une vraie stabilité lui fait encore défaut.