Call of Duty Black Ops Cold War : on a vu le mode solo, 80's, Vietnam, Laos, Ronald Reagan et next gen', on vous dit tout !
COVID-19 oblige, c'est à distance que s'est déroulée la toute première présentation aux journalistes du nouveau Call of Duty. Consciencieux et professionnels jusqu'au bout des ongles de pied, nous nous sommes connectés 20 minutes en avance à la conférence vidéo. A l'écran, un classique compte-à-rebours nous a fait patienter, accompagné d'une délicieuse bande-son qui en dit long : Relax de Franky Goes to Hollywood, Hungry like the wolf de Duran Duran, Blue Monday de New Order et Senses Working Overtime de XTC. Dès lors, avant même de voir s'afficher le nom du jeu, nous étions déjà convaincus : le prochain Call of Duty se déroulera durant les années 80 !
Dan Bunting, co-responsable du studio Treyarch et Dan Vondrak, directeur créatif principal chez Raven Software viennent alors nous confirmer cette intuition : l'action de Call of Duty Black Ops Cold War se déroulera essentiellement en 1981, en pleine guerre froide, avec tout de même quelques flashbacks vers la guerre du Vietnam pour faire bonne mesure. Ce dernier point est d'autant plus compréhensible que ce Black Ops 5 est en réalité la suite directe du premier Black Ops. Et ça, c'est une très bonne nouvelle ! Durant les différents extraits du jeu auxquels nous avons eu droit, nous avons ainsi pu apercevoir Frank Woods, Alex Mason et Jason Hudson. De quoi rassurer les fans quant à la continuité de la saga. Un nouveau personnage principal fait tout de même son apparition en la personne de Russell Adler. Avec son épaisse chevelure blonde et ses énormes lunettes de soleil vintage, cet agent de la CIA a un faux-air de Robert Redford. Mais les grosses cicatrices sur la partie gauche de son visage trahissent un passé difficile, certainement en lien avec la guerre du Vietnam. Pour autant, ce héros n'est pas celui que vous incarnerez. En effet, les développeurs ont fait le choix d'un avatar personnalisable par le joueur. Nous avons aperçu l'outil de création durant quelques secondes et pouvons déjà vous dire que vous serez en mesure de choisir votre nom, votre sexe, votre passé militaire, et même votre profil psychologique (paranoïaque, loup solitaire, professionnel, tendances violentes…), ce critère octroyant un petit bonus de gameplay spécifique en fonction du profil retenu (visée 50% plus rapide, dégâts 25% plus élevés, temps de sprint doublé, etc.).
Les développeurs annoncent avoir voulu laisser un maximum de liberté au joueur. Ainsi, nous aurons droit à quelques dialogues à choix multiples, à des missions secondaires optionnelles, à des objectifs facultatifs, à des embranchements multiples et à plusieurs fins, déterminées en fonction des différents choix effectués par le joueur durant sa partie. Voilà qui nous rappelle certaines subtilités de la campagne du premier Black Ops. Selon les développeurs, le partenariat entre les deux studios (Treyarch et Raven) a permis de réaliser le meilleur Black Ops à ce jour, notamment parce qu'ils ont utilisé des documents secrets récemment déclassifiés pour étayer l'histoire principale du jeu. Cela reste évidemment à vérifier mais, en attendant, on part totalement confiants sur leur capacité à respecter l'esprit de la saga et ses racines, à savoir : opérations de propagande, théories du complot et autres secrets gouvernementaux. Le contexte géopolitique des années 80 est parfait pour cela, la tension entre les Etats-Unis et l'Union Soviétique laissant planer le spectre d'une Troisième Guerre Mondiale. Plus précisément, le scénario de Cold War s'articulera autour de Perseus, un espion russe infiltré sur le territoire américain et mettra en scène quelques célébrités politiques de l'époque, à commencer par Ronald Reagan lui-même ! L'ancien acteur devenu président américain (ces deux métiers sont-ils vraiment si différents... ?) partage en effet quelques scènes cinématiques avec les héros du jeu.
TROIS MISSIONS, TROIS AMBIANCES
Call of Duty oblige, la campagne solo nous fera voir du pays. On sait déjà qu'elle nous amènera sur le sol des Etats-Unis, de l'Union Soviétique, de la Turquie, de Berlin Est, et de quelques terres d'Europe et d'Asie. Ce premier contact avec le jeu a notamment été l'occasion de découvrir des extraits montés de trois missions plutôt exotiques et sympathiques. Attention, nous rentrons ici dans une zone de mini-spoilers ! Rien de bien méchant, mais si vous préférez garder la surprise sur certains détails, nous vous invitons à sauter cette section de la preview et à vous rendre directement à la suivante. La première des trois missions dévoilées se déroule en Ukraine, alors que notre équipe de soldats part enquêter sur un mystérieux complexe soviétique, afin de découvrir quels sombres secrets il abrite. La structure de gameplay est classique mais efficace : une première partie basée sur l'infiltration, et une seconde orientée action. Sauf qu'au moment d'enfoncer la porte censée mener à l'affrontement, nos héros tombent sur… une salle d'arcade remplie de mannequins ! On peut d'ailleurs remarquer que les bornes font la part belle aux classiques d'Activision de l'époque (Pitfall!, Fishing Derby, Grand Prix, Barnstorming…). En réalité, c'est tout un quartier d'une petite ville américaine qui a été recréé dans l'immense bâtiment, ces décors factices servant d'entraînement aux Spetnaz, que l'on finit bien sûr par affronter directement. Voilà donc une map "factice" qui rappelle quelque peu la cultissime Nuketown !
On reste en URSS pour la deuxième mission présentée, puisqu'elle se déroule carrément dans la Loubianka, l'immeuble moscovite abritant les quartiers généraux du KGB. On y incarne un agent double soviétique autorisé à parcourir ce magnifique bâtiment. Le jeu dévoile alors un tout nouveau système de carte, grâce auquel le joueur peut découvrir les différentes façons de mener à bien la mission. Apparemment il sera possible de remplir l'objectif principal en choisissant la voie du vol à la tire, de l'empoisonnement, du pot-de-vin ou du chantage. Cette phase non linéaire, qui ne détonnerait pas dans un RPG ou une "immersive sim", passe toutefois le relais à une séquence bien plus typique d'un Call of Duty, à base d'action scriptée, de courses poursuites en véhicule et d'explosions cinématographiques.
Passons maintenant à la troisième mission présentée, qui nous plonge en pleine jungle laotienne et possède elle aussi une forme atypique. Plusieurs chemins sont disponibles, tandis que les événements et la structure même du niveau évoluent en fonction des routes empruntées par le joueur. Le concept nous semble encore un peu flou, mais sachant que la mission en question fait la part belle aux hallucinations (on a pu apercevoir des portes se matérialiser en pleine jungle), tout est possible. Au vu de ces quelques exemples, la campagne solo de Cold War semble bien partie pour être aussi marquante et originale (pour un Call of Duty) que celle de Black Ops en son temps. Mais les développeurs nous ont tout de même précisé que tous les niveaux ne seront pas de cet acabit, et qu'une bonne place a été laissée à l'expérience CoD classique.
GUERRE FROIDE... CONTRE LE COVID-19
Si le jeu s'avère finalement aussi intéressant qu'il en a l'air, on pourra presque crier au miracle, car le développement s'est heurté à la crise du Covid-19, ce qui explique probablement une annonce aussi tardive. Ainsi, les séances d'enregistrement de voix, de motion capture et de performance capture ont du être totalement réorganisées. Du matériel a été envoyé aux domiciles des différents acteurs afin qu'ils puissent procéder aux enregistrements depuis chez eux. Mais comme dit l'adage, à quelque chose malheur est bon : pas de studios à réserver, horaires plus flexibles pour les acteurs, et possibilité d'embaucher des comédiens locaux (par exemple un Australien pour jouer un Australien…) puisqu'il n'y a pas de déplacements à organiser ! Sauf surprise de dernière minute, le jeu ne fera pas appel à une grosse tête d'affiche, façon Kevin Spacey pour Advanced Warfare. Le casting pioche plutôt dans la catégorie "acteurs de série" puisque les nouveaux personnages sont interprétés par Bruce Thomas, Lily Cowles, Damon Dayoub et Reggie Watkins. C'est moins vendeur que des superstars, certes, mais à en croire les différents extraits qui nous ont été présentés, il n'y a aucune inquiétude à avoir en ce qui concerne le jeu d'acteurs en VO. Pour la VF, on verra ça plus tard…
A noter que le télétravail forcé a concerné également les développeurs. Certains se sont même retrouvés à installer des systèmes de photogrammétrie dans leur garage afin de scanner des vieux vêtements des années 80. On nous promet d'ailleurs une reconstitution fidèle de l'ambiance de l'époque, les développeurs ayant puisé leur inspiration dans les films, les musiques et la mode des années 75 à 85. Leur credo ? Rendre les agents "cools", même lorsqu'ils sont habillés en civil. Même si nous avons vu des extraits de gameplay relativement nombreux et variés, nous nous garderons bien de juger les graphismes de Cold War aujourd'hui, du fait du caractère online de la présentation. Ce n'est pas à travers un stream vidéo souffrant d'artefacts de compression qu'on peut réellement se faire une idée. Les développeurs annoncent toutefois avoir utilisé des technologies d'éclairage "next gen", dont un système d'illumination globale propre à augmenter le photoréalisme des images. On ne s'attend pas à une claque visuelle comme peut parfois en mettre le frère ennemi Battlefield, mais à en juger par la modélisation très convaincante de Ronald Reagan, le résultat devrait tout de même se situer dans le haut du panier.
Le premier Black Ops a déjà 10 ans, et sa campagne solo est restée dans les mémoires en raison d'une linéarité bien moins présente qu'à l'accoutumée. Cold War semble bien parti pour être un digne héritier des aventures d'Alex Mason, et ce pour au moins trois raisons : il en reprend le concept d'embranchements scénaristiques et de multiples fins, il l'étend avec des missions relativement novatrices, et son scénario prend la suite directe du premier épisode. En ajoutant à cela une ambiance années 80 propre à redonner la pêche à n'importe quel quadragénaire, un contexte de guerre froide parfait pour les complots et autres twists, ainsi qu'un Ronald Reagan virtuel, on voit mal comment le jeu pourrait se planter. C'est donc avec une certaine impatience, voire une impatience certaine, qu'on attend le 13 novembre. D'ici là, restez avec nous, car il se pourrait bien qu'on vous reparle bientôt de ce Cold War, versant multijoueur cette fois !