Assetto Corsa Competizione : on y a joué, le seul et véritable simulateur automobile ?
Dévoilé lors du mois de février 2018, Assetto Corsa Competizione était présent à l’E3 où le studio Kunos Simulazioni avait trouvé refuge sur le stand de Thrustmaster avec une démo jouable de son jeu. Il s’agit de la première présentation de ce dernier sorti des trailers, sachant qu’on a découvert du gameplay et qu’une démo était jouable sur le showfloor. Nous avons donc pu prendre en mains ce nouvel opus de la série lors d’une séance de démo d’une bonne demi-heure sur un joli setup équipé en périphériques de la firme de Claude Guillemot. Voici nos impressions sur Assetto Corsa Competizione.
Quatre ans après la sortie officielle d’Assetto Corsa, Kunos Simulazioni se remet au travail avec Assetto Corsa Competizione. Attention, il ne s’agit absolument pas d’une suite du premier opus, mais bel et bien d’un jeu totalement à part qui va s’orienter dans une direction complètement différente. Là où le premier opus est un jeu de course qui propose une large sélection de véhicules, Assetto Corsa Competizione sera tout simplement le jeu officiel des Blancpain GT Series, soit le plus gros championnat GT3 au monde. Le studio va donc disposer de la licence officielle, ce qui se traduira par un contenu encore plus fidèle à la réalité, mais aussi par une baisse du nombre de voitures et de circuits disponibles. On retrouvera donc les 14 types de voitures engagées, les 36 équipes, les 10 circuits, et tous les pilotes officiellement engagés lors de la saison 2018. De même, on va aussi pouvoir choisir de piloter dans les Sprint Cup (des courses de 3h) et/ou en Endurance Cup (les courses longues jusqu’à 24h) puisque ces deux disciplines cohabitent au sein du championnat Blancpain Series. Bien sûr, le studio italien a signé un contrat en béton avec SRO (Stéphane Ratel Organisation), la société détentrice des droits du championnat Blancpain Series, ce qui veut dire que les développeurs vont avoir un accès incroyable aux données des différentes équipes. En effet, chaque circuit est laser-scanné, chaque voiture aussi, tandis que toutes les pièces mécaniques vont être modélisées. Si cette façon de faire n’est pas très utile d’un point de vue visuel (on ne verra pas l’intérieur d’une boîte de vitesses), elle permet de simuler très précisément les voitures et ainsi retranscrire les différences entre deux modèles identiques utilisés par deux écuries différentes. En effet, bien que la base soit fournie par un constructeur, chaque équipe est libre d’apporter certaines modifications (limitées par le règlement) et donc de changer certaines pièces qui peuvent altérer légèrement le comportement de la voiture.
NUITS AGITÉES ET AQUAPLANNING
Les véhicules seront donc modélisés avec la minutie qui caractérise le studio, et les bruits ne seront pas en reste puisqu’on nous a assurés que tout serait enregistré sur un banc de puissance et sur un tour de piste. Avec Assetto Corsa Competizione, Kunos Simulazioni a également changé de moteur graphique en optant pour l’Unreal Engine 4, ce qui va permettre pas mal de nouveautés très attendues comme l’arrivée de la pluie ou du cycle jour /nuit. On a d’ailleurs pu essayer une course sur SPA-Francorchamps ou la nuit est tombée au fil de tours, ce qui complique diablement le pilotage. Les jeux de lumière sont impressionnants, surtout lorsque le soleil est rasant et qu’il nous aveugle, faisant ressortir au passage les saletés sur le pare-brise. Au niveau des effets visuels, l’eau est également assez impressionnante car lors d’une ondée, le liquide sera intégralement simulé. Ceci veut dire que ce n’est pas une modification des données du grip de la piste, mais bien l’ajout de la couche d’eau par-dessus. Le résultat nous a également bluffés, puisque lors du premier tour, la piste est intégralement détrempée, tandis qu’au fur et à mesure du passage des bolides, les pneus vont assécher en partie la trajectoire. Au niveau du pilotage il va donc falloir déployer toute sa science pour ne s’écarter de ce ruban d’asphalte plus sec que lorsqu’on a les roues parfaitement droites, au risque de perdre toute adhérence. Mieux, l’eau étant simulée, on la verra ruisseler sur le pare-brise avec un angle différent en fonction de la vitesse, tandis que le circuit sera plus ou moins détrempé en fonction du relief. Encore plus impressionnant : la bruine soulevée par les voitures va tournoyer dans l’air de manière différente en fonction des appendices aérodynamiques qui équipent chaque véhicule, sachant qu’en fonction de la distance avec la voiture qui vous précède, le pare-brise se couvrira de microgouttelettes d’eau à une vitesse différente.
Le niveau d’exigence en termes de simulation sera très haut quoi qu’il arrive, puisque les écuries qui ont été obligées de fournir leurs données ont demandé à pouvoir utiliser le jeu pour l’entraînement de leurs pilotes.
Au niveau du pilotage, l’adhérence des voitures nous a semblé très faible, au point qu’on soit même allés vérifier que la voiture de soit pas en pneus slicks. En fait, les développeurs nous ont immédiatement rassurés en nous expliquant que la physique de l’eau n’était absolument pas bonne dans cette démo. Selon Kunos, les développeurs en sont à 20% du travail sur la physique des liquides, ce qui explique pourquoi les pneus pluie avaient du mal à évacuer les trombes d’eau. Sorti du pilotage en plein orage, Assetto Corsa Competizione reste une vraie simulation pure et dure qui s’adresse aux amateurs de belles trajectoires. Bien sûr, grâce aux aides au pilotage, n’importe qui pourra s’amuser, mais on gâchera un peu le potentiel du jeu en le prenant en main à la manette avec toutes les options d’aides activées. Si vous avez déjà joué au premier opus, vous ne serez pas dépaysés, et comme les GT3 sont fidèlement reproduite, la difficulté sera moindre que sur certains véhicules vintage du premier opus. En effet, ces bolides modernes sont équipés d’ABS, de pneus de conception récente et d’un gros appui aérodynamique, ce qui rend les choses un peu plus faciles. Le niveau d’exigence en termes de simulation sera très haut quoi qu’il arrive, puisque les écuries qui ont été obligées de fournir leurs données ont demandé à pouvoir utiliser le jeu pour l’entraînement de leurs pilotes. En ce qui concerne le futur, les développeurs ont étés plus flous, sachant que leur implication dépendra fortement du succès du jeu. Mais si les ventes sont satisfaisantes, les italiens prévoient déjà de garder le jeu à jour d’une saison sur l’autre (avec pilotes, écuries et livrées des voitures remises à jour), ainsi que de rajouter des épreuves en temps réel afin que vous puissiez - par exemple - prendre part aux essais ou aux qualifications lors des weekends de course. La seule limite que les développeurs refusent de franchir concerne le type de véhicules qui sera proposé. Si le jeu parvient à élargir ses horizons au-delà de Blancpain GT Series, ce sera toujours avec des championnats de voitures GT (comme la Carrera Cup, le Super Trofeo, le DTM ou le SuperGT).