Afro Samurai
Si Bandai Namco Games est un grand habitué des adaptation de mangas et autres dessin-animés japonais, l’éditeur se contentait jusqu’à présent à piocher dans quelques licences, certes juteuses, mais qui commencent sérieusement à tourner en rond, il faut bien se l’avouer. Dragon Ball, Naruto, One Piece, trois grands piliers qui forment une belle famille et à laquelle va venir se greffer un jeune apprenti connu sous le nom d’Afro Samurai. Une présentation a eu lieu aujourd’hui à Paris. Voici nos fraîches impressions !
Peau noire, coupe afro et pétard, le héros de ce beat'em all n'est vraiment pas un samouraï comme les autres... Il faut dire que le bien nommé Afro Samurai nous vient tout droit du manga et de l'anime éponymes. Le jeu hérite donc d'un univers très particulier, à la fois traditionnel et futuriste, et de personnages hautement charismatiques, dont les principaux sont interprétés par Samuel L. Jackson et Ron Perlman. Première bonne surprise : la version destinée à notre territoire joue la carte de la VO sous-titrée, échappant ainsi à la malédiction du doublage pourri. Dialogues "matures" (comprenez grossiers), combats au sabre, effusions sanguines à volonté, l'ambiance fait irrémédiablement penser à Kill Bill. Tout comme dans le film de Tarantino on retrouve d'ailleurs RZA du Wu-Tang Clan, aux commandes de la bande originale. Étant nettement plus branché guitares que recycla... rap, je me garderais bien d'émettre un avis sur ce point précis. En revanche, la réalisation technique et graphique s'avère franchement plaisante. L'utilisation du split-screen, façon 24 heures, pour signifier les événements importants (déclenchement d'un mécanisme, arrivée de nouveaux ennemis...) ajoute encore plus à l'aspect cinématographique du jeu. Mais surtout, les graphismes à base de cel-shading font des merveilles et nous placent au cœur d'un véritable dessin-animé en temps réel. Manifestement conscients de cet atout, les développeurs ont d'ailleurs privilégié au maximum l'immersion du joueur en faisant l'impasse sur tout élément d'interface. Les blessures du héros, comme celles des ennemis, sont signalées par l'apparition d'un discret mais significatif halo rouge autour des corps en mouvement, tandis que la jauge de concentration prend la forme d'un gri-gri accroché à la ceinture d'Afro. Fumée noire : impossible de déclencher le mode Focus. Etoile brillante : vous pouvez vous faire plaisir. Dans ce mode, l'action est ralentie, l'image passe en noir et blanc rehaussé de rouge, et une fine ligne blanche apparaît sur le corps des ennemis environnants. Placez la horizontalement ou verticalement, appuyez au bon moment, et le sabre d'Afro rentrera en action pour un service de découpe digne des meilleurs artistes bouchers.
Samouraï des temps modernes
Décapitation, tronc coupé en deux, bras ou jambes décidant subitement de prendre leur autonomie... votre précision sera systématiquement récompensée par une scène aussi sanglante qu'efficace. Évidemment, il reste possible de venir à bout des ennemis de manière plus classique, à l'aide de différents combos. Relativement nombreux, ces derniers se débloquent au fil de la progression du héros. Afin de varier toujours plus les plaisirs, les combats sont entrecoupés par quelques phases de plates-formes que ne renierait pas le Prince de Perse, puisque notre samouraï sait lui aussi courir sur les murs. A première vue, l'architecture des niveaux ne semble cependant proposer rien de révolutionnaire. D'ailleurs, d'une manière plus générale, le jeu pourrait bien décevoir les joueurs les plus exigeants par sa linéarité. Murs invisibles pour délimiter les zones d'affrontements, apparition d'ennemis parfois irréaliste et scripts maladroits sont au rendez-vous. Rien de bien méchant heureusement, et tout cela a encore le temps d'être peaufiné d'ici la sortie française prévue pour le 26 mars. En attendant il est fortement conseillé de visionner les cinq épisodes de l'anime, histoire de se mettre dans l'ambiance et de pouvoir saisir toutes les références à l'œuvre originale, dont la trame principale a été scrupuleusement respectée. Les concepteurs du jeu ont tout de même concoctés quelques évènements inédits, afin de proposer aux joueurs un nombre suffisant de niveaux et une durée de vie supérieure à celle d'une mini-série d'animation. Jouable uniquement en solo, Afro Samurai devrait demander une douzaine d'heures pour être maîtrisé de bout en bout.