Wolfenstein The New Order : nos impressions sur ce FPS vraiment old school
Inutile de tergiverser des paragraphes durant : si vous cherchez un jeu révolutionnaire ou même graphiquement séduisant, passez votre chemin car le tout dernier Wolfenstein ne joue pas dans la même cour que les gros FPS next gen' actuels, tels que Battlefield 4 ou Killzone : Shadow Fall pour ne citer que ces deux titres-là. Avec The New Order, la série Wolfenstein revient à un moteur graphique, l’id Tech 5, vraiment daté qui ne laissera personne s'extasier sur ses textures, même si l'ensemble s'avère encore potable. On retrouve donc le héros habituel, B.J. Blazkowicz, en pleine guerre en 1944 pour une courte mission qui fait office de tutoriel. Mais les choses tournent mal et son duel face à un super soldat du Troisième Reich l’immobilisera dans un fauteuil roulant pendant les 20 prochaines années. C’est à la suite d’un nouveau traumatisme que notre héros se ressaisit enfin, pour constater que le monde vit à l’heure des années 60. Seulement voilà, les Nazis ont gagné la guerre et que le Troisième Reich domine désormais le monde. Qu'importe, Blazkowicz décide de reprendre les affaires et de se rendre a Berlin pour éclaircir les choses. Tel est le postulat de départ de Wolfenstein : The New Order qui propose effectivement un scénario de série B, limite stupide, mais qui a plusieurs avantages dont celui de laisser libre cours aux délires de développeurs. Les années 60 s'offrent à nous avec l'émergence de la culture pop revue par Goebbels. Alors quand le mythique studio musical Abbey Road donne naissance a un groupe de pop composé de 4 SS qu’on appelle les Däs Beatles, et dont les chansons font fürher sur les ondes, on ne peut que sourire et attendre la suite du scénario avec curiosité.
A l'ancienne mon pote !
Sur une note plus historique, on a même pu apercevoir Germania, le projet architectural mégalomaniaque qu'avait prévu Hitler pour changer le visage de Berlin. Autrement, au niveau des personnages, on découvre des personnages charismatiques et complètements déjantés, comme Fraü Engel, une blonde cougar psychopathe qui vous fait passer un test stupide pour savoir si vous êtes Juif, le tout sous la menace de son Lüger, tandis que son éphèbe lui fait une cour assidue. Mais les années 60 sont également l'occasion de s'amuser sur ce qui fait l'essence même du FPS, à savoir les gros flingues et les ennemis. L'arsenal est très varié et sent bon les influences steam-punk : grosses mitrailleuses démontables, fusils d'assaut avec une sympathique tuyauterie, explosifs en tous genres et j'en passe… Le choix est vaste et les possibilités multiples pour infliger des dégâts. Les ennemis sont du même genre avec des soldats de la Wehrmacht vêtus d'imposantes armures à mi-chemin entre les Helgast et les Panzer du manga Jin Roh de Mamoru Oshii. Les Nazis ont également développé toute une panoplie de redoutables robots de combat, dont le PanzerHünd, un toutou aux mâchoires d'acier pas du tout engageant, ainsi que des méchas bipèdes lourdement armés.
Autrement, au niveau des personnages, on découvre des personnages charismatiques et complètements déjantés, comme Fraü Engel, une blonde cougar psychopathe qui vous fait passer un test stupide pour savoir si vous êtes Juif..."
En fait, avec ce New Order, les développeurs de MachineGames se sont payés une bonne tranche de nostalgie en envoyant balader tous les codes utilisés dans les FPS modernes, afin de ressortir toutes les vieilles mécaniques qui ont fait fureur dans les années 90. On commence donc par dire adieu à la barre de vie qui remonte toute seule ; désormais, on retrouve les bons vieux points de vie qu'il faudra regonfler en passant le niveau au crible pour dénicher toutes les medbox et autres healthpack. L'époque où l’on campait derrière un mur comme une lopette en attendant que sa vie remonte est donc révolue ! Autre vieillerie ressortie du placard par MachineGames : les salles secrètes. Wolfenstein : The New Order, à l'image des grands titres des années 90, est tout simplement bourré de cachettes et de pièces secrètes qu'on ouvre en interagissant avec des éléments du décor, et qui renferment la plupart du temps des munitions ainsi que des armes ou des documents à collectionner. On passera donc énormément de temps à retourner chaque pièce dans ses moindres recoins et à fouiller la multitude de couloirs annexes dans les niveaux qui sont d'ailleurs eux aussi souvent old school, proposant des enfilades de salles et de couloirs. Pas d'inquiétude cependant, le sacrifice fait à la modernité ne va pas jusqu'à vous priver de niveaux vastes pour des gunfights à grande échelle dans de vastes zones.
Papy fait de la résistance
Le gameplay est très classique, et comme toujours teintés de touches à l'ancienne. On pourra par exemple trimbaler tout son arsenal sans problèmes de poids ou de place, ce qui permet de mettre toutes les armes à profit . D'ailleurs, les plus bourrins d'entre vous apprécieront de pouvoir utiliser presque toutes les armes en Dual Wield. Avec seulement une légère pénalité de vitesse, on apprécie donc de pouvoir tout défoncer avec une arme dans chaque main, tel un Rambo ivre d'amphétamines. Aussi, pour vraiment se croire au Vietnam, on pourra retrouver un classique de Wolfenstein, le gateling gun, ici présenté sous forme fixe dans des tourelles blindées. Mais pas d'inquiétude, ces mitrailleuses se détachent, histoire de pouvoir en profiter encore un peu sur la route. A ce sujet, souvent la ruse sera meilleure conseillère que la force brute puisque lors d'un passage, un mécha très difficile à tuer peut s'autodétruire pour peu que vous pensiez à aller voir le bouton planqué dans son garage.
Wolfenstein : The New Order assure aussi au niveau fan service en nous proposant des niveaux inspirés de précédents opus, comme par exemple un passage dans un château médiéval, rappelant Return To Castle."
Wolfenstein : The New Order assure aussi au niveau fan service en nous proposant des niveaux inspirés de précédents opus, comme par exemple un passage dans un château médiéval, rappelant Return To Castle. On retrouvera également des personnages issus de précédents opus ainsi qu'un tas d'autres références. Au niveau des trucs qui fâchent : l'absence de multijoueur revendiquée, car malheureusement l'IA ne fait pas encore tout. Plutôt de bonne qualité sur le titre avec des réactions convaincantes, on reste loin de la super IA vendue par le studio, et à des années-lumière d'un autre joueur. Les arguments avancés par les développeurs sont économiques, se concentrer pour faire un solo de qualité puisque de nombreux joueurs console ne connectent jamais leur machine, mais cela ne risque-t-il pas de dégoûter les autres ? Wolfenstein : The New Order s'annonce comme un bon FPS solo, un gameplay classique mais nerveux, un humour présent et une durée de vie annoncée avoisinant les 13 heures de jeu, histoire de compenser l'absence de nouveautés, pour peu qu'on soit client. Les arguments du titre de MachineGames seront-ils suffisants pour convaincre ? Réponse le 23 mai sur PC, PS3, PS4, Xbox 360 et Xbox One.