The Witcher 2 : Assassins of Kings
Paru en 2007, The Witcher est un RPG à l'ambiance très particulière, assez proche d'une sorte de dark fantasy. Truffé de répliques crues, de scènes assez dures et d'une présence marquée des relations sexuelles, le titre de CDProjekt s'apparentait à un jeu de rôle mature sans se baser uniquement sur cet aspect. En effet, si The Witcher a convaincu un large public, c'est également grâce à son aspect très carré et efficace, à défaut d'être profondément original. Avec beaucoup plus de pression sur ses épaules, car désormais attendu au tournant, The Witcher 2 s'est montré à nous lors du dernier Gamer's Day de Bandai Namco Games. Une surprise en moins pour des qualités en plus ?
Présenté par Tomasz Gop, le producteur du jeu, The Witcher 2 a donc profité d'un petit détour par Barcelone pour dévoiler quelques phases de gameplay et surtout les systèmes de dialogues et de combat, double clef de voûte de tout bon RPG à l'occidentale qui se respecte. Pour resituer les rôles et le scénario, The Witcher 2 reprend le personnage de Geralt de Rivia comme héros principal, toujours accompagné de Triss, la sorcière rousse et d'un nouveau venu nommé Vernon Roche, à savoir un soldat de Temeria. Les trois compagnons apparaissent pour la première fois sur un bateau naviguant sur la rivière Pontar en direction de la ville de Flotsam, afin de dénicher un important informateur. Une entrée en matière ludique suivie directement par une introduction durant laquelle l'elfe Iorveth s'entretient avec le fameux Kingslayer qui admire de manière morbide la tête présumée du Roi Demawend d'Aedirn. Un régicide qui ne sera pas le dernier, ce personnage à la carrure imposante souhaitant en effet s'associer avec Iorveth pour des raisons encore inconnues. Une trame qui débute de manière plutôt dynamique donc, avec une coupure de quelques mois entre la fin des événements du premier The Witcher et le début de cette suite. L'arrivée du trio de héros dans la forêt marque alors le premier pas d'une aventure qui devrait s'étaler sur un nombre d'heures de jeu, au contenu assez conséquent selon les dires du producteur. Mais ce débarquement est surtout l'occasion d'entrevoir les premiers éléments du gameplay et quelques idées ludiques convaincantes.
Like a Witcher
Sorte de tutorial introduisant parfaitement le gameplay, le premier affrontement dans The Witcher 2 a été choisi par Tomasz Gop pour expliquer le déroulement d'un combat. Après une courte marche, le groupe tombe effectivement face à face avec Iorveth, qui ne porte malheureusement pas du tout Vernon Roche dans son cœur et décide de lui faire savoir avec l'aide de quelques amis. Libérant une nuée de flèches, ceux-ci vont constamment harceler le groupe protégé par la barrière magique d'une Triss qui s'affaiblit au fur et à mesure de la progression. Il est ainsi impératif d'avancer continuellement, Roche portant Triss pendant que le joueur aux commandes de Geralt diminue la population hostile de la région. Pour ce faire, le tueur de monstres officiel de la région dispose d'un système de combat bien plus souple qu'auparavant, ressemblant dans sa manière de gérer les combos à celui de Batman : Arkham Asylum. En effet, il est possible de changer de cible très rapidement tout en enchaînant des types d'attaques différents. Faire suivre un coup porté d'une rapide esquive, puis se concentrer sur un autre ennemi et lui asséner un revers d'épée avant de faire appel à un sortilège semble s'effectuer naturellement. Tomasz Gop a d'ailleurs précisé que le choix des combinaisons sera important et que les stratégies d'assaut seront bien plus variées que ces quelques exemples. Autre élément important, : les pièges magiques sont illustrés par une seconde rixe un peu plus épique – située plus en aval dans l'histoire – contre un monstre bien bâti portant le doux nom de Tentadrake. Peu sensible aux attaques directes, ce dernier demande une vraie tactique pour être défait. Se servant de ses immenses tentacules pour vous déstabiliser, la gigantesque pieuvre terrestre possède un point faible sur ses appendices. Le joueur doit alors se servir de pièges magiques de feu déposés sur le trajet de la créature afin qu'elle s'y empêtre et que l'un de ses « membres » soit cloué au sol. Une bonne opportunité de trancher un à un ces derniers, ce qui pousse le Tentadrake à heurter les piles d'un pont qui met fin à sa colère en s'écrasant sur lui. Une dernière scène prenant d'ailleurs la forme d'un QTE, ce qui permet d'insérer une sorte de "finish" spectaculaire dans l'affrontement. Peu habituelles sur PC, ces séquences de pression de bouton en temps limité pourront être laissées de côté. Le joueur aura ainsi l'occasion de clôturer le combat de façon classique. Une bonne idée permettant au jeu de s'adapter à des types de joueurs différents. Mais le duel n'est pas l'unique moyen de régler les conflits dans le monde de The Witcher 2.
Ca se discute
Directement après l'arrivée du groupe de héros à Flotsam, une scène prend place au milieu du village, exposant la proche pendaison d'un groupe d'hommes dont font partie Dandelion et Zoltan, à savoir l'informateur recherché et un de ses compagnons. Geralt s'approche alors du bourreau et entame la conversation. A ce moment, deux choix s'offrent au joueur. Soit ce dernier délivre directement ses connaissances en danger au risque de s'attirer les foudres des gardiens, soit il tente de convaincre les autorités de les laisser partir. Deux solutions qui influeront évidemment chacune sur la suite des événements. Car le titre de CDProjekt mettra un point d'honneur, selon le producteur, à proposer des alternatives non manichéennes, dirigeant dans des directions difficilement visibles. Tomasz Gop désire en cela se détacher du système de réponses extrêmes de Mass Effect 2 par exemple (les options rouges et bleues) et souhaite offrir une souplesse narrative plus importante. D'autant que vos actions auront des répercussions sur les villageois que vous croiserez. Les plus fidèles à la loi vous regarderont d'un drôle d'œil si vous bafouez cette dernière, tandis que certains, plus révolutionnaires dans l'âme, seront plus enclins à vous faire confiance. Une donnée importante à prendre en compte, la réputation jouant un grand rôle dans la progression. En effet, le respect que vous porte le peuple peut même aller jusqu'à de l'aide matérielle. Une gestion de votre destinée qui passera aussi par les nombreuses discussions internes à votre groupe de héros. Si aucun d'entre eux ne quittera la partie suite à un désaccord comme dans Dragon Age : Origins, ces derniers seront moins enclins à vous aider en cas de coup dur. Enfin et même si seule la version PC a été présentée lors du Gamer's Day, Tomasz Gop a tenu à préciser qu'aucun sacrifice n'a été fait pour les versions consoles, qui bénéficieront donc aussi d'un "hardcore RPG" selon ses propres termes. Réalisé avec grand soin, malgré des visages parfois assez peu expressifs et disposant d'un gameplay qui semble à la fois carré et dynamique, The Witcher 2 commence à préparer le terrain de manière vraiment convaincante. Il faudra néanmoins attendre l'année prochaine pour juger sur pièces et casser de l'elfe dans les règles.