The Settlers VI

Gros succès Outre-Rhin, The Settlers est bâti autour d’un immuable concept : à la tête d’un petit pécule, vous devez l’utiliser pour développer une cité médiévale. Comme Paris, votre mégapole ne se fera pas en un jour, et vous devrez construire des bâtiments sommaires, attirer vos premiers concitoyens et veiller à les satisfaire en tout point si vous voulez voir votre fief rayonner. Les Settlers sont des gens simples, du moins dans un premier temps : si vous installez une hutte de chasseur, un chasseur sachant chasser débarquera et commencera à oeuvrer, enrichissant les stocks locaux de viande de gibier. Mais votre aimable tueur développera bien vite d’innombrables exigences, que vous devrez satisfaire sous peine de voir se tarir le flot de ses douceurs cynégétiques. Un toit pour dormir et une taverne où vanter ses exploits figureront au sommet de la liste, mais l’animal passera vite au niveau supérieur, allant jusqu’à vous réclamer des divertissements de toute nature, et même une femme ! N’étant pas d’essence divine, vous ne pourrez façonner d’Eve pour tous vos charmants artisans. Dans The Settlers, tout problème a une solution pratique, et souvent naïve, et pour attirer de fidèles matrones dans votre bled de campagne, vous ne manquerez pas d’organiser un… festival ! Mieux que Woodstock, cet événement coloré permettra la formation de nombreux couples qui disparaîtront dans la nature et donneront naissance, quelques temps plus tard, à un futur travailleur.

Travail, famille, patrie

Jeu de gestion urbaine très mignon, The Settlers : Rise of an Empire met l’accent sur la richesse de son environnement. Le moteur graphique est, une fois encore, très réussi, faisant un usage réjouissant du tout 3D, multipliant les animations rigolotes et les détails amusants. L’aventure prend place dans quatre environnements différents : un milieu tempéré, des paysages scandinaves, la brousse africaine et l’équivalent idyllique de l’Europe méditerranéenne. Chacun a ses spécificités : en Afrique, les lions traquent les gazelles que vos pisteurs chassent, réduisant d’autant vos réserves, et des tribus sauvages attaquent vos convois d’eau. C’est contre ce genre de menaces, et contre les quelques inconscients, Vikings ou princes adverses qui tenteront de piller votre cité bien-aimée, que vous devrez parfois lutter, formant des soldats et construisant des armes de siège. Les unités militaires seront d’ailleurs les seules que vous pourrez diriger directement, tous les autres Settlers vivant leur vie comme bon leur semble. Bien qu’omniprésente, cette dimension stratégique, qui n’a jamais été le fort de la série, semble avoir été ramenée à sa portion congrue après un cinquième volet résolument belliciste. Et c’est mieux ainsi, tant vous devrez consacrer de temps à la satisfaction de vos hordes laborieuses. Pas si facile, la vie de grand seigneur !