The Darkness
A quelques semaines de sa sortie en Europe, Jackie Estacado sort enfin de l’ombre. Le grand brun ténébreux doté de bien curieux pouvoirs sort l’artillerie sur consoles, dans un FPS étonnant, nouvelle œuvre des auteurs du non moins surprenant Riddick. Tragédie interactive en quelques actes, The Darkness s’apprête à obscurcir votre été.
Trailer The Darkness - Supernatural
Grandir dans un orphelinat néo-gothique n’est pas forcément la meilleure façon de démarrer dans la vie. C’est pourtant ainsi qu’a débuté l’existence de Jackie Estacado, finalement recueilli par un homme plaçant de grands espoirs dans ce garçon un peu réservé, inséparable d’une joyeuse gamine, Jenny. Mais entre terminer tranquillement sa vie d’enfant entre les quatre murs d’un établissement spécialisé et devenir le disciple du parrain psychopathe d’une famille sans foi ni loi, le petit Jackie, devenu entre-temps une grande brute au doigt bloqué sur la gâchette, aurait peut-être préféré demeurer avec ses congénères. Surtout que le jour de son vingt-et-unième anniversaire, l’Oncle Paulie, le mentor cinglé, décide de régler son compte à son meilleur poulain. Un malheur n’arrivant jamais seul, c’est précisément ce jour-là que choisit The Darkness, entité maléfique et apparemment immortelle, pour prendre possession de l’assassin féroce.
S’ouvrant par une impressionnante, bien que faiblement interactive, course poursuite motorisée, The Darkness se poursuit comme un simple FPS glauque, massacre moderne dans des couloirs en travaux façon FEAR, avant de virer au fantastique pur alors que Jackie découvre ses nouveaux pouvoirs. Habité par une créature aussi mystérieuse que millénaire, le héros développe en effet des aptitudes inquiétantes mais dévastatrices. Capable de faire ramper à distance l’une des tentacules qui apparaissent sur son corps lorsqu’il réveille la bête en lui, Jackie peut ainsi attaquer des ennemis à distance et faufiler un appendice intelligent dans le moindre interstice. Pratique pour débloquer des portes, ou surprendre un ennemi le guettant à un angle. Egalement capable d’invoquer des Darklings, petites créatures destructrices et vaguement intelligentes, mais également de s’emparer d’objets lourds, toujours à l’aide de ses tentacules, ou de créer des vortex fatals, il dispose d’un bel arsenal maléfique. Jeu d’action contemporain oblige, celui-ci est complété par quelques efficaces pétoires, de la paire de pistolets automatiques (The Darkness fait l’apologie de l’ambidextrie) au bon vieux fusil d’assaut des familles. Il serait toutefois malvenu de ne voir dans la dernière production des Suédois de Starbreeze qu’un bête FPS ultra-violent. Quoique délicieusement brutales, les séquences d’action sont toujours relativement courtes et ne semblent avoir été intégrées que pour servir d’interludes entre deux rebondissements de l’histoire. Très orienté aventure, avec des environnements fermés mais peuplés de PNJ bavards (vous pouvez notamment aller dans le métro), d’innombrables séquences intermédiaires, The Darkness privilégie l’immersion à l’action. Comble de l’originalité dans un FPS, les relations entre le héros et les seconds rôles font l’objet d’un soin tout particulier. Vous pourrez notamment vous installer tranquillement devant la télé avec votre dulcinée dans une séquence d’une tendresse assez incongrue dans un monde aussi sinistre. Extrêmement propre mais souffrant d’aires de jeu un peu étroites – et ce bien que les temps de chargement soient égayées par des monologues très théâtraux de Jackie - The Darkness s’annonce comme un titre fort curieux, se refusant à n’être qu’un simple FPS mais sans réellement approfondir cette dimension aventure. Le résultat est plaisant, tirant sa force d’un univers glaçant à souhait, partagé entre un New York en proie à l’ultra-violence de quelques parrains et de grands fonctionnaires corrompus, et un univers fantastique cauchemardesque que vous visiterez une fois mort, mais, pour le moment, pas réellement transcendant. La version test nous permettra de faire toute la lumière sur cette production qui tente de se singulariser.