The Darkness


The Darkness

Si le cinéma est une source intarissable pour les concepteurs de jeu vidéo, la bande dessinée fait partie également des médias incontournables sur lequel le jeu vidéo se repose allègrement. Benoît Sokal, père des deux épisodes de Syberia et du dernier Paradise en sait quelque chose. Plus portés sur le comic book, les Américains de Starbreeze s’inspirent de la BD de Marc Silvestri pour mettre en œuvre The Darkness, œuvre éponyme à la noirceur épaisse. Voyage au cœur de cet univers étrange.


Recruté à seize ans par le bon Oncle Paulie, parrain de la famille Francetti et impitoyable régent des bas-fonds de New York, Jackie a fait un bien drôle d’usage de ses jeunes années. Car Jackie est un vrai méchant, un tueur à gages sans foi ni loi. Plus inquiétant, derrière son visage de monstre froid se cache un mal venu du fond des âges. Le soir de ses 21 ans, Jackie fait connaissance avec l’horreur qui dort en lui.

 

La mort lui va si bien

 

Personnage sombre et torturé issue de l’écurie Top Cow, label de comics américain, Jackie Estacado débute bien mal sa première aventure sur consoles. Au terme d’une course-poursuite nerveuse avec la police dans un tunnel routier, il se plante dans le décor, le cœur à l’envers. Mais quand la mort ne veut pas de vous, il faut savoir continuer à vivre, et ce sont les idées claires et le flingue à la main que notre invincible héros s’extirpe de la carcasse fumante et part régler son compte à une familia qui, malgré ses états de service, est bien décidée à lui faire la peau. The Darkness pourrait n’être qu’un simple FPS, qu’un explosif règlement de compte entre un jeune loup et ses anciens patrons. Mais le surnaturel s’invite dans la danse sanglante lorsque Jackie devient, bien involontairement, le navire qu’emprunte une entité maléfique pour atteindre les rivages de notre dimension. Hôte des ténèbres qui donnent à l’œuvre son titre, l’assassin peut faire appel à leurs pouvoirs pour pulvérises ses ennemis. The Darkness, l’entité, ne répond néanmoins pas à toutes vos volontés. L’un de vos objectifs consiste justement à apprendre à la contrôler, à développer sa force sans qu’elle vous dévore de l’intérieur. La tâche est ardue car la bête vous hante, et n’a de cesse de communiquer avec vous, de faire raisonner sa voix sépulcrale dans votre petite tête de meurtrier. Certaines de ses intonations vous rappelleront peut-être quelque chose puisque c’est Mike Patton, chanteur des regrettés Faith No More et désormais aux commandes d’une pléiade de groupes bizarroïdes, qui susurre, râle, gémit et tempête des mots inquiétants à votre oreille interne.

 

The devil inside

 

Vous résisterez toutefois rarement au plaisir de laisser la bête s’exprimer. En vous abandonnant à elle, vous aurez la chance de voir deux monstrueuses tentacules vous pousser sur le corps, avec lesquelles vous pourrez attaquer qui bon vous semble. Clou du spectacle, un gigantesque appendice, le demon arm, vous permettra de vous emparer d’éléments du décor et de les balancer à la figure de vos adversaires. Poubelles ou voitures, l’efficacité de la chose est indéniable. Pour recharger vos sombres batteries, vous devez dévorer l’âme des morts, dont certains pourront reprendre vie sous la forme de darklings, petits êtres fragiles mais hargneux, sorte de grenades vivantes, qui vous accompagneront dans vos pérégrinations. Celles-ci vous amèneront, dans un premier temps, à visiter la Grosse Pomme. L’aventure n’est pas linéaire, et si vos objectifs principaux vous conduiront à exterminer, dans un ordre défini, tout ce qui porte le gun d’un quartier à l’autre, libre à vous de revenir un peu plus tard dans un lieu déjà visité afin d’y mener à bien des missions secondaires. Le dernier tiers du jeu est plus audacieux. Jackie s’éveille, sans trop savoir comment il y a atterri, dans un monde parallèle infernal où se déroule une Première Guerre mondiale cauchemardesque dont les belligérants sont condamnés à vivre toute l’horreur du conflit durant l’éternité. Ces forçats ne peuvent mourir, à moins que vous ne nourrissiez votre monstre de leur âme, et n’auront de cesse de vous faire goûter de leurs pétoires d’époque.

 

De beaux présages

 

Si cette dernière partie est redoutablement sinistre, l’atmosphère qui se dégage de l’ensemble du jeu est particulièrement réussie. Les développeurs de Starbreeze, déjà auteurs de l’étouffant The Chronicles of Riddick, s’y connaissent comme personne pour créer des ambiances angoissantes, multipliant les détails, soignant leurs environnements à l’extrême. Joué sur Xbox 360, The Darkness brillait de mille feux et offrait, notamment grâce à l’absence d’interface à l’écran, un sentiment d’immersion peu commun. Les  graphismes ultra-léchés et les animations des plus réalistes, fruit d’un énorme travail de motion capture, causaient même quelques soucis à la machine si l’on en juge par les ralentissements qui perturbaient parfois l’action. Cette dernière perdait également en intensité du fait du comportement irrationnel de certains ennemis, qui prennent le temps de vous contourner alors même que vous êtes à bout portant. La date de sortie du jeu n’étant toujours pas déterminée, le solo comme le multi devraient toutefois être largement optimisés. Les six modes communautaires en ont en tous cas grandement besoin. L’action y est trop confuse, les commandes s’avèrent trop sensibles, et la taille des huit cartes proposées mériterait d’être revue à la hausse. Encore du travail, donc, mais en termes d’esthétique, d’ambiance, et de personnalité, The Darkness fait déjà de l’ombre à bien du monde !

 

 




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