TGS 08 > Bleach : Versus Crusade
Puisque Yakuza 3 et Bayonetta se sont fait remarquer par leur formidable absence lors du Tokyo Game Show 2008, SEGA devait composer avec d’autres titres – moins glorieux – pour appâter le chaland dans ses filets. Pour ce faire, rien de tel qu’une licence juteuse avec en prime un studio prestigieux aux commandes du projet, Treasure par exemple. Bleach : Versus Crusade n’est autre que le fruit improbable de la collaboration de ces deux entités. Voici ce qu’on en pense.
Parmi les Shônen les plus populaires au Japon, il y a bien entendu Dragon Ball, parti à la retraite il y a une quinzaine d’années, Naruto qui explose tout sur son passage, One Piece également qui tient bon la barre, mais aussi et surtout Bleach, un manga en devenir et qui fait le bonheur des adolescents nippons depuis plusieurs années. Comme toutes les grandes licences de ce milieu, Bleach fait l’objet de nombreuses adaptations vidéoludiques, plus ou moins convaincantes. Souvent cantonné aux consoles portables, PSP et DS, le label souhaite maintenant gagner en crédibilité sur consoles de salon, un territoire jusqu’à présent hostile à ses apparitions. Pour ce faire, SEGA a fait appel à nouveau au studio Treasure pour rendre ce rêve possible. Cherchant toujours l’originalité, les concepteurs ont opté pour une approche différente du jeu de baston classique. La grandeur de l’arène, la possibilité de courir autour d’un centre de gravité, laissant une grande liberté d’action au joueur, rappelle évidemment les épisodes de Dragon Ball Z : Budokai Tenkaichi. Toutefois, comparer les deux titres serait une belle hérésie qu’on évitera donc.
De la croisade à la noyade
Toujours est-il que dans Bleach : Versus Crusade, la prise en main a quand même des airs de Dragon Ball Z : Budokai Tenkaichi, à savoir à la fois complète et complexe. Il est donc évident que les 10 minutes accordées durant le Tokyo Game Show n’étaient clairement pas suffisantes pour maîtriser toutes les subtilités du jeu ; et ce malgré un didacticiel archi long. Pour l’heure, on qualifiera donc cette jouabilité de bordélique, aussi bien dans le placement des touches sur la manette (ici le pad classique) qui n’avait rien d’intuitif, que dans la construction générale du jeu. A l’instar de n’importe quel Marvel VS Capcom, le joueur doit composer son équipe de deux combattants, parmi le casting peu étoffé du titre. Pas de switch en plein match mais un sidekick qui viendra prêter main forte dans les moments les plus difficiles. Une sorte de striker qui balancera coups et vagues d’attaque à faire crever l’écran d’effets pyrotechniques. Pour peu, on se croirait dans Tatsunoko VS Capcom, la gestion de la 3D à prendre en compte, en sachant que son partenaire peut spawner n’importe où dans l’arène. La caméra s’affole, le joueur perdu cherche à se repérer dans ce capharnaüm visuel, souvent en vain, avant de comprendre que l’adversaire est déjà en train de nous prendre en traitre. Histoire de compliquer encore plus la tâche, les attaques (combinaison de touches) à réaliser sont souvent incohérentes avec le battle system en lui-même et le positionnement du perso à l’écran. Il ne faudra pas non plus compter sur la réalisation, bien pauvre et qui prouve que la Wii a vraiment du mal à suivre quand il s’agit de faire étinceler quelques personnages en mal de notoriété. A moins d’un revirement de situation, Bleach : Versus Crusade est voué à la noyade, sans moyen de repêchage. C’est dit !