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L’édition anniversaire de Tomb Raider est indéniablement une réussite qui plaira aux fans de la première heure comme aux quelques cancres qui ont pris le train en cours de route. Tomb Raider Anniversary propose une réalisation digne du Tomb Raider Legend avec quelques ajouts ici ou là mais tout autant d’artifices tape-à-l’œil afin de masquer de possible défaut du jeu. Côté gameplay, la prise en main est quasi immédiate surtout si vous avez fait le précédent opus. On regrettera seulement une difficulté revue et un nombre incroyable de checkpoints qui parsèment les niveaux. Un anniversaire comme celui de Lara, ça ne se rate pas.
- Un remake plutôt fidèle
- Réalisation et animation soignées
- Prise en main rapide
- Quelques problèmes de caméra
- Les phases de natation pas toujours instinctives
- Des QTE qui auraient mérité plus d’attention
- Plutôt facile
Faire du neuf avec du vieux, bon nombre d’éditeurs savent le faire mais dans le cas d’Eidos Interactive, on réalise le rêve des joueurs nostalgiques judicieusement. Et quoi de mieux que la licence Tomb Raider pour un petit trip revival à l’occasion du dixième anniversaire de la pulpeuse Lara Croft. Dix ans déjà que la belle explore le monde à la recherche d’artefacts anciens et mystérieux et si ses voyages n’ont pas toujours été un parcours de santé, ce retour aux sources est une véritable aubaine pour tout ceux qui n’ont pu découvrir le Scion des Atlantes en 1996.
Voilà plus de dix ans que Lara Croft fait le bonheur d’Eidos Interactive malgré quelques années plus sombres jusqu’à toucher le fond avec Tomb Raider : L'Ange des Ténèbres, erreur monumentale qui a valu à Core Design de pointer pendant deux ans au chômage avant de se refaire les dents sur un titre moins porteur (ndlr : Smart Bomb). Le passage du témoin à Crystal Dynamics a été une cure de jouvence pour Miss Seat avec Tomb Raider Legend. Un retour aux sources plus que demandé par les fans et qui va se concrétiser cette année encore avec l’édition anniversaire du tout premier Tomb Raider. Tomb Raider Anniversary revient donc sur les premières aventures de Lara, à l’époque où elle n’était pas encore une icône du jeu vidéo mais juste un amas de polygones triangulaires féminisé par Toby Gard et qui jouait des coudes dans un univers très machiste. Et c’était donc sur les traces du Scion des Atlantes que les possesseurs de PSone s’émerveillaient des prouesses techniques réalisées par Core Design, de la profondeur de la 3D et de la silhouette taillée à la serpette de son héroïne. En 2007, l’artefact recherché est toujours le même, évidemment puisqu’il s’agit d’un remake fidèle à la copie originale, la 3D a gagné en finesse, en profondeur et tutti quanti, et Lara Croft a des formes beaucoup plus aguicheuses grâce aux nombreux coups de bistouri effectués tout au long des sept épisodes. Mais ce n’est pas parce qu’une à deux générations de console séparent Tomb Raider de Tomb Raider Anniversary que l’on va bouder notre plaisir sans replonger avec nostalgie dans les cités Incas du Pérou, les temples grecs ou les tombeaux égyptiens.
La légende renaît
Il y a nostalgie et nostalgie. Repenser avec émoi aux premières sensations de jeu sur Tomb Raider et rejouez au soft sur PSone ou toute autre plate-forme, c’est un peu comme gagner au Loto et être ficher à la Banque de France. Le choix est vite fait. Mais ce Tomb Raider Anniversary ne tombe pas dans la facilité comme certaines compilations ou autres réadaptations à l’emporte-pièce. Les équipes de Crystal Dynamics ont complètement repensé le jeu en lui offrant le moteur graphique de Tomb Raider Legend. Bien évidemment, c’est Lara elle-même qui bénéficie des avantages de cette évolution avec une silhouette digne des meilleures playmates. Une physique bien roulé qui va de paire avec un visage soigné, aux expressions crédibles, qui va même jusqu’à briller lorsque l’aventurière sort de l’eau. Ses fringues sècheront petit à petit avant de retrouver leurs couleurs originelles, bleu turquoise pour le débardeur et marronnasse pour le short. Une tenue devenue culte au même titre que les premiers niveaux de Tomb Raider que l’on retrouve quasiment intacts dans cette version. Il va sans dire qu’ils ont gagné en détails depuis l’avènement de la 3D et notre champ de vision a été nettement amélioré malgré certains choix artistiques, un peu à l’image du Tomb Raider Legend, qui permettent de camoufler certaines effets indésirables comme l’aliasing ou le clipping. Le résultat donne un titre noyé dans un flou persistant mais que l’on aime ou pas, force est de constater que l’ensemble donne un petit côté mystérieux et énigmatique aux pays que vous visiterez. Si certains effets sont donc présents en temps que trompe-l’œil, d’autres émerveillent notre pupille, que l’on soit les pieds sur terre, au fond d’une lagune, en train de virevolter dans les airs ou accrocher à une corniche. Mais parler de Tomb Raider sans évoquer la raideur de son personnage serait (presque) un affront à la série. Vous vous doutez bien qu’avec les prouesses de la motion capture, jamais Lara Croft n’aura autant bougé son joli popotin avec fluidité. Oubliez l’héroïne qui se cogne inlassablement contre les murs, les demi-tours problématiques et la caméra hystérique, Tomb Raider Anniversary gomme tous ces défauts avec une réalisation et une prise en main impeccable bien qu’il y subsiste toujours des angles de caméra inappropriés lorsque les parois des grottes se resserrent, au détour d’un corridor ou au fond d’un lac.
Traditionnellement moderne
Mais en règle générale, on progresse facilement le pad en main qu’il s’agisse d’explorer les vestiges d’une ancienne civilisation ou lorsqu’il faut trouer la peau d’animaux féroces. Loups, ours, gorilles, pumas et même des dinosaures, le dépaysement est garanti mais on constate, à la différence des adversaires humains, que ce genre d’adversaires n’offre que peu de challenge. Impossible pour eux de crapahuter à votre hauteur, et vous, une fois perché, vous pouvez les arroser tranquillement. Pour palier à ce défaut, les développeurs ont rajouté une jauge de rage qui s’active lorsque vous videz votre chargeur sur une pauvre bête. Cette dernière se met à charger sur vous dans un ultime sursaut d’énergie et il ne vous reste que quelques secondes afin d’éviter le choc et, dans un effet à la Max Payne, d’aligner les deux réticules de visée avant de faire mouche. Une idée intéressante mais qui ne se renouvelle pas suffisamment au gré du bestiaire. Ça, c’est pour les petits avortons que vous croiserez sur votre route. Lorsqu’il s’agit de créatures plus coriaces, le gameplay se scinde en deux parties. La première accompagne une cinématique et à la manière de Shenmue, Fahrenheit et consort, vous devrez tapoter certains boutons au bon moment pour éviter de finir en pâtée pour chiens. Des Quick Time Events qui ne révolutionnent pas le genre mais qui pimentent les quelques cut-scènes du jeu. Mais en règle générale, Tomb Raider Anniversary ne propose pas une difficulté à s’arracher les cheveux. L’ensemble paraît beaucoup trop facile et bien que l’on passe une à une heure et demi pour terminer un niveau en y découvrant les tenants et aboutissants de ses mécanismes, le jeu d’Eidos Interactive possède une bonne durée de vie surtout si vous voulez découvrir tous les secrets de chaque région, déverrouiller les niveaux en contre la montre ou découvrir les bonus du jeu.