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Si quelques illuminés pensaient découvrir en Thor : Dieu du Tonnerre un ersatz sympathique de God of War, ils étaient fort optimistes. Développé certainement avec un budget limité et en un temps record, le titre de SEGA et de Liquid Entertainment affiche ses défauts dès le premier quart d’heure de jeu. Avec sa mise en scène totalement ratée et ses graphismes à peine digne d’un jeu PS2, le jeu dévoile ses limites et sa répétitivité au fil de l’aventure. Il y a bien quelques points positifs à retenir comme un nombre honorables de combos, mais il est préférable de découvrir Thor dans une salle obscure un sachet de pop-corn dans la main pour garder un bon souvenir de ce Dieu nordique.
- Un certain nombre de combos
- Faire évoluer Thor
- Graphismes de bas étage
- Animations ultra rigides
- Réalisation molle du genou
- Bestiaire limité
- Dieu que c'est répétitif
- Décors vides et austères
- On s'ennuie grave
Habitué aux – mauvaises – adaptations vidéoludiques de l’écurie Marvel (rappelez-vous Iron Man, sa suite Iron Man 2 et Hulk), SEGA poursuit son partenariat avec la firme américaine pour promouvoir cette fois-ci l’arrivée de Thor au cinéma et sur l’ensemble des consoles du marché. Si les premières images et vidéos présageaient d’un titre correct, lorgnant du côté de God of War, force est de constater que le jeu ne fait que renforcer la réputation exécrable de ces jeux à licence sous-exploités.
Test réalisé à partir des versions PlayStation 3 et Xbox 360
C’est donc du côté de God of War que le studio Liquid Entertainment, en charge du développement, a décidé de s’inspirer pour mettre en œuvre le portage sur consoles et PC de Thor : Dieu du Tonnerre. Un choix pour le moins judicieux quand on connaît le background de ce héros aux pouvoirs divins et qui est loin de faire dans la dentelle. Doté de son fameux marteau, avec lequel il peut invoquer la foudre, Thor va donc devoir sauver le royaume Asgard d’une menace inattendue. Car à l’inverse du film de Kenneth Branagh, l’ensemble de l’intrigue du jeu se déroule sur la terre natale de notre héros. Habillé de son armure, de sa cape mais sans son casque ailé, qu’il a visiblement laissé au vestiaire, Thor va donc zigouiller du streum par paquet de dix et ce sans le moindre froncement de sourcil. Il faut dire que son statut de Dieu immortel peut lui faciliter la tâche et voir la vie autrement. Ceci dit, le Game Over n’est pas exclut dans le jeu et une jauge de vie indique l’état de santé de notre héros nordique. A l’instar de God of War, il faudra tuer les ennemis, mais aussi briser certains éléments du décor pour récupérer ses orbes rouges pour éviter de tomber au combat. Les orbes bleus quant à elle permettent de récupérer de l’énergie divine, fort utile pour terminer un ennemi avec un coup décisif ou faire appel à la foudre. Les références, pour ne pas dire plagiat, au chef d’œuvre de Sony sont nombreuses et Liquid Entertainment ne semble pas s’en cacher. Côté combos, si Thor ne possède pas de lames aiguisées, il a néanmoins la fâcheuse tendance à enchaîner les attaques de la même manière que Kratos. Les premiers niveaux du jeu sont d’ailleurs là pour nous apprendre les – quelques – subtilités pour qu’on puisse alterner les coups et varier surtout les plaisirs. De ce point de vue-là, le titre de SEGA s’en sort honorablement, avec des coups à débloquer et faire évoluer en fonction de son avancement dans le jeu. Car, il est possible d’augmenter différents aspects de Thor, comme sa force, sa vitesse et ses pouvoirs grâce à points de courage. A la fin de chaque stage, il est donné au joueur de faire évoluer son héros comme il l’entend, à travers un organigramme assez mal fichu d’ailleurs. Malgré certains aspects positifs, difficile de plaider la cause de ce pauvre Thor, qui affiche pour commencer des graphismes de bas étage. On se croirait sur PlayStation 2, avec un rendu HD à peine réussi. Thor est modélisé de façon succincte, les décors sont vides – et nous baladent uniquement dans les couloirs froids et sans vie d’Asgard – et le bestiaire se montre relativement limité. Il y a bien ces quelques boss qu’il faut affronter avec l’aide de quelques séquences programmées, ces fameux Quick Time Event, eux aussi hérités aussi de God of War ; mais rien n’y fait, le jeu peine aussi à convaincre de ce point de vue-là. La faute à une mise en scène inexistante, une animation aussi rigide qu’un marteau planté dans le goudron et des combos qui manquent véritablement de peps. Ajoutez à cela une progression linéaire, ponctuée de temps à autres d’énigmes aussi inutiles que des mécanismes à activer ou des portes à ouvrir. Bref, à l’image de ces précédents compagnons que sont Iron Man et Hulk, Thor n’arrivera à séduire le public qu’au cinéma.