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Avec The Lapins Crétins Show, il est amusant de voir comment la franchise s’est dégradée au fil du temps. Rafraîchissant et bardé de bonnes idées la première année, le party-game d’Ubisoft s’est transformé l’année suivante en une suite décevante avec des mini-jeux moins inspirés et réalisés un peu à la va-vite. Cette année, le résultat est encore plus bâclé avec une absence totale de fun, des défis qui n’intéresseront que les développeurs eux-mêmes (et encore…), sans oublier une jouabilité au Wii Balance Board approximative. Un écueil auquel se rajoute une réalisation cheap et une bande-son complètement ratée. Assurément développé avec trois bouts de ficelle et dans un laps de temps restreint, The Lapins Crétins Show prouve encore une fois que même un jeu familial a besoin de toute l’attention des concepteurs pour ne pas paraître ridicule dans les soirées mondaines.
- Des menus plutôt classes
- Certains mini-jeux sympas
- Reconnaissance de la Wiimote approximative
- Gameplay au Wii Balance Board hasardeux
- Des redites de l'épisode précédent
- Beaucoup de doublons dans les mini-jeux
- Trop de jeux musicaux et courses
- Réalisation cheap
- Musiques complètement ratées
- Bugs sonores à tire-larigot
- Peu de défis qui se jouent à 4 simultanément
- N'amuse plus personne
Devenus en quelques épisodes les nouvelles mascottes d’Ubisoft, les Lapins Crétins ont été massivement adoptés par le grand public, prêt à se marrer à la moindre de leurs apparitions. Conscient de cet état de fait, Ubisoft a tout fait pour les mettre en exergue, au point même de reléguer Rayman au statut de simple faire-valoir. Pas étonnant alors que dans ce troisième opus de la série, l’ancienne coqueluche de Michel Ancel ait totalement disparu. Désormais livrés à eux-mêmes, les Lapins Crétins parviendront-ils à amuser la galerie une troisième année consécutive ? La question mérite d'être posée.
On a beau pardonner à la Wii – et accessoirement aux jeux qui sont développés dessus – son manque d’ambition technique, il faut bien admettre que les développeurs-tiers ne se foulent pas trop la cheville pour nous concocter des titres aux graphismes séduisants. Puisque la machine a clairement tourné le dos aux core-gamers et que le grand public ne semble pas s’attarder sur les graphismes, nombreux sont ceux qui focalisent leurs efforts sur l’aspect social qui permet d’amuser petits et grands, de Tatie Danielle à Papy Marcel en passant par Maman Véro et le petit Corentin. Tout le monde y trouve son compte, du moment qu’on passe du bon temps devant son téléviseur. Imaginé pour plaire à toute la famille, comme tous les films Disney, le premier épisode des Lapins Crétins avait été salué, aussi bien par la critique que par le grand public, grâce à un humour rafraîchissant et décalé mais aussi des mini-jeux bardés d’idées. Manque de bol, l’année suivante, Rayman contre Les Lapins ENCORE Plus Crétins ratait le coche, la faute à un manque cruel d’ambition, beaucoup de redites et une absence d’idées flagrante. Le changement de studio y était certainement pour quelque chose puisque le premier volet avait été développé par Ubisoft Montpellier, tandis que le second avait été pris en charge par Ubisoft Montreuil. Pour ce troisième épisode, c’est à nouveau le studio du 9-3 d’Ubisoft qui a été appelé pour remettre sur selle la franchise. A charge de revanche ?
Télé Loisirs
Enfin débarrassés d’un Rayman un peu trop encombrant, les Lapins Crétins agissent désormais seuls. Cette année, pour tenter d’amuser la galerie, ils ont décidé de parodier la télé et tous les programmes qui vont avec. Une bonne idée sur le papier, avec un jeu habillé pour l’occasion. Les menus, très classes, se révèlent être un vrai dessin animé interactif. On se délecte donc de naviguer parmi les modes de jeux qui nous sont proposés. Au programme, et c’est le cas de le dire, un mode "Solo" pour les joueurs solitaires, un mode "Party" pour ceux qui ont des amis, un mode "Entraînement" au cas où on aurait du mal à comprendre les différentes manœuvres, un "Concours Mondial" qui motivera les plus courageux et enfin la page "Crédits" pour voir quelles sont les personnes qui sont à l’origine de cette débandade absolue. Evidemment, le premier réflexe pour un party-game est de rameuter un maximum de joueurs pour se rendre compte si The Lapins Crétins Show mérite de faire partie des jeux qu’on sortira le soir de Noël et du Réveillon. Bonne nouvelle, il n’est plus nécessaire de devoir se taper tout le mode solo pour débloquer l’ensemble des épreuves. Un gain de temps considérable qui ravira tout le monde, Papy Marcel y compris.
Pire, en ajoutant (à la dernière minute ?) des mini-jeux axés autour du Wii Balance Board, c’est une pléiade de jeux insignifiants qui nous est imposée. C’est simple, les mouvements à réaliser d’un défi à un autre sont quasiment identiques et se résument pour la plupart du temps à des épreuves de courses.
Dans le mode solo, on se rend compte que les mini-jeux sont classés par thème et surtout par tranche horaire. Les concepteurs sont allés jusqu’au bout de leurs idées, du moins pour l’apparence graphique car, une fois plongé dans le jeu à proprement parler, c’est la débâcle complète. N’y allons pas par quatre chemins et crevons l’abcès fissa. The Lapins Crétins Show est encore plus bâclé que les deux premiers numéros de la série. Pire, en ajoutant (à la dernière minute ?) des mini-jeux axés autour du Wii Balance Board, c’est une pléiade de jeux insignifiants qui nous est imposée. C’est simple, les mouvements à réaliser d’un défi à un autre sont quasiment identiques et se résument pour la plupart du temps à des épreuves de courses. Et puis, il faut voir à quel point la jouabilité avec le plateau de Nintendo est approximative au possible, si bien qu’on se demande si le bêta-testing a vraiment servi à quelque chose. Le derrière posé sur l’accessoire, l’objectif est de dévaler une pente sur le dos d’un buffle ou bien de piloter des véhicules du type moissonneuse batteuse pour franchir la ligne d’arrivée en tête. Pas d’obstacles ni d’items à récupérer pour dynamiser la course, il y a juste le boost à activer en fouettant la Wiimote. Bien entendu, si vous ne faites pas partie de ceux qui ont acheté Wii Fit l’année dernière, tout n’est pas perdu puisque la Wiimote et/ou le Nunchuk font office de substitut. Mais là où le premier Rayman contre les Lapins Crétins faisait preuve de variété et d’originalité avec des gestes différents à faire pour chaque épreuve, dans The Lapins Crétins Show, tout se répète à l’infini, si bien qu’on finit par décrocher et se lasser.
Don’t follow the white rabbit
Mais cette reconnaissance douteuse des mouvements s’applique également à d’autres mini-jeux se jouant avec le duo Wiimote / Nunchuk. Dans la partie dansante du jeu où il faut imiter les gestes d’un bonhomme – au design ultra cheap –, certains gestes ne sont jamais validés, même en insistant bien. Party-game par excellence, The Lapins Crétins Show a juste un seul objectif à suivre à la lettre pour au moins plaire au plus grand public : amuser le peuple. Ce n’est malheureusement pas le jeu de la loterie (concept hors-sujet et musique abominable) et la surenchère de jeux musicaux et de courses prouvent bien que l’imagination des concepteurs était bien limitée. Pire encore, certains principes sont repris du second épisode et à moins de découvrir la série avec ce troisième opus, les 50 mini-jeux annoncés dans le jeu sont loin d’être inédits. Vendu comme un jeu social multijoueur avec le macaron "Jouez jusqu’à 4 joueurs en simultané et jusqu’à 8 en mode Arcade", The Lapins Crétins Show ne dispose qu’en réalité de trois mini-jeux où il est possible de gesticuler devant son écran de télévision à plusieurs, le reste obligeant chaque joueur à attendre son tour, un vrai calvaire quand on est une petite dizaine dans la pièce. Et puis, on vous passe les nombreux bugs sonores qui viennent polluer le jeu, avec des bruitages absents, des musiques qui tournent en boucle et donc forcément tapent sur le système très rapidement, les graphismes toujours aussi pauvres et quelque part masqués par l’habillage – très réussi – des menus. Ces lapins, aussi crétins soient-ils, ne méritaient pas une telle punition.