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Sans faire injure à Loulou Nicollin, il ne fallait pas s'attendre à du grand art de la part de The Lapins Crétins : La Grosse Aventure. Il ne suffit pas de faire deux roulades et se déguiser avec un poulpe en guise de perruque pour devenir un jeu d'aventure incontournable. Même si l'humour répond présent - essentiellement pour les fans soit dit en passant - et que la prise en main du caddie est agréable, la progression ultra linéaire, le manque de challenge et la réalisation médiocre gâchent singulièrement le spectacle. Parcourir le jeu à deux ou tuer le temps en customisant ses lapins ne changera rien à l’affaire. Bref, il est temps qu'Ubisoft passe aux choses sérieuses avec Assassin's Creed II et le prochain Tom Clancy's Splinter Cell : Conviction. On s'ennuie ferme du coté de Montpellier ces derniers temps.
- L'humour des Lapins Crétins
- Le contrôle du caddie
- L'ambiance sonore
- Linéaire au possible
- Manque de challenge
- Des niveaux qui se ressemblent
- On s'ennuie vite
Les Lapins Crétins, c'est un peu le Guitar Hero d'Ubisoft qui n'hésite plus à servir ses léporidés à toutes les sauces. Après nous avoir sauvés des fins de soirée foireuses - quand même -, les meilleurs potes de l'éditeur français reviennent cette fois-ci dans un jeu de plates-formes dédié à leur gloire, et dans lequel il va falloir les aider à décrocher la Lune. The Lapins Crétins : La Grosse Aventure souhaite ainsi rendre ses grandes oreilles un peu plus incontournables, et démontrer qu'elles peuvent s'imposer ailleurs que dans le genre du party game. Un pari risqué qu'Ubisoft Montpellier a néanmoins accepté de relever.
Comme nous venons de le souligner un peu plus haut, The Lapins Crétins : La Grosse Aventure n'exige pas de se ridiculiser devant son écran en participant à des mini-jeux tordus, mais propose une véritable aventure dans laquelle les Lapins Crétins vont devoir bâtir une montagne de déchets pour atteindre la Lune. Une idée - ou un scénario, c'est selon - totalement débile qui est à l'image de l'humour que véhiculent les petites bestioles d'Ubisoft depuis leurs premiers pas dans le monde vidéoludique. Pour réaliser leur rêve, les ex-acolytes de Rayman décident donc de se rendre en ville, équipés d'un caddie qui leur permet d'entasser toutes les ordures se trouvant sur leur chemin. Si on ne sera pas étonné de pouvoir embarquer des rouleaux de papier toilette, des cônes de signalisation, des packs de soda ou bien encore des combinaisons anti-contamination, ça devient rapidement n'importe quoi lorsque l'on ramasse des chihuahuas, une vache et même un lit bulle. Ce n'est pas un reproche, bien au contraire, ces invraisemblances étant la marque de fabrique des Lapins Crétins qui font une nouvelle fois l'étalage de leur légèreté. On aurait juste apprécié un humour un peu plus ouvert susceptible de rallier les néophytes à la cause des mascottes d'Ubisoft. Soyons honnêtes, il est difficile d'arracher un sourire à un joueur qui n'a pas été séduit par les singeries des petites créatures dans les jeux précédents. The Lapins Crétins : La Grosse Aventure s'adresse donc avant tout aux fans de la marque, ce qui réduit considérablement son champ d'action. D'un point de vue visuel, le jeu ne casse clairement pas la baraque, écran cathodique ou pas. Les textures brillent par leur absence, les couleurs sont d'une fadeur extrême, et le level design manque cruellement d'inspiration. Les développeurs d'Ubisoft Montpellier n'hésitent pas à recycler les niveaux lorsqu'ils sont à court d'idées, alors qu'ils sont les champions du monde pour faire les pitres. Mais le plus fort demeure les quelques ralentissements que l'on a relevés ici et là, alors que The Lapins Crétins : La Grosse Aventure est loin d'afficher des détails par milliers. Finalement, seuls les cut scenes parviennent à sortir la tête de l'eau. Pour le reste...
Roger Rabbids
Une fois la déception visuelle évacuée, on peut s'intéresser d'un peu plus près à la prise en main de The Lapins Crétins : La Grosse Aventure, qui fait dans la simplicité pour mettre à genoux le grand public ; comme toujours. Plus concrètement, il s'agit de prendre le contrôle de trois lapins à l'aide de la Wiimote et du Nunchuk. Pendant que l'un se charge de diriger le caddie, l'autre s'occupe de ramasser les détritus. Enfin, le troisième lapin se planque dans la télécommande de la console et peut servir de projectile pour déclencher certains mécanismes en pointant l'écran. Simple et efficace, c'est vrai. La maniabilité du chariot est hypra fluide, et c'est un véritable régal de déambuler à toute vitesse dans les allées du supermarché en faisant attention de bien agiter les deux appendices de la console, afin d'éliminer les ennemis qui traînent sur la route. Conscients que le caddie représente le centre névralgique du gameplay de The Lapins Crétins : La Grosse Aventure, les développeurs ont fait en sorte de le munir de quelques upgrades pour varier les plaisirs. On pourra ainsi projeter des bonbonnes d'eau pour se frayer un chemin parmi les cactus, ou bien encore accumuler du boost avant de foncer dans les tas d'ordures particulièrement imposants. On n'ira pas non plus jusqu'à parler de foultitude d'items, et The Lapins Crétins : La Grosse Aventure montre d'ailleurs rapidement ses limites à ce niveau-là, même si d'aucuns apprécieront sans doute la possibilité de rider le réacteur d'un avion. Mouaif. Accessible au possible, le jeu ne nécessite pas des heures d'exploration pour localiser les déchets. En fait, l'essentiel du challenge réside surtout dans la capacité du joueur à récupérer l'intégralité des objets que contient chaque niveau. Ne pas avoir la possibilité de jouer avec la caméra pour observer le moindre recoin devient alors un véritable supplice, sans doute l'un des plus gros reproches que l'on peut faire à The Lapins Crétins : La Grosse Aventure, en plus de son horrible linéarité. Il y avait pourtant de quoi faire, avec une ville qui sert de hub pour se rendre aux différents stages et qui aurait permis de varier un peu plus le rythme du jeu. On s'attendait vraiment à mieux pour un coup d'essai. Pour terminer sur un point positif quand même, on notera la qualité de l'ambiance sonore du jeu qui laisse s'échapper quelques morceaux 80's que les anciens reconnaîtront, sans oublier les légendaires "bwaaaah !" des Lapins Crétins.