Test également disponible sur : X360

Test Tales of Vesperia

Test Tales of Vesperia
La Note
note Tales of Vesperia 16 20

Alors que les yeux se tournent vers Square Enix et son Final Fantasy XIII, Namco ne se laisse pas intimider et propose presque timidement un Tales of Vesperia à la qualité surprenante. Il n'apporte certes rien au genre, ne révolutionne pas la narration mais choisi un classicisme évolué pertinent et réussi. Solide et attachant, le jeu de la Team Vesperia fait plus de que remplir simplement son contrat. Il diffuse un vrai et honnête plaisir ludique.


Les plus
  • Une réalisation soignée
  • L'impression de se retrouver dans un anime
  • Yuri Lowell
  • Une trame classique mais prenante
  • Une richesse impressionnante
  • Un doublage américain de qualité
  • Des personnages attachants
  • Une bande-son variée et agréable
  • Un système de combat bien pensé
  • Une I.A. réactive
Les moins
  • Long à démarrer
  • Des décors manquant de détails
  • Des combats parfois un peu raides


Le Test

Développé en interne chez Namco par la Team Vesperia (anciennement Symphonia), Tales of Vesperia est donc l'occasion de retrouver les noms de Kosuke Fujishima et Yoshito Higuchi, figures habituelles des productions de cette équipe. Respectivement chara-designer et directeur, ces derniers sont à l'origine de plusieurs épisodes de la saga comme Tales of Symphonia ou encore Tales of The Abyss. Si ces deux exemples ne donneront pas foncièrement le sourire aux connaisseurs, ils permettront au moins de se rendre compte qu'avec le même terreau, il est possible de pousser à l'éclosion des plantes privées de soleil.


Centré comme d’habitude sur un duo principal composé d'un héros masculin et d'une jeune fille, Tales of Vesperia fait évoluer le concept en proposant, non pas un jeune homme va-t-en-guerre et une adolescente écervelée défiant les limites du kawai, mais deux personnages surprenants. La noble Estellise est certes candide mais ne tombe jamais dans les travers de l'émotivité à outrance, évoluant tout au long de l'aventure sans jamais apparaître comme un intervenant dispensable. Yuri Lowell est, quant à lui, un héros très intéressant, doté d'un cynisme réjouissant et d'une nonchalance tranchant avec les sempiternels accès de courage des héros de la série. Bien évidemment, il porte la marque du personnage cassant aux inspirations humanistes mais de manière sous-jacente, sans appuis excessifs. Le casting de départ se montre ainsi étonnamment nuancé et ce choix judicieux se poursuivra à chaque rencontre, le titre parvenant même à ne pas rendre insupportable le classique jeunot de 12 ans. Tales of Vesperia, sans casser les règles qui lui sont depuis longtemps imposées du fait de son succès (à l'image de la série Dragon Quest), réussit à les digérer pour en tirer le suc et y dénicher un intérêt trop souvent aseptisé. C'est au cœur de ce groupe attachant que le joueur va aller tranquillement de surprises en contentement au sein de rouages d'une solidité qui semblait s'être évaporée du RPG japonais.

 

Animation interactive

 

Ne s'aventurant pas sur le chemin glissant des moteurs 3D surpuissants aux textures qui brillent, Tales of Vesperia opte pour une représentation dans un cel shading de très bonne qualité, bien que moins détaillé que celui à l'œuvre au sein des environnements/artworks d'Eternal Sonata. En effet, les décors du dernier titre de Namco manquaient quelque peu de volume et d'une certaine rondeur qui aurait pu leur donner un cachet plus "palpable". Cependant, ils parviennent à dégager un caractère fort grâce à leur variété et au travail effectué sur l'ambiance, rendant chaque lieu unique. Cette réalisation très propre s'applique également aux personnages, dont les expressions faciales et l'absence de contours trop définis, les fondent totalement dans l'optique d'offrir au joueur l'expérience d'un dessin animé interactif. Un choix qui passe dans le même temps par la présence d'une caméra fixe durant les phases d'exploration, imposant des plans précis au joueur dans un souci d'immersion "cinématographique" et qui s'accordent parfaitement avec le rendu animé de l'ensemble. Tales of Vesperia est un jeu qui sonde l'émotion dans la découverte et la contemplation, à l'image des RPG 2D cherchant le plan majestueux afin de marquer l'avancée du joueur dans un monde à fouler. Un procédé classique qui ne marque pas une grande avancée dans le domaine mais qui fonctionne parfaitement, offrant paradoxalement une grande part d'évasion. Une évasion également procurée par une trame majoritairement classique, mais suffisamment bien décantée pour susciter l'envie de dénicher les réponses à des rebondissements arrivant malheureusement un peu sur le tard. Il vous faudra une bonne dizaine d'heures de jeu pour commencer à entrevoir une montée en puissance. Le début de l'aventure étant davantage centrée sur la compréhension du contexte et sur la composition de votre groupe. Tout en ne parvenant pas à éviter quelques facilités ici et là, le scénario est toutefois loin d'être niais et submergé par des bons sentiments. Au contraire, chaque intervenant se bat pour ce qui lui tient à cœur, quitte à mettre en péril le but du groupe, le tout dans une atmosphère assez sombre sur fond de complots politiques et de trahisons diverses. Dans le même ordre d'idées, les dialogues s'avèrent dans l'ensemble bien écrits, alliant un humour décapant à des propos bien sentis, tombant rarement dans le piège de la logorrhée inutile. Un point important pour l'attachement à l'histoire et au jeu en lui-même, prenant sa force du caractère bien défini et cohérent de chaque protagoniste. La progression s'effectue ainsi avec plaisir, le joueur n'étant jamais opposé à des moments de décrochage complet. Cela lui permet d’observer les personnages qui évoluent avec logique dans une trame solide. Mais l'avancée se mérite armes au poing.

 

Vesperia Fighter

 

Réservé autrefois aux nobles dans le monde de Terca Lumireis, les Blastia (sorte de joyaux aux pouvoirs mystérieux), se sont au fur et à mesure "démocratisés". C’est à partir de ces objets mystiques que les Humains ne sachant pas manier la magie tirent leurs capacités. C'est donc grâce à ce système que vos personnages vont bénéficier d'Arte, à savoir des attaques spéciales prenant soit la forme d'assauts physiques, soit de sortilèges. Pouvant être affiliés d'une part au stick analogique gauche en association avec le bouton A ou au stick droit, ces derniers consomment des points de magie et doivent donc être utilisés avec soin. S'il est facile de se restreindre dans les premières heures de l'aventure, l'arrivée progressive de nouvelles possibilités rend leur utilisation quasiment obligatoire pour jouir pleinement du système de combat. Car si les percées offensives de base avec la touche B peuvent suffire à éliminer sans problème la majorité des opposants, les Arte amènent une dimension très importante dans les rixes. Évoluant au gré de votre niveau et/ou de leur utilisation sur le champ de bataille, ces attaques spéciales possèdent des affinités élémentaires et plusieurs types (rouge, vert et bleu). Dans le même temps, vous disposez également d'une jauge d'Overlimit qui vous permet dans les grandes lignes de passer dans une sorte de mode furie, vous donnant la possibilité d'enchaîner les Arte sans temps de latence.

 

Tales of Vesperia est un jeu qui sonde l'émotion dans la découverte et la contemplation, à l'image des RPG 2D cherchant le plan majestueux afin de marquer l'avancée du joueur dans un monde à fouler."

 

Souhaitant faire dans l'exhaustivité, Tales of Vesperia ne s'arrête pas en si bon chemin et mélange l'ensemble de ces principes pour aboutir à un système de combat bien plus complexe qu'il en à l'air au premier abord. Deux systèmes particuliers sortent du lot : Les Frappes Fatales et les Arte explosifs. Les premières se déclenchent d'une pression sur RT une fois que vous avez suffisamment affaibli un ennemi et permettent de le tuer instantanément. La difficulté étant d'apprendre à quel type d'assaut ce dernier est vulnérable. Car si vous avez le loisir d'utiliser les trois types d'assaut correspondant au trio de couleurs, seule l'une d'entre elles vous donnera une occasion rapide de déclencher cette frappe. Les Arte explosifs eux vous demanderont de passer au préalable en Overlimit avant de lancer un Arte précis suivi d'une longue pression sur le bouton A. Donnant lieu à des scènes dynamiques et à un déchaînement de coups, ce principe laisse peu de chances aux monstres de base. Une fois ces arcanes acquises, les duels deviennent rapidement aussi impressionnants que ceux d'un Star Ocean : The Last Hope, une certaine raideur en plus. Le seul défaut restant la consommation excessive de PM, enrobant ces phases d'un plaisir coupable et vite problématique sans objets adéquats dans sa besace. Rappelant une autre production tri-Ace – à savoir Radiata Stories –, Tales of Vesperia ne nous propose de diriger qu'un seul personnage durant les affrontements, le reste de la troupe étant prise en charge par une I.A. répondant selon vos réglages préalables avec une efficacité notable. Très complète, la customisation de vos compagnons vous donne une réelle liberté quant à leurs réactions, ce qui vous permet de vous adapter selon chaque situation rencontrée sans aucun problème. Si cette limitation à un seul protagoniste dans l'action en déroutera certains à juste titre, notamment dans la gestion des combos, elle se fond facilement dans l'expérience de jeu et permet une bonne lisibilité des événements. Carré et comportant de nombreuses subtilités – malgré une certaine carence d'innovation –, le gameplay de Tales of Vesperia est un modèle de stabilité. Répétitif et peu engageant dans les premières heures, il se transforme sans cesse pour devenir réellement intéressant une fois la première moitié de l'aventure digérée. A l'image du jeu, les combats s'apprécient avec le temps.

 

Infinite Discovery

S'étalant sur une cinquantaine d'heures en ligne plus ou moins droite, Tales of Vesperia peut étendre son emprise très facilement par le biais des nombreux "à-côtés" que le jeu propose. Entre les quêtes annexes, la synthèse vous offrant le pouvoir de créer lames, armures et objets via les composants récoltés en combat, l'apprentissage des compétences liées à votre arme, la découverte de l'ensemble des recettes de cuisine ou encore la réussite des missions spéciales, le jeu de Namco ne s'expédie pas en une bouchée mais se déguste. Une dégustation qui est le fer de lance d'un Tales of Vesperia qui n'a de cesse de muer, multipliant les possibilités au gré des heures, jusqu'à faire oublier au joueur les nouvelles actions réalisables acquises préalablement. En fait, le titre de Namco ne vous lâche la main que très tardivement. Un choix plutôt risqué mais qui se révèle des plus payants, l'intérêt pour le gameplay restant vif malgré le temps passant. Soit l'inverse de l'évolution du RPG japonais sur les consoles de cette génération. Car après quelques années sans réel challenger, à part un surprenant Eternal Sonata et un Star Ocean 4 en demi-teinte, Tales of Vesperia apparaît comme l'une des meilleures alternatives disponibles sur Xbox 360. Finalisé avec soin, réalisé de manière très convaincante et tout simplement solide, le jeu de Namco se paie même le luxe de bénéficier d'une bande-son agréable et signée par Sakuraba, ce qui n'était pas arrivée dans la saga depuis longtemps. Tales of Vesperia n'est tout de même pas le grand épisode de transition qui révolutionnera la saga, mais une réussite maîtrisée, à la base assurée sans prise de risque.




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