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On pouvait espérer de Step & Roll qu’il relève un peu le niveau de la série sur Wii. Malheureusement il remplit peu son office. En imposant un gameplay à la Wiimote et une caméra parkinsonienne, les nerfs des joueurs sont mis à rude épreuve. Il n’est pas sûr que la Wii Balance Board remonte la note. En sus, l’impossibilité d’avoir un classement pour chaque étape relève de l’hérésie. Le multijoueur pompé sur Super Mario Galaxy et Mario Party 8 sauve un peu les meubles mais ne réussit pas à enlever l’impression de s’être fait rouler.
- La trogne des singes
- Certains mini-jeux assez sympathiques
- Pour ceux qui aiment les challenges à l'issue aléatoire
- Prise en main laborieuse
- Jouabilité hasardeuse au Wii Balance Board
- La difficulté monte trop vite
- Pas de classement par étape
- Réalisation trop basique
- Voix off exaspérante
- Modes multijoueurs peu inspirés
Depuis sa sortie en arcade il y a déjà dix années, la série Super Monkey Ball a su se trouver un public. Après quelques épisodes "Adventure" très anecdotiques et de multiples portages, la série avait accompagné la naissance de la Wii en 2006 avec Banana Blitz. Assez perfectible en ce qui concerne le gameplay, le titre avait su séduire la presse et les joueurs grâce à sa fraîcheur et son mode multijoueur. Quatre ans après ce premier coup d'essai, les singes de SEGA sont de retour sur Wii pour un résultat pas vraiment différent du premier épisode. Verdict.
Petite piqûre de rappel pour les non initiés à la série : Super Monkey Ball place le joueur dans la peau du singe Aiai (ou l'un de ses amis) qui est lui-même placé dans une espèce de boule ressemblant étrangement à une pokéball transparente. L’objectif est de traverser de nombreux plateaux suspendus dans le vide pour atteindre l’arrivée en moins d’une minute, le tout en ramassant un maximum de bananes pour augmenter son nombre de points et gagner des vies. Le joueur doit alors éviter de tomber dans le vide ou pire encore le Time Up. La série est assez exigeante et même très orientée hardcore gamer avec de nombreux joueurs qui se surpassent sur le web à travers de nombreuses vidéos. Il n’y a aucune narration dans le jeu et on dira que ces êtres simiesques pratiquent cette discipline suicidaire simplement pour le fun. L’ambiance du jeu est assez festive avec des musiques souvent en adéquation avec les décors traversés (jungle, mer, continent asiatique…). Malheureusement, elles peuvent rapidement nous irriter et ce ne sont pas les bruitages aigus des singes qui risquent de nous adoucir les oreilles. Même punition pour l’exaspérante voix française qui nous guide constamment dans le jeu. Visuellement, on reste dans les standards de la Wii avec une modélisation simple de l’ensemble, voire basique par moments. En d'autres termes, on a vu beaucoup mieux.
Boule à zéro
Le mode de jeu principal de Super Monkey Ball : Step & Roll demande de venir à bout de plusieurs mondes contenant dix étapes chacun. Parmi celles-ci, une phase bonus apparaît à mi-parcours pour faire le plein de bananes. Il n’est malheureusement pas possible de sauvegarder entre deux étapes, mais si le joueur perd toutes ses vies, il peut utiliser des continues qui remettent son score à zéro. A l’issue d’un monde, un générique interactif obligatoire prend place avant de vérifier son classement. Signalons également un mode marathon qui permet d’enchaîner trois à six mondes à la suite avec un classement à la clé. Enfin, une fois ces dizaines d’étapes terminées, il est possible d'y rejouer par le biais d'un mode Entraînement. Dommage en revanche qu'il n'y ait aucun classement qui aurait été le bienvenu, surtout pour ceux qui aiment partager leur score en ligne. Heureusement, il est possible d'enregistrer ses parties et ce quelque ce soit le mode de jeu sélectionné. L'autre grande particularité des versions Wii de Super Monkey Ball est bien évidemment leur prise en main. Ici, le joystick est remplacé par la Wiimote tenue horizontalement. L’incliner vers l’avant et l’arrière fait avancer le primate alors qu’une inclinaison vers la droite ou la gauche le fait tourner. Il est à noter que la touche de saut a disparu depuis le dernier épisode. Les premiers niveau se traversent sans grands heurts et il y a même la possibilité de basculer le plateau en miroir pour varier les plaisirs. La réponse de la Wiimote est d’une très grande sensibilité, trop grande même au point qu'il est difficile de maintenir sa boule immobile. Et ça ne fait qu’empirer avec les derniers mondes qui réclament une dextérité de funambule. On se met alors à pester comme un vieux grabataire en raison d’une action absolument non voulue. De plus, la caméra automatique est très capricieuse et bouge selon ses envies. Cela modifie la direction du singe, l’écran bouge alors dans tous les sens et on perd ses repères, si bien qu'au bout de plusieurs minutes, il faut prévoir le sac à vomi. Bien sûr, Super Monkey Ball est connu pour être un titre à challenges. Mais ici, on ne s’améliore pas forcément au fil des essais. Il y a souvent une petite imprécision qui se glisse dans le gameplay et qui fait tout capoter. Que dire de la jouabilité avec le Wii Balance Board qui se ne montre guère convaincante, l'objet n'étant définitivement pas adapté pour ce type de jeu d'adresse où le moindre faux mouvement se paie cash. Anecdotique, l'utilisation du Wii Balance Board ne fait donc qu'empirer les choses. Une fois ces souffrances passées, il est temps de passer au mode multijoueur et de constater qu'il est possible de jouer en coop avec un ami de passage à la maison. Un joueur contrôle la boule tandis que l'autre pointe l’écran et détruit les nombreux obstacles pour faciliter le passage. Certainement inspiré du mode coop de Super Mario Galaxy, ce tandem est malheureusement pris à défaut par l'imprécision de la Wiimote et de la gestion irritante de la caméra. Reste alors les mini-jeux jouables à quatre avec ou sans Nunchuck. Pas moins de 21 défis sont proposés mais ces derniers étant de qualité inégale, difficile d'être comblé, même à plusieurs. En effet, la grande majorité des épreuves montre un grand manque de précision et un temps d’adaptation beaucoup trop long pour des plaisirs qui sont à la base éphémères. Cependant, certaines épreuves valent le détour comme la luge en vue subjective, le pompier ou encore le snowboard. Rien de plus.