Test Princess Peach Showtime : un jeu qui donne vraiment la pêche?
15 20
- Gameplay varié et très amusant
- Visuellement séduisant
- Quelques belles fulgurances
- Un vrai sens de la mise en scène
- L'ambiance qui rappelle le théâtre tout le temps
- Un jeu accessible pour les petits et les grands
- On ne s'ennuie jamais
- Il y a littéralement zéro challenge
- Des chutes de frame-rate (même dans les écrans de chargement)
- Les persos muets, ou en mode yaourt
- Le scénario inexistant, qui tient sur un confetti
Le 22 mars 2024 est une date que beaucoup se rappelleront dans le jeu vidéo, car c'est le jour où Sony PlayStation, Nintendo et Capcom ont décidé de sortir leur dernière grosse cartouche pour leur année fiscale qui s'est achevée quelques jours après. Rise of the Ronin pour Sony, Dragon's Dogma 2 pour Capcom et Princesse Peach Showtime pour Nintendo, il y avait de quoi faire. Pour remettre en lumière les compétences de la dulcinée de Mario, Nintendo a fait appel - et confiance - au studio Good-Feel (les développeurs de Yoshi’s Crafted World) pour nous proposer une aventure à la fois plaisante, théâtrale et très enfantine aussi.
Nous sommes en 2024 et dans le jeu vidéo, comme dans d'autres industries, on s'efforce de proposer une autre image de la femme. Et il est vrai que Peach, jusqu'à présent, ce n'était que la princesse en robe longue couleur rose bonbon que Mario devait sauver à chaque fois. Un gros cliché vieux comme le monde que Nintendo a néanmoins tenté de casser à plusieurs reprises, comme en 2005, il y a 20 ans où la jeune femme avait eu droit à son propre jeu de plateforme sur Nintendo DS. Mais depuis, plus rien, c'était la disette totale, et même si elle était jouable dans le dernier Super Mario Wonder, la voir revenir dans sa propre aventure, c'est quelque chose que nous avons accueilli avec le sourire. Pour justifier son retour aux affaires, les scénaristes chez Nintendo ont décidé de l'envoyer au Théâtre, non pas des Variétés, mais de l'Etincelle, un lieu hautement distingué du Royaume Champignon, mais qui va faire l'objet d'une attaque soudaine par Syrah, une sorte de magicienne / sorcière maléfique qui va transformer les lieux en une zone d'épreuves et de dangers à surmonter ; le tout auréolé du thème du théâtre qui va s'adapter à la fois au visuel, mais aussi dans le gameplay. Et comme souvent avec les productions Nintendo, c'est là que la magie va opérer.
GARDER LA PÊCHE
Grosso modo, Peach va devoir déambuler dans les couloirs de ce grand théâtre où des pièces vont lui permettre d'accéder à des épreuves spécifiques, avec pour certains un costume à débloquer. Ces tenues, comme vous pouvez l'imaginer, vont lui permettre d'accéder à des compétences inédites. En mode épéiste, Peach peut faire usage de sa lame pour découper ce qu'elle veut, et notamment les branches et les épines qui lui barraient le passage jusqu'alors. Lorsqu'elle revêt sa tenue de ninja, Peach gagne alors en agilité mais aussi en furtivité. En effet, notre princesse est capable de rebondir sur les murs, mais peut aussi se faire discrète pour surprendre ses ennemis dans le dos, sans oublier ses deux kunais qui perforeront même les armures en métal de certains ennemis. Il existe des costumes moins enclins pourla baston, comme la tenue pâtissière où elle va enchaîner des recette en mode party game, ou bien encore celle du détective où elle se prend pour Sherlock Holmes, mais tout est adapté à la situation. Bien sûr, en cumulant les tenues, Peach peut passer d'un gameplay à un autre, bien que certaines tenues soient réservés à des passages bien précis du jeu. Par exemple, le tenue patineuse à glace ne sert uniquement que pour enchaîner des figures acrobatiques, comme le costume de sirène qui n'est accessible que lors des passages aquatiques. Les transformations en temps réel sont donc limitées à quelques tenues uniquement, d'autant que de base, Peach peut faire appel à son amie Stella, une étoile qui lui a offert un bandeau qui lui permet de frapper les ennemis avec. Au total, il y a 10 transformations qui vont de la ninja à la super-héroïne, en passant par l'agent secret, le maitre kung-fu, ou bien encore la cow-girl et les autres qu'on a déjà cités.
POSER SA PÊCHE
De toutes les manières, l'idée avec Princess Peach Showtime, c'est d'avancer dans les niveaux avec une certaine dose de fun et de grande variété. Chaque zone du théâtre propose son lot de salles à découvrir, chacun ayant un thème bien précis et donc le bon costume à utiliser. Une structure qui rappelle un peu Super Mario 64 et son château qu'il fallait découvrir également, à la différence qu'avec Peach, il n'y a aucun challenge comparé au Mario de la Nintendo 64, et c'est volontaire. En aucun cas, Nintendo n'a voulu imposer une difficulté acerbée aux joueurs, d'autant que le constructeur sait pertinemment que c'est le jeune public féminin qui va s'intéresser au titre. Forcément, quand on est un adulte de 30 ou 40 ans passé qui joue aux jeux vidéo depuis toujours, ce Princess Peach Showtime ne présenterait aucune difficulté, les ennemis, boss y compris, étant d'une simplicité enfantine à battre. Je crois bien que je n'ai jamais mouru une seule fois dans le jeu. Quant à ma fille de 10 ans, elle n'a pas trouvé le jeu très difficile non plus, mais elle s'est amusée à touver le maximum de collectibles dans chaque niveau. Parce que comme tout jeu dde plateforme et d'aventures signé Nintendo, Princess Peach Showtime dispose d'une replay-value qui pousse le joueur à revenir dessus, même après avoir fini le jeu une première fois. Il vous faudra entre 6 et 8h pour aller au bout de l'aventure en ligne droite, 3h de plus à peu près si vous souhaitez tout récupérer.
Comme souvent avec Nintendo, c'est le gameplay qui prime et avec Princess Peach Showtime, le constructeur vise un public bien précis. Néanmoins, en termes de réalisation, le titre jouit d'une plastique plutôt séduisante, jouant souvent sur les perspectives. Si l'on est davantage sur un plateformer en vue 2.5D, le jeu n'hésite pas à chambouler les angles de vue pour varier les plaisirs et s'amuser avec cette thématique du théâtre et donc de la scène. Entre les décors qui changent ou pivotent pour se renouveler, les projecteurs qui captent l'attention de façon précise, Princess Peach Showtime donne le sentiment d'assister à une représentation d'une pièce de théâtre, c'est assez agréable. Il y a d'ailleurs de belles fulgurances, comme ce passage shoot'em up où Peach, mais aussi les ennemis, évoluent comme des marionnettes accrochées à des fils. Une chouette idée. En revanche, il y a une contre-partie, celle du frame-rate un peu bancal et qui prouve que l'optimisation n'a pas été le fort du studio Good-Feel. C'est à eux qu'on doit le jeu Yoshi's Crafted Story et c'est vrai qu'on y trouve quelques similitudes viselles. Toujours est-il que Princess Peach Showtime trouve le moyen de voir son frame-rate chuter lors des cinématiques et même des écrans de chargement, du délire complet.