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Comme beaucoup de titres sur Wii, Mortal Kombat : Armageddon n'est finalement qu'un simple portage de la version PS2, sortie il y a plus de 6 mois déjà. Cela dit, le jeu reste tout à fait appréciable malgré la présence de plusieurs défauts techniques. Si la réalisation ne paye pas de mine, le titre se rattrape par son gameplay bourrin presque jouissif, ses nombreux bonus et surtout pour son ambiance morbide qui a fait la renommée de la série. On attend de voir la série débarquer sur PS3 et Xbox 360 maintenant.
- Plus de 60 protagonistes !
- Des bonus toujours aussi nombreux
- L’ambiance
- Mode Konquest captivant
- Gameplay plus riche
- Une intro réussie
- Moins précis avec la Wiimote
- Réalisation vieillotte
- Moteur Kombat anecdotique
- Seulement 2 styles de combat par perso
- Pas de véritable identité pour les personnages
Tombée en désuétude il y a quelques années, la série Mortal Kombat a regagné ses lettres de noblesse en 2003 avec l'épisode Deadly Alliance. Depuis, Midway nous pond un titre par an. Un rythme de croisière à double tranchant puisqu'on aborde chaque nouvel opus uniquement par comparaison avec le précédent. Alors, paradis ou apocalypse ?
Les Kombattants deviennent de plus en plus nombreux et toujours plus puissants. Leur conflit risque désormais de provoquer l’Apocalypse et de détruire toute vie dans les différents royaumes. Pour rétablir l’équilibre, les dieux anciens ont insufflé la vie à une créature de lave nommé Blaze et ont fait miroité aux Kombattants une récompense divine s’ils arrivent à s’en défaite. Un excellent prétexte pour que ces derniers s’entretuent pour obtenir le privilège suprême d’affronter le monstre.
Il ne peut en rester k’un !
Désormais bien connu des amateurs, le mode "Konquest" reprend donc cette trame scénaristique de base. Pour la peine, on incarne un nouveau personnage nommé Taven, demi-dieu de son état, en compétition avec son frère dans cette quête pour la succession de leur père. En stase dans un autre monde durant des années sans en connaître la raison, ils sont à peine réveillés qu’on les charge de ce lourd fardeau. Mais rien ne se passe comme l’avait prévu la prophétie et les événements dégénèrent. En premier lieu, Taven doit d’abord reprendre ses esprits et l’on débloque au fur et à mesure de ses pérégrinations de nouveaux coups spéciaux dévastateurs. Plus complet qu’auparavant, le mode "Konquest" se déroule toujours dans un environnement en trois dimensions. Mais depuis, Shaolin Monks est passé par là et les développeurs en ont profité pour doter Taven de nouveaux mouvements. Le jeu se transformé en beat’them all pour l’occasion et ce sont des hordes d’ennemis en tous genres qui se dresseront sur notre chemin. Le principe reste le même, il s’agit de se rendre d’un point à un autre pour engager le combat avec un Kombattant mais les environnements ont été fortement restreints. Encore plus linéaire que cela l’était déjà, chaque objectif est symbolisé par un halo vert, des fois qu’on se perde dans un couloir fermé. On ne va pas s’en plaindre toutefois, il s’agit avant tout d’un jeu de combat et ce mode reste très intéressant. Il devient même un passage indispensable si l’on souhaite débloquer la majorité des bonus, aussi bien en fouillant directement dans des coffres, en les monnayant à la Krypte contre les pièces d’or collectés ou en ramassant les 60 artefacts disséminés un peu partout.
Plusieurs jeux dans le jeu
Les amateurs de casse-briques et de prises de tête peuvent pleurer les modes "Puzzle" et "Echecs", aujourd’hui disparus de ce nouvel épisode. Particulièrement décalés, ces deux modes apportaient une vraie valeur ajoutée au titre et c’est d’autant plus dommage qu’ils ont été remplacé par le Moteur Kombat, qui n'apporte franchement rien de bien intéressant. Clone de Mario Kart, ce mode un peu hors-sujet réunit une dizaine de protagonistes autour d'un jeu de courses. Pas de sensations de vitesse, un manque cruel de fun, peu de circuits, pas de championnat, deux items, autant dire que l’intérêt est des plus limités. Concernant le fameux Mortal Kombat, Midway a tenu a mettre les petits plats dans les grands, comprendre par là faire dans le démesuré. En témoigne le nombre de personnages impressionnant disponible dès le départ. En effet, on peut donc faire son choix parmi 58 combattants pour ensuite se lancer dans les arènes du tournoi et 4 autres personnages supplémentaires restent à débloquer. On peut même créer son propre Kombattant de la tête au pied, choisir ses tenues vestimentaires pour ensuite lui attribuer un style de combat bien particulier. Il s’agit là d’une option que l’on ne reniera pas car cette abondance de personnages n’a pu se faire sans sacrifice. En effet, on peut reprocher que les Kombattants n’ont pas une véritable identité propre car beaucoup ont des panels de mouvements extrêmement proches. De plus, là où ils pouvaient switcher entre 3 styles de combat différents (dont deux à mains nues et une avec une arme) dans les précédents opus, ils n’en possèdent plus que deux maintenant. Les combos meurtriers ont quasiment disparu ou se sont considérablement réduits. Dommage.
Sans apporter de véritables changements de fond, le gameplay de Mortal Kombat : Armageddon est un poil plus technique que ses prédécesseurs, notamment grâce au duel aérien. Enfin, cela était valable sur PS2, car la jouabilité se montre quelque peu différente, à cause ou grâce (c'est selon) le duo Wiimote / Nunchuk. Un temps d'adaptation est bien évidemment nécessaire avant d'être à l'aise avec les deux modules, mais à termes, cette version Wii offre des sensations plus poussées. On gagne en immersion ce qu'on perd en précision et donc en technicité. Toutefois, Mortal Kombat n'étant pas célèbre pour ses enchaînement de combos complexes, on ne fera pas trop la fine bouche. Exit le sempiternel coup de pied aérien, les personnages ont acquis toute une palette de coups et de combos pour pouvoir se battre dans les airs. Ces derniers "flottent" tout simplement durant quelques secondes une fois les premières tatanes administrées. Les célèbres Fatalities sont davantage mises en avant et il est possible d’en exécuter jusqu’à dix successivement sur le même adversaire pour le démembrer petit à petit. Gore à souhait ! Elles sont toutefois toujours aussi difficiles à réaliser et on ne trouve toujours aucune indication sur la manière dont on doit procéder pour les exécuter. Les arènes sont interactives et l’utilisation des décors reste un bon compromis pour faire souffrir atrocement son adversaire comme il se doit. Côté réalisation, Mortal Kombat campe mollement sur ses acquis avec un moteur graphique qui commence à accuser le poids des années et une animation pas toujours très fluide. Si Mortal Kombat : Deadly Alliance imposait le respect, le temps a fait son office et il serait temps que les développeurs se décident enfin à faire un effort sur ce point.