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Officieux à l’époque de Medal of Honor : Les Faucons de Guerre, c’est désormais officiel, la série Medal of Honor ne vaut plus tripette face au succès d’un Call of Duty et même d’un Brothers in Arms. Medal of Honor : Avant-Garde est le point culminant d’un ratage long de plusieurs années qui finit donc en apothéose avec un titre moche, court, bourré de bugs en tout genre et bien trop classique pour réussir à émouvoir même le plus fervent admirateur de la série d’Electronic Arts. Les quelques espoirs subsistants reposent désormais sur les frêles épaules d’un Medal of Honor : Airborne qui va avoir du pain sur la planche pour renouer avec son public.
- L’ambiance travaillée
- Une prise en main simple
- Vraiment laid
- Bourré de bugs
- Durée de vie honteusement courte
- I.A. à revoir
- Level design sans originalité
- Modes multijoueurs trop classiques
- Toujours pas de jeu en ligne
Créée en 1999, la série Medal of Honor s’apprête à vivre un nouveau changement de consoles avec l’arrivée en fin d’année de Medal of Honor : Airborne. Mais le constat n’est pas au beau fixe pour Electronic Arts qui, depuis Medal of Honor : En Première Ligne, n’a pas su redresser la barre et s’est enfoncé petit à petit dans la médiocrité, n’ayons pas peur des mots ! En attendant que la HD donne une nouvelle jeunesse à la saga, EA termine le chapitre de la PS2 avec un Medal of Honor : Avant-Garde qui accuse franchement le coup et qui accumule les mêmes problèmes que ses prédécesseurs.
Alors qu'on fête le tristement célèbre anniversaire de la Shoah, le conflit de 1945 passionne toujours autant les développeurs, et surtout Electronic Arts qui préfère se cantonner aux heurts entre l’armée nazie et les Alliés. Mais si le débarquement en Normandie est souvent le point de mire des développeurs, force est de constater qu'Electronic Arts diversifie sa série afin d’éviter de tourner en rond et de tomber nez à nez avec un Medal of Honor : En Première Ligne bis.
A consommer de préférence avant : voir sur l’emballage
Après la Normandie, Pearl Harbor ou l’Afrique du Sud, on repart en Europe avec pas moins de quatre opérations : Husky, Neptune, Market Garden et Varsity. Rien que ça ! Il est vrai que savoir qu'on traverse la Sicile, la France, les Pays-Bas et l’Allemagne, ça donne du baume au cœur quant on sait que Medal of Honor n’est pas réputée pour sa longévité. Erreur ! Grave erreur même car ce MoH : Avant-Garde, malgré ses quatre opérations, n’offre en réalité que 10 pauvres missions qui se bouclent aisément en moins de 5 heures. Mieux vaut donc privilégier le mode "Elite" pour rallonger cette durée de vie ridicule, malheureusement pas étoffée par la présence de modes multijoueurs sur PlayStation 2. Electronic Arts s’est cantonné au strict mininum avec les options "Deathmatch", "CTF" et "Dominations", jouables en équipes mais surtout en écran splitté. Ce ne sera pas encore cette fois-ci que la série titillera les serveurs en ligne sur consoles. Si le partage d’écran est de moins en moins d’actualité, on a tendance à le comprendre lorsqu’on voit le résultat sur la télévision. Dans ce cas précis la réalisation est revue à la baisse, mais quand la campagne solo agresse déjà pas mal les yeux, le multijoueur devient une bouillie graphique assez peu attrayante.
Garde-meuble
Depuis Medal of Honor : Soleil Levant, le moteur graphique employé par Electronic Arts fait de la résistance, un peu trop même, si bien que la réalisation fait pâle figure face à la concurrence actuelle. Et c’est donc tout naturellement que le studio a gardé la même recette sans prendre en considération les critiques émises à l’égard de Medal of Honor : Les Faucons de Guerre. Le résultat est on ne peut plus vieillot sur une console dont tous les secrets ont été percés à jour. Lorsqu’on voit Medal of Honor : Avant-Garde, il parait bien loin le temps des God of War, des Dragon Ball Z : Budokai Tenkaichi 2 et autres Final Fantasy XII. Ici tout est fadasse et aliasé, la faute à un choix de couleurs grisâtres mais surtout des textures d’une pauvreté à faire pleurer les premières productions de la console. Il en est de même pour la modélisation des soldats loin de faire partie des exemples à suivre. Mais assurément ce sont les bugs en tout genre qui décrochent la médaille, tantôt agaçants, tantôt amusants lorsqu’ils ne passent pas inaperçus tellement ils sont nombreux. C’est ainsi que l’on ne remarquera même plus les soucis de clipping dans les bâtiments ou les bugs de collision qui foisonnent lorsqu’un soldat est tué. Au contraire, difficile de passer à côté des armes qui rebondissent pour oui ou pour un non, ou des casques qui n’en finissent plus de ricocher dans un brouhaha de casseroles. Ces défauts vont de paire avec la disparition des cadavres au sol. Pour ne pas affubler leur soft d’un frame-rate capricieux, les développeurs n’ont pas cherché midi à quatorze heure la solution. Les soldats ennemis disparaissent aussi vite qu’ils sont arrivés. Il faut dire qu’ils n’opposent pas de grande résistance. Mieux vaut attendre qu’ils rechargent pour faire mouche plutôt que de gaspiller ses munitions. Si vous êtes un adepte du lancer de grenades, pas de problème ! Les militaires allemands ne sortiront pas de leur planque lorsqu’une grenade tombera à leurs pieds. Quant aux MG-42 celles-ci sont loin d’également les prouesses offensives d’un Call of Duty. Bel exemple d’une intelligence artificielle défaillante.
Garde-fou
C’est d’autant plus regrettable que Medal of Honor : Avant-Garde est plutôt du genre à tomber sous le sens une fois la manette en main. Les différentes actions s’enchaînent sans grande difficulté même s’il faudra un petit temps d’adaptation avant de se familiariser avec le système de visée quitte à modifier la sensibilité des axes X et Y dans les options. Sur Wii, les sensations sont différentes, un brin plus immersives puisque le joueur devient acteur. On vise avec la Wiimote, on déplace le personnage et on recharge son arme avec le Nunchuk. Ceux qui ont eu l'occasion de jouer à Call of Duty 3 sur Wii devraient trouver leurs marques très rapidement. Afin de dynamiser les joutes armées, Electronic Arts propose aux rois de la gâchette un maximum de planque depuis lesquelles se pencher, se mettre à couvert afin d’arroser les soldats sans risquer pour sa santé. A ce propos, on trouvera la présence de caisses et autres bidons un peu too much ce qui tranche radicalement avec l’intérieur de certains bâtiments d’un vide abyssal. Le level design, à quelques exceptions près, est d’une banalité affligeante tant et bien que l’on remarque que pour atteindre un point de sauvegarde pas besoin de défourailler les ennemis nazis. Il suffit parfois simplement de courir comme un dératé en maintenant R3 ou L2 enfoncé pour repousser les vagues ennemies et récupérer un checkpoint. Tout de suite, ça casse un peu l’intérêt de Medal of Honor : Avant-Garde qui pourtant joue la carte de l’ambiance avec des musiques et des bruitages travaillés tout comme quelques scripts ici ou là assurant quelques actions spectaculaires.