Test Mario + The Lapins Crétins Donkey Kong Adventure : le DLC qui file la banane !
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Donkey Kong Adventure fait honneur à Mario + The Lapins Crétins : Kingdom Battle, qu’il prolonge très efficacement. Toujours aussi plaisante, la formule "XCOM light" se voit enrichie par l’arrivée de deux nouveaux personnages (Donkey Kong et Lapin Cranky), tandis qu’on retrouve avec grand plaisir la délirante Lapin Peach. L’humour est aussi déjanté que dans le jeu original, et la durée de vie d’une petite dizaine d’heures est très raisonnable pour un simple contenu téléchargeable. Si jamais vous ne possédez pas encore Mario + The Lapins Crétins : Kingdom Battle, alors n’hésitez pas à vous précipiter sur la Gold Edition, qui regroupe l’intégralité du contenu.
- Le retour de Lapin Peach
- Lapin Cranky n’est pas mal non plus
- Donkey Kong apporte de nouvelles mécaniques
- Gameplay toujours aussi efficace
- Durée de vie très honnête
- Caméra toujours pas parfaite
- Toujours pas de mode en ligne
- Quelques (rares) effets de clipping
Le pari était osé, la fusion des univers totalement improbable, et pourtant, Mario + The Lapins Crétins : Kingdom Battle s’est finalement avéré être l’une des meilleures surprises de la Switch l’année dernière. Dix mois plus tard, c’est un contenu téléchargeable au nom ridiculement long qui vient compléter l’expérience initiale. L’heure est donc venue de nous plonger dans "Mario + The Lapins Crétins : Kingdom Battle Donkey Kong Adventure". Ouf, rien que ça !
Comme son nom l’indique, Donkey Kong Adventure n’est pas un DLC gadget, mais un contenu réellement conséquent. A vrai dire, il y a encore quelques années, on l’aurait tout simplement qualifié d’extension, surtout que le scénario se place directement dans la continuité de celui de Kingdom Battle. Suite à un usage tout crétinesque d’une fameuse machine à laver spatio-temporelle (celle-là même qui est à l’origine de la fusion des univers Mario et Lapins crétins), Lapin Peach et le robot Beep-0 se retrouve projetés sur une île tropicale située dans une autre dimension. Désireux de revenir le plus vite possible au royaume Champignon, ils se mettent en quête des pièces éparpillées de la machine à laver afin de la réparer. Ils trouveront naturellement des lapins crétins autochtones pour se mettre en travers de leur chemin, mais également deux alliés des plus sympathiques : le fameux Donkey Kong qu’on ne présente plus, et Lapin Cranky, version cunicole de Cranky Kong, que certains connaissent mieux sous le nom de Donkey Kong Senior. Ils devront faire face à Lapin DK, le premier boss que l’on affronte dans Kingdom Battle, qui a lui aussi trouvé refuge dans cette dimension et qui n’a pas oublié l’affront que lui ont fait suffire Mario, Lapin Luigi et Lapin Peach. Surtout Lapin Peach… Pour couronner le tout, le gorille lapinesque (ou le lapin gorillesque, c’est vous qui voyez) a mis la main sur des bananes contaminées par l’énergie de la machine à laver, ce qui décuple ses pouvoirs. Au passage, voilà qui donne l’occasion au jeu de placer un nouveau type de missions, où l’on doit détruire des stocks de banane gardés par des ennemis qui réapparaissent sans cesse. Si le scénario n’a d’autre but que de justifier la présence de nouveaux niveaux, il bénéficie d’un traitement humoristique au poil. Les situations loufoques, les animations délirantes, les bruitages cartoonesques et les boss improbables sont parfaitement à la hauteur de tout ce qui faisait le sel de l’aventure originale.
OKI DONKEY !
Mais heureusement, Donkey Kong Adventure ne se contente pas du traditionnel "more of the same" dont se satisfont bien trop de DLC, d’extensions, voire de suites. L’arrivée de Lapin Cranky et de Donkey Kong apporte un peu de fraîcheur dans le gameplay. Honneur aux anciens avec le vieux Cranky, qui se déplace très lentement du fait de son grand âge. Il doit donc chevaucher Beep-0 lors des phases d’exploration pour ne pas ralentir tout le groupe, et ses déplacements ont une portée assez limitée lors des combats au tour par tour. Mais heureusement, il peut compter sur sa zarbalète (non, ce n’est pas une coquille…) qui peut, au choix, tirer comme un fusil à pompe ou lancer des grenades comme… un lance-grenades ! Mieux encore, il peut faire appel au pouvoir de la super-sieste qui lui permet, d’un simple bâillement, d’endormir tous les ennemis situés autour de lui. Voilà déjà de quoi faire varier légèrement les tactiques apprises dans Kingdom Battle. Mais c’est naturellement la star de ce DLC qui vient réellement tout chambouler. Muni de nombreux points de vie, le costaud Donkey Kong peut faire office de tank. D’ailleurs, il possède le pouvoir du "Groove magnétique", grâce auquel il attire tout contre lui les adversaires alentours. On notera avec plaisir que pour ce faire, notre primate tonitruant sort une paire de bongos. Les nostalgiques de Donkey Konga sur Gamecube apprécieront à coup sûr cette référence. Et une fois les ennemis regroupés autour de lui, le gorille n’a plus qu’à déclencher sa "Charge au sol", une opération qui consiste à taper violemment du poing sur le terrain, occasionnant ainsi une bonne dose de dégâts et de rebonds. On remarquera par ailleurs que Donkey Kong ne possède pas d’arme à feu à proprement parler, mais qu’il préfère lancer différentes sortes de bananes (enfin de bwananerangs) à la face de ses opposants. Si tout cela ne vous semble pas suffisant pour renouveler réellement la formule, sachez que DK possède encore deux très gros tours dans son sac. Tout d’abord, les arènes sont munies de rampes bleues qu’il est le seul à pouvoir emprunter. Elles lui permettent de réaliser des bonds prodigieux et donc de disposer, quand le terrain s’y prête, d’une portée de déplacement absolument phénoménale.
TU TIRES OU TU POINTES KONG ?
Mais surtout, la force de la bête lui permet de saisir et de lancer à peu près tout et n’importe quoi : alliés, ennemis, blocs d’abris et même les lapins en cours d’apparition sur le terrain, puisque leurs oreilles dépassent du sable. De toute nouvelles possibilités s’offrent donc au joueur. Par exemple déplacer un abri afin de dégager une ligne de tir pour un allié. Ou balancer un camarade sur un ennemi afin de faire d’une pierre deux coups (placement allié et dégâts). Ou encore projeter un adversaire hors du terrain (il en reviendra avec beaucoup moins de points de vie), si possible en le faisant passer devant un Lapin Cranky aux aguets, qui déclenchera alors son tir réflexe. Ou même lancer un abri "élémentaire" (explosif, à encre, à miel) car ses propriétés spéciales se déclencheront au moment de l‘impact avec la tête d’un lapin crétin. Bref, Donkey Kong Adventure réussit à conserver tous les points forts de Kingdom Battle, tout en renouvelant suffisamment la recette pour relancer l’intérêt du joueur. Même les séquences d’exploration et d’énigmes profitent de la touche exotique de l’univers de Donkey Kong. Toujours aussi magnifique, la direction artistique s’adapte au climat local et propose des décors tropicaux du plus bel effet. D’ailleurs, les tuyaux verts qui permettent de contourner les ennemis dans les arènes se voient remplacés par des troncs d’arbre ou des bancs de corail. Et on trouve même à l’occasion des tonneaux typiquement kongesques, qui nous propulsent d’une zone à une autre. On pourra toujours constater ici ou là de minuscules problèmes graphiques, comme ces décors lointains qui apparaissent un peu trop brusquement lors de certaines cinématiques en plan large. Ou regretter que les rares défauts de l’aventure originale (la caméra, l’absence de mode en ligne…) n’aient pas été corrigés. Mais force est de constater qu’une fois de plus, la fusion des univers de Nintendo et d’Ubisoft est extrêmement réussie, et ce d’autant plus qu’elle est au service d’un gameplay quasiment irréprochable.