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Pas encore parfait mais nettement plus réussi que son prédécesseur sur Wii U, Mario Tennis Aces saura convaincre les amateurs de Mario et de Tennis, comme il se doit. Evidemment, si vous n’êtes ni l’un ni l’autre, vous feriez mieux d’aller voir ailleurs. Mais on notera tout de même la présence d’un mode Aventure qui, à défaut de justifier à lui seul l’achat du titre, est susceptible de plaire à tous les types de joueurs. Les spécialistes du genre se réjouiront quant à eux de l’arrivée de l’énergie et des coups associés, qui enrichissent la palette tactique… et peuvent être désactivés si l’on souhaite retrouver des sensations "pures". Jouable en solo, en local et en ligne, ce Mario promet quelques joyeuses parties à tous les amateurs de raquettes.
- Un mode Aventure bienvenu
- Des graphismes très propres
- Un gameplay à la fois tactique et accessible
- L’arrivée de l’énergie et des frappes instinct
- Mode Aventure encore un peu timide
- Difficulté en Aventure mal dosée
- Mode dynamique assez gadget
- Manque d’options dans le mode libre
Malgré son aspect rondouillard, Mario est un grand sportif qui touche à peu près à toutes les disciplines. Football, Golf, Kart ou encore Jeux Olympiques, rien ne l’arrête ! Mais aujourd’hui, il fait son grand retour sur les courts de tennis, après un épisode Wii U assez décevant. Mais on le sait, la Switch a beaucoup plus de réussite(s) que sa grande sœur. Il est donc temps de découvrir si Mario Tennis Aces peut rentrer dans la cour des grands, ou s’il mérite de se faire éliminer dès le premier tour.
Le jeu marque d’emblée un premier point, grâce à la présence d’un mode Aventure qui permet de jouer seul, de découvrir les bases du gameplay à son rythme, et de profiter d’un environnement scénarisé. Bon, évidemment, on a droit à une histoire à la Mario, qui ne va donc pas chercher bien loin. Cette fois ce n’est pas la princesse Peach qui a été kidnappée, mais Luigi qui se retrouve sous l’emprise de Jeseth, une raquette maléfique de mèche avec Wario et Waluigi. Mario se lance donc aux trousses de tout ce beau monde, et sur les traces de cinq gemmes de puissance, qui permettront de reprendre le contrôle de Jeseth, et donc de libérer Luigi. Chacune de ces gemmes (arbres, briques, neige, eau et flammes) correspond à un thème particulier, et nous donne l’occasion de découvrir des décors en rapport (forêt, manoir, mont enneigé, mer déchaînée et château de Bowser). Plutôt que de décors, on ferait mieux de parler de terrains de jeu car en dehors de la vue "carte" qui permet de se déplacer d’un point à un autre, l’action se déroule toujours raquette en main, sur de simples courts de tennis. Enfin simples, pas vraiment... Histoire de varier les plaisirs et de corser la difficulté, certains n’hésitent pas à arborer d’étranges spécificités : plantes Piranha sur le filet qui renvoient les balles à leur expéditeur, mât planté au milieu du terrain qui dévie les coups, miroirs flottants adeptes de la téléportation de projectiles, Méchakoopas explosifs qui traversent le terrain, et autres joyeusetés du genre. Mais le jeu ne se contente pas d’aligner les matchs sur ces courts fantasques. Il propose également quelques jeux d’adresse, énigmes et combats de boss, toutes ces épreuves se résolvant évidemment raquette à la main, via le renvoi de projectiles variés. Si l’on peut regretter le manque de profondeur de l’aventure et sa difficulté en dents de scie, elle reste tout de même extrêmement bienvenue, puisqu’elle permet d’appréhender au mieux les bases du jeu. En effet, certaines épreuves obligent à utiliser tel coup ou telle fonctionnalité, qu’un joueur un peu fainéant aurait tendance à laisser de côté autrement, tandis que certains adversaires vous obligeront à jouer de telle ou telle manière (en fond de court par exemple).
JESETH, ELLE MATCHE !
De plus, la possibilité de débloquer des raquettes toujours plus puissantes et solides, et de faire progresser Mario sur trois critères (vitesse de frappe, vitesse de course et agilité) seconde à merveille la progression naturelle du joueur au fil des matchs. Et puis ce mode Aventure permet également d’apprécier au mieux les graphismes du jeu, fluides et extrêmement propres. Animations détaillées, couleurs vives, modélisations sans faille et framerate à soixante images par seconde accompagnent un gameplay nerveux et très tactique. D’ailleurs si l’accessibilité reste de mise, il faut très rapidement étudier les didacticiels et se pencher sur les mécaniques les plus subtiles si l’on désire remporter de nombreux matchs. Ainsi, le jeu permet de placer cinq types de coups différents (lift, coupé, plat, lob et amorti), certains d’entre eux répondant plus ou moins bien à certains autres. Mais la grande nouveauté de cet épisode concerne l’arrivée d’une barre d’énergie, qui se remplit au fil des échanges, notamment lorsqu’on arrive à placer des frappes chargées (plus puissantes, mais dont le temps de préparation complique le placement du personnage). Une fois remplie au tiers, cette jauge d’énergie permet de sortir des "frappes instinct", qui ralentissent le temps, font apparaître un curseur de visée en vue subjective, et permettent donc de placer avec précision des balles très rapides et puissantes.
Ce principe est décuplé lorsque la barre d’énergie est pleine. On peut alors déclencher des "super frappes instinct", encore plus puissantes et précédées d’une animation fantasque et haute en couleurs. Ces deux types de smashs sont difficiles, mais pas impossibles, à arrêter. Pour les contrer, on peut notamment déclencher la course instinct, qui ralentit le temps, facilite donc le placement, et puise elle aussi dans la barre d’énergie. Mais prenez garde à frapper au bon moment, sans quoi vous risquez le bris de raquette ! Ces dernières font office de "vies" et si leur nombre tombe à zéro, c’est une victoire par forfait immédiate pour l’adversaire. En solo comme en multi, on doit donc gérer au mieux l’énergie, comme dans la réalité, et le stock de raquettes. Faut-il déclencher une frappe instinct maintenant ou se réserver pour une super frappe instinct un peu plus tard ? Est-ce pertinent de dépenser de l’énergie pour tenter d’arrêter cette super frappe instinct adverse, au risque de casser une raquette ? Ralentir le temps me permettrait certainement d’arrêter cette balle, mais est-ce bien raisonnable alors que le set est quasiment perdu ? Ajoutez à cela la présence de "frappes techniques" bien difficiles à sortir (d’un coup de stick droit, le perso peut bondir en direction d’une balle très éloignée), de zones chances qui apparaissent aléatoirement sur le terrain, et toutes les problématiques de frappes chargées et de types de coups évoquées plus haut, et vous obtiendrez un gameplay quasiment aussi technique et dynamique que celui d’un jeu de baston.
FAUTES !
Relativement complet, le jeu propose un roaster de seize personnages, plus ou moins rapides et plus ou moins aptes à sortir des coupés déviants (mention spéciale pour les coups tordus de Boo). Vous aurez ainsi le plaisir d’incarner ou d’affronter Mario, Luigi, Wario. Waluigi, Peach, Daisy, Harmonie, Toad, Toadette, Bowser, Bowser Jr, Boo, Yoshi, Donkey Kong, Spike et Chomp. Dans les semaines à venir, Diddy Kong, Birdo et Koopa Paratroopa devraient arriver en téléchargement gratuit. Les modes de jeu sont également assez nombreux, puisqu’on peut participer à des tournois en ligne ou contre l’ordinateur, jouer en local sur deux consoles, jouer en local jusqu’à quatre joueurs sur la même console, jouer en double, jouer en ligne, etc. Il est même possible de "profiter" du Mode Dynamique, censé nous faire retrouver les sensations de la Wii et de Wii Sports en détachant les Joy-Con de la console. Mais comme d’habitude avec le motion gaming, la réalité n’est pas vraiment à la hauteur de la promesse. Le manque de précision général et la simplicité du gameplay (on ne dirige pas les déplacements du personnage) font qu’on ne passera guère plus de quelques minutes sur ce mode. Autre grief à faire à ce Mario Tennis Aces : le manque d’options pourtant élémentaires. Ainsi il n’est pas possible dans le mode "jeu libre" de disputer des parties en trois sets gagnants (il faut se contenter de choisir entre un simple jeu décisif ou un "match" en deux jeux), ni de sélectionner simplement un court particulier. Le mode Aventure aurait quant à lui gagné à proposer un "retry" rapide, plutôt que de nous imposer des dialogues à chaque échec, et à être un peu plus étoffé. De même les tournois limités à trois coupes (Champignon, Fleur et Etoile), c’est un peu juste ! Bref, le menu n’est pas encore assez copieux pour que Mario Tennis Aces devienne numéro un mondial de la discipline !