Test Mario & Sonic aux Jeux Olympiques sur Wii

Difficile d'esquiver le mode Match Simple, étant donné que c'est celui qui saute le premier aux yeux. Puisque Mario & Sonic aux Jeux Olympiques n'intègre pas de mode Entraînement à proprement parler, c'est aussi par là que l'on doit passer pour dompter les différentes disciplines olympiques du jeu. Auparavant, il faudra choisir un personnage parmi les seize disponibles, Sega ayant pris le soin d'équilibrer les forces en présence. La galaxie Mario compte donc huit représentants - Mario, Peach, Luigi, Yoshi, Daisy, Wario, Bowser, Waluigi -, autant que la confrérie Sonic - Amy, Knuckles, Tails, Sonic, Dr. Eggman, Vector, Shadow, Blaze -, il y a donc le choix. Pas si basique que ça, Mario & Sonic aux Jeux Olympiques distingue même les participants selon des critères bien précis : puissance, endurance, vitesse, habileté. Quatre grandes classes se dégagent alors : complet, habileté, puissance, vitesse. Comme vous l'aurez sans doute déjà deviné, un personnage puissant excellera dans les épreuves - lancer de marteau, lancer de javelot - exigeant une force brute optimale; tandis qu'un concurrent particulièrement rapide explosera les records dans les épreuves de 100m, 110m haies ou bien encore relais 4 x 100m. On pourrait aussi évoquer les disciplines - trampoline, tir à l'arc, tir au pigeon - qui nécessitent un certain doigté pour enchaîner les tricks et ajuster le(s) curseur(s). Loin d'être anecdotiques, ces critères permettent de maintenir une certaine cohérence une fois sur le terrain. Claquer un 9"77 secondes avec Wario sur un 100m est tout simplement impossible, même en y mettant toute sa santé. De même que l'on aura plus de facilité à claquer un 101,7 mètres au lancer de marteau avec un Bowser qu'avec une Amy. Logique. Mais la loi de la gravité ne semble pas avoir été respectée pour le saut en hauteur, dans lequel il est facile de péter un 2.60 mètres, le record absolu de la discipline dans Mario & Sonic aux Jeux Olympiques, puisque l'on ne peut pas monter la barre plus haut. Les caractéristiques physiques des athlètes ont surtout leur importance dans le mode Circuit qui regroupe une série d'épreuves à accomplir d’affilée. Toute l’astuce réside donc dans le choix d’un personnage dont le profil puisse permettre de réaliser des scores honorables dans toutes les épreuves. Si sélectionner un athlète de type complet – ou all-around - peut être suffisant pour franchir les deux premiers degrés de difficulté, la triche ne passe plus en Expert. Il faut alors opter pour un type de profil plus précis, quitte à devoir limiter la casse dans les autres épreuves. Un système de pari a aussi été mis en place, ce qui permet de multiplier les points en cas de victoire. On ne peut y avoir recours qu'une seule fois en compétition. Normal.

Pékin Express

On a beau faire les malins, Mario & Sonic aux Jeux Olympiques brise bien les avant-bras. Il y a des épreuves qui calment, en commençant par le 100m où il faut agiter la Wiimote et le Nunchuck de haut en bas, à la vitesse de la lumière. Même avec un perso rapide, il arrive que l'on se fasse larguer dès les premiers mètres pour, ensuite, essayer d'accrocher désespérément une cinquième place. On vous rassure, ce genre de cas extrême n'arrive pas souvent, mais suffisamment pour contraindre le joueur à prendre un bon départ. Même punition pour le relais 4 x 100m libre en natation, avec l'obligation d'alterner les nages en fonction du style du personnage. Mention spéciale pour la brasse qui sollicite les pectos, en mimant le geste avec les deux appendices de la console. Par ailleurs, on doit également surveiller la fréquence cardiaque du nageur, et ne pas se mettre dans le rouge sous peine de subir une grosse baisse de régime au milieu du bassin. Sur piste cette fois, le relais 4 x 100m impose une certaine rigueur dans la transmission du témoin, même si on demeure finalement dans du très scolaire. Faire démarrer le relayeur en pressant B, puis donner le bâton magique avec un coup de Wiimote, le tout dans une phase où la foulée est verrouillée, mouaif. Plus subtil, le tir à l'arc demandera de la précision et un tantinet de jugeote, puisque la vitesse du vent - jusqu'à 9m/s dans certains cas - pourra influencer la précision des tirs. Le truc est donc de décaler volontairement sa flèche en tenant compte de la direction du vent. Le tir au pigeon n'est pas mal non plus dans son genre, avec certains stands plutôt chauds à gérer. Si certains plateaux restent suffisamment à l'écran pour qu'on les aligne avec une cartouche, d'autres demandent par contre des capacités surhumaines tellement ils paraissent impossible à ajuster, même avec le plus gros des réticules. Même si elle ne se cantonne qu'à quatre disciplines, l’option Epreuve Rêve permet de sublimer des rencontres soporifiques.

C'est le cas avec l'escrime en individuel, où les deux tireurs se retrouvent propulsés sur une île paradisiaque, avec jauge de vie et coups spéciaux en guise de sucreries. Dans cette configuration, les combats gagnent en dynamisme puisque l'allonge des attaques spéciales évite le camping abusif, même si l'on peut toujours les contrer avec A+Wiimote. Le CPU s'avère assez stupide en solo, en adoptant un rythme cyclique dans ses coups que l'on contre aisément. Le challenge est tout autre face à un pote, moins crétin naturellement, et impose une certaine connaissance du mind game pour stuner beaucoup plus facilement son adversaire. Ce n'est pas du Soul Calibur, mais on fait avec les moyens du bord. Cauchemardesque en temps normal, le ping-pong retrouve un second souffle en Rêve. L'objectif est toujours de marquer des points, à la seule différence qu'ici, c'est le nombre d'échanges effectués qui détermine les points attribués. Là encore, on a droit à des mouvements spéciaux dont certains sont quasi impossible à rattraper avec un coup de raquette normal. Le plus efficace reste donc à répondre par une attaque spéciale, surtout lorsque les échanges se font nombreux. Arrêtons-nous aussi deux secondes sur l'Athlétisme-Rêve qui en fera transpirer plus d'un, car il faut enchaîner trois tours non-stop en ramassant sur la route des items - carapace rouge et verte, étoile, bombe... - issus de l'univers Mario Kart. La réalisation de Mario & Sonic aux Jeux Olympiques n'éclate pas les rétines, et se contente d'assurer le minimum syndical avec un character design fidèle à la maison. Pas d'effets spectaculaires, tout juste des replays qui ne prennent même pas la peine d'être fluides. Tripant en offline, le jeu ne propose pas un jeu en ligne crédible, se contentant juste d'établir un comparatif entre les différents scores. Coté ambiance sonore, rien d'épatant non plus à se mettre sous la dent, surtout pas la voix niaise et has been du speaker qui prononce la moindre syllabe, et même la ponctuation. Chapeau l'artiste. Et pour boucler sur le solo, les missions - huit par perso - permettront de rallonger la durée de vie du jeu qui demeure somme toute relativement courte.