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Test Joint Task Force

Test Joint Task Force
La Note
note Joint Task Force 13 20

Des bonnes idées et une réalisation intéressante ne suffiront pas à nous faire complètement oublier la difficulté trop élevée de Joint Task Force. De plus, l’intelligence artificielle de déplacement des véhicules groupés est beaucoup trop frustrante pour que le jeu s’attire les faveurs des amateurs de jeux de stratégie. Et puis, avec la récente sortie de l’excellent Company of Heroes, difficile de faire le poids…


Les plus
  • Des missions intéressantes
  • La personnalité du héros, décrite dans les cinématiques
  • Les primes aux bonnes actions, via les médias
  • Environnement très interactif
Les moins
  • Pathfinding de groupe calamiteux
  • Fantassins pas vraiment jolis
  • Difficulté très élevée


Le Test

Avec un nom pareil, il apparaissait déjà comme le STR le moins chanceux de la terre ; baptisé à l’arrache en tirant dans un chapeau des mots qui évoquaient le vocabulaire militaire et surtout le premier après le test de Company of Heroes. Pourtant, Joint Task Force s’en tire avec quelques honneurs.


HD Interactive est une bien curieuse société. Tout d’abord, ils sont hollandais. Mais curieusement, ils n’ont pas cette curieuse lumière au fond des yeux qui a fait la spécificité de leur peuple. Et puis ils donnent l’impression de figurer parmi ces dernières personnes dans le monde du jeu vidéo qui ne soient pas préoccupés par le fait de devenir les spécialistes de tel ou tel type de jeu. Il y a cinq ans environ, c’était du FPS complètement déjanté, Devastation. Difficile de se souvenir précisément du contenu, il n’a pas vraiment marqué les esprits, mais il fourmillait de bonnes idées, avec des flingues sortis de L’effaceur, le film avec l’acteur dont je n’écris plus le nom tellement Word pète les plombs. D’après nos vagues souvenirs, le mode multi contenait de la téléportation. Beau et assez original. Vint ensuite Nexus : The Jupiter Incident. Une sorte de Homeworld où il n’était possible de gérer qu’un seul vaisseau dans des combats tactiques super pointus. Cette fois, on atteint le magnifique mais tout de même super inaccessible tant les mécanismes étaient élitistes. Des heures de prise en main. HD Interactive est donc passé du FPS le plus brutal au jeu de tactique spatial réservé aux hard core gamers. Quel grand écart. Difficile de dire avec quel membre cette équipe continue sa gymnastique car cette fois-ci, HD Interactive nous a pondu un STR militaire ! Ah ? Comme des millions d’autres dites-vous sans doute un peu déçus. Et bien, toujours pas comme les autres…

 

L'après Company of Heroes

 

Les guerres présentées dans Joint Task Force se déroulent à peu près de nos jours, en gros, dans les pays où sont intervenus les américains ces dernières années : Somalie, Bosnie, Afghanistan… En lisant cela, le joueur se dit : "Tiens, encore un truc de propagande dans lequel le G.I. de base, revenu amputé d’Irak, trouvera chaleur et réconfort". Souvenez-vous, ce sont des gens de la vieille Europe qui développent le jeu ! Contrairement à ce qu’indique son nom, la Joint Task Force n’est pas vraiment une armée similaire à celle des Etats-Unis. Pour faire vite, on peut la comparer à celle de l’ONU, à ceci près que ses membres peuvent riposter avec autre chose que des boulettes de papier mâché et leurs missions contiennent toujours des objectifs humanitaires. Comme zigouiller le dictateur qui règne sur son pays à grand renfort d’exécutions sommaires et commence à accumuler pas mal de produits chimiques. Oui… Bon… Dit comme ça, ça ressemble encore à du Bush. Mais dans le fond, on le constate, ces hommes sauvent des vies et n’ont pas en tête la mainmise sur les réserves de pétrole d’un pays, le fait de vouloir venger papa ou plaire à des amis bâtisseurs qui se frotteront les mains après le passage d’un F117. Le personnage principal que le joueur dirige dans toutes les missions est d’ailleurs très heureux d’intégrer cette unité. Torturé par ses souvenirs dans chaque cinématique, comme celle de cadavres piégés à la grenade, il craint cependant que la Joint Task Force devienne une armée similaire aux autres. Il faut bien admettre que chaque mission fait de plus en plus de morts parmi les ennemis…

 

La première chose qui frappe, c’est la qualité graphique de l’ensemble. Oui, de l’ensemble, car certains aspects sont moins détaillés que les autres. Si les décors sont très précis (et certains éléments en particulier comme la station radar frise la perfection), il n’en va pas de même pour les soldats, à la limite du bâclé. On appréciera aussi la finition des engins, terrestres ou aériens. Après tout, mieux vaut cela que l’inverse : une carte complètement hideuse, des énormes véhicules sans texture et des soldats de 20 pixels top moumoute au niveau de la réalisation. Le seul moment gênant, c’est lorsque l’on zoome sur eux. Nous oublierons les voix navrantes de la version française, à l’humour douteux… Peut-être la VO ne vaut-elle pas mieux ? Et concentrons nous sur l’essentiel, le gameplay. Si la ludothèque des auteurs passent du coq à l’âne, on retrouve cependant une valeur à laquelle ils sont attachés depuis Nexus : le micro management. Et là, ce n’est pas peu dire qu’ils commencent à maîtriser leur sujet.

 

Une seule unité vous manque et tout est dépeuplé…

 

Comme dans Ground Control premier du nom, vous n’avez pas droit à l’erreur. Le moindre fantassin devra se trouver à sa place, combattre l’unité face à laquelle il est le plus efficace pour s’en sortir en vie et que votre petite armée possède la force de frappe la plus impressionnante possible. Sur chaque carte, les ennemis sont dix fois plus nombreux que vous, au bas mot. La moitié s’élimine assez facilement car de nombreuses unités patrouillent et demeurent plutôt isolés des camps adverses. Mais deux ou trois fois lors de la mission, vous tomberez sur des groupes plus dangereux ou résisterez à un assaut. Il faut obligatoirement créer des groupes et jouer les Mozart du clavier en balançant 10 ordres par seconde. Les combats demeurent assez brefs. Perdre plus de cinq unités s’avère en général une très mauvaise nouvelle. Heureusement, tout n’est pas complètement perdu. Contrairement à Ground Control qui ne permettait pas de renforcer ses troupes, il est parfois possible, dans certaines conditions, de demander des renforts. Tout d’abord, il faut avoir le cash. Ce cash s’obtient, et c’est l’excellente idée du jeu, grâce aux médias. Si les journalistes vous voient accomplir un acte de bravoure, comme protéger un camp de réfugiés, détruire la télévision de propagande ou empêcher le massacre de population civile, ils le filmeront et vous obtiendrez des crédits supplémentaires pour quelques engins ou fantassins. Si vous vous trouvez sur une carte contenant un aéroport et que vous vous en êtes emparé, en route pour les M1A2 ! Sinon, vous devrez vous contenter de rangers, snipers, toubibs… Et avec l’expérience acquise par les héros, des bonus apparaissent (meilleure visibilité, précision accrue…) et des options s’ouvrent également : tir de missile, bombardements. Bien entendu, tout a un coût.

Toutes les missions bénéficient de suffisamment de rebondissements pour tenir le joueur en haleine des heures durant. Les choses se compliquent férocement à partir de la troisième campagne : la difficulté devient presque insurmontable et de plus en plus d’objectifs doivent se réaliser en un temps limité, empêchant ainsi des réparations de véhicules, par exemple. Mais le plus gros problème apparaît très rapidement. Le pathfinding est catastrophique. Non pas qu’une unité ne trouve pas le meilleur chemin : de ce point de vue là, cela reste assez supportable. Mais lorsqu’une petite armée d’une dizaine de véhicules doit se déplacer à un point précis, proche ou éloigné, et le grand cirque des conducteurs alcooliques commence. Ils ne vont pas tous prendre le même chemin, ce qui peut les mettre en danger et d’autres vont tout bonnement rester bloqués, même si la route est très large. En ne faisant pas attention, toute l’armée peut y passer. On finit par diriger les chars un par un sur des distances très rapprochés. Cela rappelle Dune II, c’est bon pour la nostalgie mais beaucoup moins pour les nerfs. Malgré ces défauts pour le moins gênants, on prend quand même du plaisir à avancer dans l’histoire car les cinématiques nous font découvrir un héros aux sentiments intéressants. Mais peu de joueurs iront au bout.




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Léo de Urlevan

le jeudi 12 octobre 2006, 12:00




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