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Test DanganRonpa Trigger Happy Havoc sur PS Vita sur PS Vita

Test DanganRonpa Trigger Happy Havoc sur PS Vita
La Note
note DanganRonpa : Trigger Happy Havoc 9 20

On pourrait saluer l’initiative de NIS America de vouloir démocratiser le visual novel hors des frontières japonaises, mais encore faut-il faire les bons choix. Non seulement l’éditeur mise sur un titre un peu trop décalé pour le public occidental, mais en outre, ne se donne pas les moyens d’attirer le chaland. Uniquement en anglais, DanganRonpa : Trigger Happy Havoc se coupe irrémédiablement d’un certain public, pas motivé à se farcir 30 heures de jeu dans la langue de Shakespeare. Les plus motivés pourront alors être attirés par ce côté déluré de l’histoire (un ourson à double-face qui demande à des jeunes étudiants élitistes de s’entretuer) mais cette dernière est plombée par un rythme beaucoup trop mou et qui peine véritablement à décoller. A cela s’ajoute des quantités de dialogues, parfois inutiles, qui donnent l’impression d’être là pour gonfler artificiellement la durée de vie du jeu. Quoiqu’il en soit, DanganRonpa : Trigger Happy Havoc tire sur la longueur en permanence, prenant le risque de perdre les trois-quarts des joueurs en cours de route, lassés d’attendre la prochaine phase de procès pour avoir un semblant d’intérêt. Car ce ne sont pas non plus les graphismes et la réalisation – de mauvais goût – qui risquent d’améliorer quoi que ce soit…
Retrouvez plus bas la suite de notre test de DanganRonpa : Trigger Happy Havoc


Les plus
  • Des phases de procès toquées du cerveau
  • Les voix japonaises
  • Grosse durée de vie...
Les moins
  • ...souvent artificielle
  • Dieu que ça tire en longueur
  • Ce déséquilibre constant entre les 3 phases de gameplay
  • Ca jacte beaucoup trop pour pas grand-chose
  • L’aventure met 4/5 heures à décoller
  • Des situations tirées par les cheveux
  • Ces aplats dans le décor de très mauvais goût
  • Un scénario pas si terrible que ça
  • Pas de VF, entièrement en anglais
  • En fait, on s’ennuie vite…


Le Test
Rien ne prédisposait DanganRonpa : Trigger Happy Havoc à débarquer un beau jour sous nos latitudes. Appartenant à un genre très peu représenté en Occident (le Visual Novel ou roman interactif), le titre de Chunsoft prend néanmoins le pari de lancer une opération séduction sur PS Vita avec quelques atouts majeurs sur le papier. Les promesses ? Un scénario haletant, des personnages hauts en couleurs, une mise en scène savoureuse et une durée de vie énorme, tels sont les arguments proposés par ce jeu sorti de nulle part. Reste à savoir maintenant si la réputation de DanganRonpa : Trigger Happy Havoc n’a pas été un peu trop surestimée…

DanganRonpa : Trigger Happy HavocSi l’on peut se féliciter de l’arrivée en Europe de DanganRonpa : Trigger Happy Havoc, ce n’est en rien le fruit du hasard. Série parue en 2010 au Japon, de prime abord sur PSP, elle a su séduire immédiatement un public d’initiés japonais intéressé par ces histoires de meurtres en huis clos de jeunes adolescents à la dérive. Jeux vidéo, mangas puis série animée, DanganRonpa est devenu très rapidement bankable au pays du Soleil-Levant, au point de donner envie à NIS America d’exporter la licence hors des frontières nippones. L’idée est loin d’être stupide, surtout quand on connaît le succès de la série des Phoenix Wright aux Etats-Unis mais aussi en Europe, elle aussi basée essentiellement autour d’intrigues où la lecture devient aussi importante que le gameplay. C’est d’ailleurs l’un des points communs entre la franchise de Capcom à celle de Chunsoft, ce qui a poussé le distributeur français KOCH Media à tenter l’aventure, et peut-être réitérer le même exploit que son concurrent. Dans la vie, comme on dit, rien n’est impossible.
 

Oppa DanganRonpa Style !

 

DanganRonpa : Trigger Happy HavocComme dans tout visual novel qui se respecte, DanganRonpa : Trigger Happy Havoc se doit de proposer un scénario captivant. Ici, l’histoire tourne autour de Makoto Naegi, un lycéen au look banal, un peu introverti mais dont les performances scolaires lui ont permis d’intégrer la Hope’s Peack Academy, une école connue pour n’accepter que les meilleurs élèves du pays. Considéré comme un candidat ultime, Makoto n’est bien évidemment pas le seul à obtenir des résultats élitistes, et sa vie scolaire va être accompagnée de 14 autres étudiants, eux aussi spécialisés dans diverses catégories : programmeur de haute volée, nageuse prestigieuse, rédacteur de Fan-Fic de talent, spécialiste en arts martiaux redoutable ou bien encore chef de gang de motards renommé, les idées folles ne manquent pas dans le jeu. C’est d’ailleurs l’un des points forts de ce DanganRonpa : Trigger Happy Havoc qui ne se prend pas au sérieux un seul instant, n’hésitant à partir sur des voies fantaisistes, quelque peu déroutantes sur la longueur.

 

C’est là où le jeu a du mal à convaincre, avec notamment un déséquilibre constant entre ces trois moments clefs de gameplay."

 

DanganRonpa : Trigger Happy HavocC’est donc dans la peau de Makoto Naegi que le joueur se lance dans cette aventure farfelue, pour découvrir très rapidement que cette école très prisée a été déroutée par un certain Monokuma, un ourson à double-face doué de paroles, et qui a pris nos élèves en otage. Son kiffe ? Jouer avec les sentiments de chacun et les pousser à se retourner les uns contre les autres. Auto-proclamé dictateur de l’école, Monokuma propose un deal à ces étudiants en mal de vivre : leur rendre la liberté, à condition de commettre des meurtres sans jamais se faire prendre. Une sorte de Battle Royale plus fourbe, moins gore mais dont les résultats restent les mêmes : tuer just for fun. Sur le papier, l’histoire s’annonce intéressante, si ce n’est amusante et décalée, mais une fois lancé dans l’aventure, on se rend compte que l’intrigue est nettement moins attachante que prévu. La faute à quoi ? A qui ? On pourrait peut-être pointer du doigt l’ensemble des protagonistes, caricaturaux au possible, et dont la personnalité de chacun renvoie vers ces dessins animés japonais du début des années 90. Un retour en enfance pas forcément désagréable, sauf que de nombreuses situations sont diablement tirées par les cheveux. Pire, certaines énigmes sautent tellement aux yeux que l’enquête devient alors beaucoup trop évidente, ce qui a tendance à plomber l’ambiance.

 

L'OURS PELUCHE

 

DanganRonpa : Trigger Happy HavocUne première déception qui aurait pu passer inaperçu si le jeu ne tirait pas terriblement en longueur. Si les aficionados n’hésiteront à brandir la carte d’une durée de vie imposante (entre 25 et 30 heures pour terminer le jeu), combien de temps à perdre entre les différentes phases de gameplay proposées dans le jeu ? Car ne nous voilons pas la place, ce n’est que durant les phases de procès que DanganRonpa : Trigger Happy Havoc devient moins ennuyant. Nous allons d’ailleurs y revenir. Car en effet, côté gameplay, le titre de Chunsoft se découpe en trois parties distinctes : les phases d’exploration – dite de free time –, celles d’enquête et enfin les séquences au tribunal, avec pour seul juge valable l’ourson au tempérament de cochon. C’est là où le jeu a du mal à convaincre, avec notamment un déséquilibre constant entre ces trois moments clefs de gameplay. Dans un premier temps, le joueur devra s’accommoder de ces phases en vue subjective où Makoto se déplace de façon très particulière, farfouinant – quand cela est possible – les salles de l’école mises à disposition. Les décors, des aplats d’objets en 2D dans un monde en 3D, ne sont guère séduisants et c’est avec un certain désarroi qu’on parcourt encore et toujours ces mêmes couloirs où l’on tente de dénicher des indices. Les moins patients activeront les zones avec lesquelles interagir, tandis que les motivés chercheront par eux-mêmes les objets à ne pas rater. Il est vrai que comparé à d’autres visual novel, l’interface et les déplacements se montrent plus dynamiques ici, mais on reste quand même loin d’une prise en main intuitive, surtout quand on voit à quel point on est limité dans les déplacements de la caméra. Le choix de ces persos et objets du décor en aplat 2D sont la preuve d’un mauvais goût ambiant, tout comme le manque de finesse dans la plupart des textures, donnant l’impression d’avoir à faire à un jeu qui a – au moins – 5 ans de retard techniquement.

 

Malheureusement, cette euphorie sera de courte durée puisque les développeurs ont une fois encore tiré sur la longueur. Passer entre 45 minutes et 1h15 à prouver qu’untel ou un autre est l’assassin présumé a tendance à mettre les nerfs."

 

DanganRonpa : Trigger Happy HavocFort heureusement, le jeu se rattrape lors des phases de procès, qui rappellent celles de Phoenix Wright, avec un côté psychédélique en plus. Le jeu gagne alors en dynamisme soudain avec des mini-jeux de rythme et des énigmes à résoudre. Ca paraît dingue expliqué comme ça, mais le joueur devra balancer des lignes de texte à jeter à la figure des suspects, tirer sur des mots précis apparaissant à l’écran via des balles de vérité, ou plus classique casser l’argumentaire d’un étudiant en apportant des preuves pendant l’enquête. Un rythme nettement plus soutenu, qui tranche avec la lenteur de l’aventure, et proposant en sus une mise en scène vraiment inspirée où les images s’entremêlent avec classe et style. Malheureusement, cette euphorie sera de courte durée puisque les développeurs ont une fois encore tiré sur la longueur. Passer entre 45 minutes et 1h15 à prouver qu’untel ou un autre est l’assassin présumé a tendance à mettre les nerfs. C’est long, beaucoup trop long et devoir mettre la PS Vita en veille parce qu’il faut s’occuper de bébé ou aller se coucher parce qu'il est 3h du mat' plombe cruellement le rythme, à tel point que la reprise n’est pas forcément aisée. Il y a en effet de quoi se perdre dans ce maelstrom de textes qui défilent à l’écran, et le fait de ne pas avoir localisé le jeu en français participe à ce sentiment de gâchis. Autant vous dire qu’en voulant faire des économies d’échelle, l’éditeur se coupe d’une partie de son public, pas toujours suffisamment bilingue pour se taper 30 heures de jeu dans la langue de Shakespeare. Cela nous oblige à être constamment en alerte afin de ne rien rater d'un indice ou d'un passage important du scénario.

 

"C'était Shaolin le meurtrier !"


DanganRonpa : Trigger Happy HavocEncore une fois, on pourrait passer l’éponge mais DanganRonpa : Trigger Happy Havoc use et abuse de ces facilités de game design, qui in fine causent du tort au jeu. S’il est toujours plaisant de savoir qu’un jeu se termine en une trentaine d’heures, il est aussi bon de savoir que seule une dizaine d’entre elles sont vraiment intéressantes. Les moments de plaisir se révèlent ainsi rares, le jeu s’enlisant dans des dialogues souvent plats, des situations parfois grotesques – souvent tirées par les cheveux – et des phases d’exploration qui deviennent rapidement ennuyantes au possible. Si l’on déplore l’absence de romans interactifs en France, ce n’est malheureusement pas avec DanganRonpa : Trigger Happy Havoc que le genre risque de se démocratiser dans nos contrées. Et c’est bien dommage.

 




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