Stranglehold

Il faut remonter à l’E3 dernier pour retrouver une démo jouable de Stranglehold, ce jeu 100% action surpervisé par John Woo himself et dont l’orientation vidéoludique nous fait irrémédiablement penser à un certain Max Payne. Mais à l’instar de ce dernier, Stranglehold ne s’enkilose pas d’un scénario torturé et d’un personnage ruminant sans cesse la mort de sa femme et de sa fille, tout en broyant constamment du noir. Non, Midway et John Woo ont trouvé mieux : reprendre le personnage de Tequila, le fameux flic de Hong Kong, mis sur le banc de touche après l’excellent Hard Boiled (A toute Epreuve), le film référence en matière de gunfights et signé John Woo. A défaut d’une suite cinématographique, c’est sur PC et consoles que l’on pourra retrouver le personnage incarné par Chow Yun-Fat, lui aussi appelé à la rescousse pour incarner à nouveau l’un de ses anciens rôles. A travers un making of diffusé par la conférence de presse du Midway Gamer’s Day, nous avons pu remarquer à quel point le cinéaste d’origina hongkongaise et l’acteur fétiche de ce dernier ont été impliqué dans le projet.

A night at the museum

Stranglehold respire de tous les pores la patte John Woo. Des séquences mythiques de gunfights aux colombes s’envolant au beau milieu de douilles s’éparpillant au sol, en passant par une mise en scène dynamique, des effets de ralenti chiadé et des décors rappelant son film des années 90, le John Woo-fan aura de quoi s’émoustiller devant son écran. Pour cette nouvelle version jouable, les développeurs ont choisi un décor plutôt atypique : le musée de Chicago. C’est donc parmi les squelettes de ces dinosaures que Tequila va en découdre avec la mafia locale, responsable du kidnapping de sa femme et de sa fille. Le spectre Max Payne n’est plus très loin. Première claque et pas des moindres, on remarque à quel point la modélisation de Chow Yun-Fat est criante de vérité. Grâce aux outils exploités par les développeurs et notamment l’utilisation de l’Unreal Engine 3 (encore lui), la réalisation de Stranglehold est surprenante à bien des égards. Le personnage de Tequila a fait l’objet d’un travail important puisque lors des phases de combats aux armes de feu, notre héros pourra changer d’expression faciale en fonction des situations. Il s’agit-là peut-être d’un détail mais ce genre d’éléments mineurs à première vue, qu’on aime retrouver dans les productions next gen’. En revanche, c’est du côté des animations du personnage que l’on reste assez dubitatif, avec des mouvements de bras pas très convaincants jusqu’à présent. Espérons que les concepteurs le remarquent pour éviter de laisser un tel désastre à l’écran.

A base de pow, pow, pow, pow !

Stranglehold se rattrape aisément par son gameplay défoulant à souhait. L’objectif est on ne peut plus simple : dégommer tous les ennemis à l’écran, le tout avec une certaine classe. Et pour ce faire, les possibilités sont nombreuses. Tequila est donc capable de bien des mouvements. Notre flic aux méthodes expéditives est donc capable de glisser sur les tables, courir le long des rampes, prendre appui sur un mur, s’aggriper à des objets suspendus, bondir en avant, s’éjecter vers l’arrière, rouler sur le sol, se cacher derrière un élément du décor ou bien encore se protéger des balles ennemies en retournant une table. Jamais à court de balles, compte-tenu du nombre de munitions mis à disposition dans le jeu, Tequila ne s’arrête jamais de tirer, tant et si bien que le jeu peut paraître confus à l’écran. Toutefois, Stranglehold regorge de subtilités, afin de ne pas trop lasser le joueur de séquences de tir trop pesants. Ainsi, il existe quelques mouvements spéciaux qu’il est possible d’exécuter selon des critères bien distincts. Une jauge de rage située en bas à gauche de l’écran permet de réaliser des attaques spectaculaires baptisée Tequila Bomb. Il en existe trois et chaque action offre un résultat différent mais tout aussi jouissif. Ainsi, il est possible de tirer de faire exploser de rage le héros, ce qui lui permet de tirer des rafales de balles impressionnantes le temps de quelques secondes. Tequila pourra également retenir son souffle pour tirer une balle meutrière façon Max Payne ou Nicky Larson, c’est selon. Et enfin pour terminer, il sera possible de réaliser un mouvement circulaire artistique capable d’éliminer tous les ennemis à l’écran, rendant hommage à John Woo par le biais d’une mise en scène qui peut paraître bien kitsch en 2006 mais qui fait quand même son petit effet, surtout pour ceux qui ont été bercé par les films de cinéaste asiatique. Outre ses fameuses séquences de gunfights, nous avons également appris que le jeu comportera des scènes motorisés, où Tequila prendra le volant de divers véhicules. Tenus secrets pour l’instant, ces phases en véhicules devraient aérer quelque peu les innombrables tueries en série que devraient comporter le jeu. Plus de détais dans les mois à venir.