S.T.A.L.K.E.R. : Clear Sky
Incontournable VRP de GSC Game World, Oleg Yavorsky était de passage à Paris pour nous faire une démonstration de S.T.A.L.K.E.R. : Clear Sky, stand-alone du trop attendu FPS paru l’année dernière. Si l’on vous parle d’Oleg, c’est que pour la première fois en pas mal de rencontres, le bonhomme avait l’air fatigué. Evidemment, entre les voyages incessants et les présentations à refaire à l’identique des dizaines de fois, la vie d’attaché de presse tout-terrain n’est pas de tout repos. Mais, peut-être par mauvais esprit, nous avons aussi vu dans cette fatigue le symptôme d’une forme de lassitude. Pensez donc : communiquer sur le même jeu depuis six ans, ça doit être usant. Mais les longues années de labeur semblent avoir servi à quelque chose…
Après avoir consacré plus de cinq ans de leur vie à peaufiner l’univers post-apocalyptique de S.T.A.L.K.E.R. : Shadow of Chernobyl, les développeurs ukrainiens ont décidé, au début de l’année dernière, de prolonger l’expérience le temps de mettre au point cette grosse extension. Un produit à la fois moins explosif que son prédécesseur – l’effet de surprise n’est plus là – et beaucoup plus abouti. GSC Game World s’est en effet attelé à corriger la composition chimique de son oeuvre, dont l’instabilité avait ravagé les nerfs, et les machines, de plus d’un gamer. Trop lent, trop mou, le jeu original bénéficiait certes d’une ambiance en béton bien plus armé que celui qui protège vaguement le cœur de la centrale ruinée, mais ses défauts étaient bien trop nombreux.
Ménager sa monture
Ce nouvel épisode, en forme de prologue, devrait toutefois être totalement débarrassé des bugs mutants de son grand frère, ainsi que de toutes les malformations originelles, à commencer par l’interface d’inventaire. Celui-ci a été entièrement refondu, et si son rendu graphique n’est toujours pas vraiment convaincant, son utilisation semble toutefois plus aisée qu’auparavant. Une remarque que l’on pourrait généralisée à l’ensemble du produit. L’univers de S.T.A.L.K.E.R. : Clear Sky n’est pas plus attractif, mais il est plus accessible. Projet quasi-contemplatif, entre randonnée virtuelle et morne chasse dans les énormes étendues dévastées qui entourent la centrale de Tchernobyl, le titre sorti l’an passé souffrait d’un flagrant manque de rythme, les séquences d’action étant extrêmement laborieuses et toujours séparées par d’interminables vagabondages d’un point à l’autre de l’énorme carte. Cette fois, vous pourrez préserver vos rangers : lorsqu’un PNJ vous confie une mission, il vous est possible de demander à un guide de vous conduire directement dans la zone concernée, au lieu de vous farcir le trajets à pied et de risquer de croiser des chiens mutants et autres représentants de factions hostiles. C’est justement en tant que membre d’une entité inédite que vous débutez l’aventure. Clear Sky est un regroupement de chercheurs et d’aventuriers dont l’objectif est de mieux comprendre le fonctionnement de la Zone, périmètre interdit d’accès établi autour de la centrale. L’atmosphère dans ces lieux est toujours particulièrement instable, et de violentes explosions suivies d’une onde de choc dévastatrice ravagent encore un territoire où se retrouvent casse-cous et paumés. Vous serez évidemment témoin de ces déflagrations et devrez alors vous mettre à l’abri le plus rapidement possible, sous peine de finir en cendres radioactives.
Plutôt que de s’acharner sur une IA depuis longtemps défaillante, GSC Game World a préféré porter son effort technologique sur le rendu graphique, pour un résultat assez satisfaisant."
Ces événements aléatoires contribuent à la tension qui règne dans des espaces réellement inhospitaliers, où une faune improbable tente de dévorer tout ce qui ne lui ressemble pas. Les radiations semblent toutefois avoir salement atteints animaux et êtres humains, qui se comportaient de manière particulièrement incohérente durant la présentation. Plutôt que de s’acharner sur une I.A. depuis longtemps défaillante, GSC Game World a préféré porter son effort technologique sur le rendu graphique, pour un résultat assez satisfaisant. La tonalité de l’ensemble est encore très soviétique, avec une palette de couleurs assez restreinte et des environnements évidemment moins attrayants que la jungle d’un Crysis, par exemple, mais les zones à explorer sont relativement variées, l’œil porte loin, la gestion de la lumière a été revue, et pas mal d’effets sympas ont été ajoutés. A en croire Oleg Yavorsky, le studio ne voulait pas faire une extension "plus", bêtement enrichie en armes, décors et clans, mais une extension "mieux" : mieux pensée, plus agréable à jouer. Si certains défauts apparemment indissociables de l’univers de STALKER sont toujours de la partie, les quelques modifications apportées pourraient bien faire la différence. Vérification, compteur Geiger en main, le 29 août sur PC.