Shadow of the Tomb Raider : on y a rejoué à l'E3 2018, de quoi être rassuré ?
Présenté comme l’opus de l’aboutissement, Shadow of the Tomb Raider devrait nous introduire une Lara Croft à son apogée, s’inscrivant dans une pertinence et une concrétisation totale. Ainsi, la célèbre exploratrice devrait devenir dans ce troisième opus la véritable héroïne présentée au début de la saga dans les années 90, sûre d’elle, déterminée et allant droit au but. L’évolution physique et mentale abordée dans les deux précédents opus sera donc mise de côté, au profit d’une aventurière plus violente, plus maligne et tout simplement dans une parfaite confiance de soi. Un pitch introductif assez fort, débouchant sur un élément de game design central encore non dévoilé : Paititi. On ne s’y attendait pas forcément, mais ce village Péruvien fera office de HUB central pour un jeu encore moins linéaire qu’on ne le pensait. Située dans un coin reculé du pays Sud-Américain, la civilisation y est pour le coup peu avancée mais terriblement accueillante. C’est ici que Lara Croft pourra se reposer, mais également interagir avec toute la population environnante afin d’obtenir des quêtes secondaires, faire du commerce ou et se balader admirer la vie rayonnante dans sa nature la plus simple. On savait Shadow of the Tomb Raider agréable à regarder, mais force est de constater que Paititi a monté le niveau d’un joli cran, avec un sens du détail et de la lumière affriolant. Définie comme la plus grosse base ouverte de toute la série, la zone pourra être quittée à tout moment en passant par des chemins divers, afin de se retrouver dans le deuxième personnage principal du jeu : la jungle…
GEORGE DE LA JUNGLE : HARDCORE EDITION
Si le HUB n’a pas manqué de nous impressionner, la partie qui s’en suivait s’est avérée elle aussi délicieusement prenante. Se traçant un chemin en tant bien que mal au milieu d’une végétation luxuriante (et on le souligne à nouveau : le titre d’Eidos Montréal est décidément très beau), l’archéologue Anglaise est vite arrivée sur plusieurs embranchements, découlant sur de l’exploration de cryptes et tombeaux purs et durs. Que ce soit en hauteur, dans des grottes ou par des voies sous-marines, Shadow of the Tomb Raider dispose de nombreuses zones à explorer, chacune abritant des trésors plus ou moins précieux et dont l’accessibilité est parfois très rude. De plus, certains puzzles mortels demandent à Lara un doigté méticuleux ainsi qu’une bonne appréhension générale du level-design, sous peine de vite s'embrocher dans une effusion de sang. Les temples perdus, ça ne rigole pas et leurs énigmes couplées au moteur physique du Crystal Engine apportent fièrement une âme old-school et respectueuse de la saga.
La deuxième démo présentée se plaçait sous le signe de l’action et, indéniablement, Lara Croft commence à devenir une véritable machine à tuer.
La deuxième démo présentée se plaçait sous le signe de l’action et, indéniablement, Lara Croft commence à devenir une véritable machine à tuer. Non pas sans rappeler le célèbre ennemi d’Arnold Schwarzenegger (il faut dire que l’environnement végétal y est aussi pour beaucoup), notre chercheuse préférée peut désormais se déplacer et se mouvoir dans un silence absolu et avec une parfaite léthalité. Ici, les soldats de la Trinité occupaient une partie de la jungle et les assassiner un par un ne semblait pas être une option. Profitant de la nuit, du feuillage et d’un level design plus vertical qu’à l’accoutumée – avec notamment la bonne utilisation de ses outils – l’élimination des gardes a pris alors plusieurs formes mortelles. Par exemple, à l’aide de flèches et de cordes, Lara Croft s’est mise à pendre ses ennemis aux branches sur lesquelles elle se trouvait ; à empoisonner des gardes grâce à une fléchette spéciale, les forçant alors à s’entretuer ou, tout simplement, à leur asséner une lame tranchante droit dans la gorge au détour d’un muret. Autoritaire.
ALIEN VS LARA CROFT
Si le tout s’est avéré d’une efficacité redoutable, on n’a malheureusement pas pu s’empêcher de faire le parallèle avec des séquences de gameplay d’un Uncharted 4, exploitant lui aussi des systèmes de camouflage et de grappin, ou d’un Assassin’s Creed et ses nombreux ustensiles d’assassinat. Cela dit, si Shadow of the Tomb Raider semble effectivement s’inspirer grandement (et un peu trop) de ces ténors de l’industrie, impossible de nier une profondeur majeure dans ses techniques d’élaboration et de passage à l’acte. Au final, la partie la plus dynamique, avec toute une phase d’explosions abracadabresques dans des échafaudages et se terminant sur une Lara Croft exterminatrice aux traits bad-ass trop forcés, s’est avérée un peu too-much à notre goût et pas nécessairement justifiée. On espère juste que ce genre de séquence ne se répétera pas trop inutilement comme c’était parfois le cas dans les jeux précédents. Malgré tout, il faut bien avouer que cette présentation nous a quelques peu rassuré, nouant une immersion magnifique avec une exploration ambitieuse, en débit de combats un poil classiques mais très efficaces. Il n’y a plus qu’à prier pour une histoire bien ficelée et Shadow of the Tomb Raider pourrait bien s’avérer comme le plus chouette volet de la nouvelle trilogie.