Red Faction : Armageddon

Se déroulant dans la continuité du précédent épisode, Red Faction : Armageddon met en scène Darius Mason dont le nom n'est pas étranger aux amateurs de la série. Ce dernier est en effet le petit-fils du héros de la révolte de Red Faction : Guerrilla, Alec Mason. Un statut qui ne l'a pas empêché de se fourvoyer avec un groupe peu fréquentable qui a causé le retour d'une ancienne race endémique à Mars, bien décidé à tuer un peu tout le monde. Une catastrophe contre laquelle Darius va devoir lutter, non seulement pour sauver ses congénères mais également pour racheter sa faute. Bagage génétique aidant, le jeune homme sait se servir d'un arsenal conséquent et ne voit pas de problème à l'écroulement de bâtiments et autres structures. Des capacités émanant également d'un leg paternel, à savoir le système de Nano-Forge. Sorte de couteau-suisse dans le domaine de l'extermination de monstres, ce principe permet d'utiliser certaines capacités offensives, comme une projection d'énergie ou une augmentation des dégâts ou bien défensives, à l'image d'un bouclier de protection. Mais le plus grand apport demeure la fonction Repair du Nano Forge qui donne la possibilité de reconstruire à l'identique des éléments du décors préalablement détruits. Utilisée de manière un peu trop scriptée dans la campagne principal, avec des successions de réparations de pont, cette idée très bien vue sert malgré tout assez régulièrement dans le feu de l'action. En effet, il est vitale de toujours rester près d'un point de repli, ce qui n'est pas chose aisée dans un champ de ruines causé par l'utilisation abusive du lance-roquette. Il suffit donc de rénover en quelques secondes un bâtiment pour se confectionner une bonne protection et ainsi tenter d'éliminer des ennemis très retors.

Mars attaque

Majoritairement située dans le galeries qui percent Mars, tout du moins dans les limites des niveaux présentés, l'action de Red Faction : Armageddon ne propose donc que rarement de larges zones ouvertes dans lesquelles il est possible de voir arriver le danger à l'avance. Les différents types de créatures bénéficient donc d'un effet de surprise régulier et profitent de leur agilité impressionnante pour se ruer sur le joueur sans vraiment lui laisser le temps de se préparer. Des assauts constants qui imposent un rythme de jeu soutenu, et obligent à se servir du moindre obstacle pour engranger quelques secondes nécessaires à la restauration de la jauge de santé. Quitter une zone en esquivant tant bien que mal le déluge de tirs ennemis très précis n'est pas non plus une solution, l'évolution de Darius ne se faisant qu'en l'échange de salvages. Monnaie locale récupérable sur le cadavre des ennemis, cette dernière doit être utilisée pour acheter des améliorations de statistiques, augmenter les capacités du Nano Forge ou encore modifier les armes en y ajoutant par exemple des munitions supplémentaires ou une visée plus précise. Assez classique ce système est très utile dans la progression, certains passages ardus nécessitant vraiment d'être passé au préalable par la case évolution. L'autre soutien de poids dans les situations complexes est la variété de l'arsenal avec, outre les vus et revus mitrailleuses, fusil-à-pompe et lance-mines, le très efficace Nano-Gun qui disloque immédiatement n'importe quelle matière, le marteau redoutable au corps à corps et surtout le Gravity Gun. Ressortant clairement de l'équipement disponible, ce pistolet possède un premier tir, qui envoie un aimant sur un élément et un second qui projette un autre aimant, à la polarité opposée vers un deuxième endroit. Les deux s'attirent donc logiquement et peuvent créer des attaques dévastatrices. Lier un ennemi à un rocher provoque par exemple l'écrasement immédiat de ce dernier. Une excellente idée qui surnage peut-être un peu trop, rendant le reste de l'arsenal un tantinet terne.

Red Fraction

Pour changer un peu de l'élimination à découvert, il est également possible de monter dans un exosquelette à la puissance de feu très élevée qui rend l'avancée beaucoup plus simple. Disponible uniquement dans certaines portions, ce mecha met encore plus en avant le côté bourrin assumé de  Red Faction : Armageddon. Une foire aux explosions et à l'action non-stop qui se poursuit au sein d'un pan multijoueur basé lui aussi sur la destruction de masse. Les deux modes présentés, Infestation et Ruin reposent en effet sur des concepts mettant bien en avant l'aspect très action du jeu de Volition. Le premier s'apparente au mode "Horde" de Gears of War et propose de résister à plusieurs vagues successives d'ennemis de plus en plus corsées, le tout à quatre joueurs, tandis que le second est une sorte de jeu de domino défoulant et étrangement prenant. Il suffit pour l'emporter de causer le plus grand nombre de dégâts au décor dans un temps limité, chaque enchaînement d'explosions et/ou d'effondrements rapportant des points bonus en tant que combos. Deux principes plutôt bien pensés qui méritent tout de même d'être accompagnés d'un contenu un peu plus dense pour vraiment pousser les joueurs à expérimenter ce côté multi. En l'état Red Faction : Armageddon se montre donc convaincant, avec son rythme soutenu, son moteur de destruction bien géré et son Gravity-Gun à la Half-Life 2 immédiatement accrocheur. Reste maintenant à voir si les fans du précédent épisode adhèreront ou pas à la direction plus scriptée qu'emprunte le jeu. Réponse dès la sortie du jeu prévue pour le 3 juin prochain.