PES 2016 : et si c'était enfin l'année de la consécration ? Nos impressions tout de suite !
Les années passent, les temps changent. Et PES, qui avançait il y a encore quelques années dans la lumière, progresse désormais dans l’ombre, apprivoisant au fur et à mesure la nouvelle génération de consoles, travaillant à proposer une simulation plus poussée que son rival FIFA. L’année dernière, nous affirmions que Konami semblait avoir trouvé la bonne voie. Avec PES 2016, l’éditeur japonais atteint encore un nouveau palier dans sa course au réalisme. Tout simplement parce que certains points qui plombaient le jeu l'an passé ont été bien traités par l'équipe de développement. On pense tout particulièrement au physique et à l'équilibre des joueurs, qui nous permettent de comprendre immédiatement à quel type de footballeur nous avons affaire, et comment il faut l’utiliser. Par exemple, nous n’utiliserons pas Andrea Pirlo et Paul Pogba pour réaliser les mêmes gestes, le premier étant beaucoup plus à l’aise avec son jeu long, le second utilisant ses grands compas et son physique solide pour maîtriser le ballon. Ajoutez à cela le fait que la majorité des joueurs ont un style reconnaissable immédiatement, dans leurs façons de se déplacer et d’appeler le ballon, et vous obtenez un jeu qui retranscrit quasiment à la perfection ce qui compose une équipe, à la fois collectivement et individuellement.
LA COUPE DE CHEVEUX DE GIROUD, LA TECHNIQUE DE MESSI
De même, le moteur physique tient enfin la route ; les collisions, réalistes, sont parfois même trop nombreuses, mais après des années passées avec des joueurs qui se glissaient les uns sur les les autres, on ne peut que se féliciter du travail accompli. A côté de ça, PES 2016 intègre une belle flopée de nouvelles animations, sur la pelouse et en dehors. De la sortie du tunnel au coup de sifflet final, tout est fait pour que le joueur soit captivé par ce qui se passe sur le terrain. Désormais, les joueurs iront alpaguer l’arbitre s’ils jugent une décision injuste ou une sanction exagérée. Leurs célébrations de buts ont, elles aussi, été revues. C’est désormais à la manette que nous pourrons choisir parmi les 122 manifestations de joie disponibles. Et on ne vous cache pas que l’on a un petit faible pour la célébration «Selfie avec les supporters» de Francesco Totti. Le jeu peut aussi se vanter d’avoir un FOX Engine toujours au top, qui retranscrit avec le souci du détail les visages, même s’il a un peu tendance à les faire briller. PES 2016 propose un travail esthétique précis, qui peut cependant être nuancé. Durant nos quelques heures de tests, nous n’avons en effet pas pu constater la dégradation de la pelouse au fil du match, qui est pourtant un des objectifs avoués des développeurs (et une feature déjàs présente chez FIFA).
Les dribbles, qui étaient tirés par les cheveux sur les précédents opus, sont finalement devenus simples à maîtriser, agréables à tenter et jouissifs à réussir.
Fini les impressions esthétiques, passons à ce qui nous intéresse vraiment, le gameplay. Parce qu’avoir une belle carrosserie sans le moteur qui va à l’intérieur, ça ne sert pas à grand-chose. Là aussi, Konami nous prouve que le jeu est en amélioration constante depuis son arrivée sur PS4 et Xbox One. Les dribbles, qui étaient tirés par les cheveux sur les précédents opus, sont finalement devenus simples à maîtriser, agréables à tenter et jouissifs à réussir. Il suffit d’une petite feinte de corps pour déstabiliser son adversaire direct, d’un coup de rein pour s’enfoncer dans la brèche créée, d’une petite seconde pour créer le désordre dans la défense adverse. Et si le dribble n’est pas forcément le point central de votre style de jeu, sachez qu’il est tout aussi délicieux de prendre son temps à la construction, de poser son jeu et d'attendre sereinement la faille avant de placer un coup d’accélérateur fatal, que la défense ne saura empêcher.
DE L'OMBRE A LA LUMIÈRE
Mais c’est peut-être là que se trouve l’un des principaux points négatifs du jeu. Difficile d’avoir confiance en sa défense sur ce que l’on a vu, tant certains joueurs se font éliminer facilement sans possibilité de revenir. Et cela n’est pas forcément lié au système de tacles, juste à défaut d'être facile à appréhender, mais plutôt aux mouvements encore un peu trop robotiques des défenseurs. Sur un simple crochet, il est encore possible de voir un vis-à-vis se faire éliminer et ne pas le voir revenir, tout ça parce qu’il ne tient pas sur ses appuis. Gênant, surtout que pour un joueur novice, la défense n’est pas forcément ce qu’il y a de plus facile à maîtriser, dans la gestion des espaces et du pressing notamment. Les gardiens, au même titre que la ligne devant eux, ne sont pas non plus totalement convaincants. Ils nous laissent une impression de manquement étrange, capables dans le même match de sortir une parade réflexe, digne du plus grand Gianluigi Buffon, et de se rater sur une frappe écrasée et croisée, que n’importe quel gardien de district avec une dizaine de kilos en trop aurait capté sans le moindre problème. Autre gros problème du jeu, la physique du ballon. L’an dernier, une majorité de joueurs s’étaient plaints des frappes enroulées qui atteignaient le fond des filets avec une facilité déconcertante. Cette année, Konami a souhaité corriger ce défaut, mais n’a pas su trouver le bon dosage pour faire en sorte que la même notion de force se dégage des frappes. Pour le moment, nous avons plus l’impression que les acteurs du match n’ont rien dans les chaussettes. Bien embêtant, puisque chaque but marqué apparaît alors comme évitable aux yeux du joueur, qui peut alors se sentir floué.
Mais il reste encore quelques mois aux développeurs pour rendre le gameplay plus agréable, surtout que dans le contenu, PES s’annonce là aussi complet.
Tout d'abord, les développeurs ont revus entièrement l'intégration des maillots et logos dans le jeu, en mettant en place un système de patron très précis. Avec les petits génies du mod qui traînent, les problèmes de licence ne devraient plus toucher PES, qui contourne là un des gros problèmes du jeu. Il nous a également été affirmé que plusieurs modes de jeu subiraient des modifications en profondeur. Le mode MyClub, concurrent de l'Ultimate Team d'Electronic Arts, va être grandement amélioré pour permettre aux joueurs de construire avec une plus grande facilité et un plaisir non altéré leur équipe de rêve ; un système de niveaux devrait ainsi vous permettre de mettre la main plus tôt sur vos joueurs préférés, mais avec des capacités moins affûtées. Mais la plus grosse nouvelle, c’est le renouvellement du plus célèbre des modes de jeu de PES, la Ligue des Masters. Konami souhaite retourner à ce qui faisait le succès du fameux mode, à savoir ses bases. Plus de facilité pour dénicher et identifier certaines perles, une meilleure gestion de l’effectif, une étude des prestations des joueurs, autant d’aspects qui nous font frémir d’impatience à l’idée de retrouver cette bonne vieille Ligue des Masters à l’ancienne. Mais avant de pouvoir s’assurer qu’elle est réellement de retour, il faudra attendre encore quelque temps. Mais on ne saurait vous cacher que tout ce qu’on nous a montré s’annonce quand même bien prometteur. En constante progression depuis quelques années, PES revient au fur et à mesure du temps un peu plus fort. Jusqu’à pouvoir réellement concurrencer FIFA, et ce dès cette saison ? Pour le moment, personne n’a la réponse, et il faudra s’attarder dessus pour s’assurer que le jeu tient sur la durée. En attendant, PES 2016 se présente comme une très bonne simulation de foot, même si quelques défauts persistent. Heureusement, il reste du temps aux développeurs pour encore améliorer le jeu, avant de nous livrer sa version définitive sur PC, PS4 et Xbox One.