Nier


NierAnnoncé sur Xbox 360 et PlayStation 3 dans diverses revues spécialisées occidentales en amont de l’E3 2009, Nier fait parti de ces titres obscurs qui aiment entretenir le mystère. Alors quand, au Japon, Square Enix affirme que chaque console bénéficiera de sa propre version (Gestalt sur celle de Microsoft et RepliCant sur celle de Sony), le caractère nébuleux du projet ne s’en retrouve que renforcé. Lors de notre dernier contact avec la version Xbox 360 du jeu dans les locaux français de Square Enix, on nous a affirmé que la vérité se trouvent dans les informations provenant du Japon. Pourtant, la branche américaine de la firme a récemment diffusé des jaquettes identiques sur les deux machines d’un titre simplement baptisé Nier. C’est à ne rien y comprendre, d’autant que les héros de ces deux jeux seront différents – au moins au niveau de l’âge et a fortiori du physique. En attendant que cette situation on ne peut plus confuse se décante, voici nos nouvelles impressions hands-off sur le dénommé Gestalt.

Il suffit de quelques secondes pour que Nier donne le ton. L’écran-titre n’est pas encore apparu que cette production Square Enix - en association avec Cavia - déverse déjà son flot de paroles grossières. Au risque de rabâcher alors qu’il n’a même pas encore débuté, Nier clame haut et fort sa position : il est un jeu pour bonhommes, à qui la vue d’hectolitres d’hémoglobine ne constitue pas un supplice. Nier n’est également pas fait pour les cœurs tendres. L’histoire débute en 2049, dans un monde semblable au nôtre, totalement dévasté et plongé sous la neige alors que nous sommes en plein été. Dans ce contexte sorti tout droit d’un film catastrophe, niché dans une petite épicerie en ruines, se sont réfugiés Nier (qui est également le nom du héros) et sa fille, Yonah, atteinte d’un mal pour le moins mystérieux. Pour des raisons qu’il nous faudra découvrir, ils sont régulièrement attaqués par des Shades, des ennemis semblables à des ombres. Le problème est que notre héros n’est plus tout jeune, qu’il semble n’être qu’un homme robuste, et que face à ce type de créatures, sa montagne de muscles et sa barre de fer atteignent vite leurs limites. Chose qu’il s’était toujours refusé jusqu’à présent, Nier est alors obligé de vendre son âme, non pas au diable mais à un vieux livre aux puissants pouvoirs magiques : le Grimoire Weiss. Il devient ainsi beaucoup plus fort et acquiert une série de capacités sur lesquels il va pouvoir s’appuyer pour aider sa progéniture à survivre. Le problème, c’est que la jeune Yonah semble avoir touché le grimoire elle aussi (s’agit-il du même ?) et qu’inexplicablement, ces deux personnages centraux sont propulsés dans le futur, 1 312 ans plus tard, dans une société revenue à une époque médiévale. C’est à ce moment que le jeu décolle vraiment, non sans nous laisser avec quelques grandes interrogations. Pourquoi ce bond dans le temps ? Pourquoi la société a-t-elle régressée ? D’où vient le Grimoire Weiss ? Quel est le cache-œil qu’arbore Nier dans certains visuels et qu’il n’a pas au début du jeu ? Yonah supportera-t-elle le statut de fardeau pour son père qu’elle s’attribue ? Si tant est qu’elle ait un rôle à jouer dans l’histoire, qui est et où est sa mère ?

En ligne de Nier

Souvent défini comme un beat’em all, Nier s’oriente en vérité plus sur les terres de l’Action-RPG ; logique puisque nous avons affaire à Square Enix. Dans le futur, Nier et Yonah sont recueillis dans un village qui leur offre le gîte et le couvert, ce qui les rend d’une certaine manière redevables. Concrètement, cela se traduit dans le jeu par la présence de nombreuses quêtes annexes que notre héros aura à accomplir pour les PNJ et par un monde assez ouvert organisé autour de plusieurs autres cités. Vous l’aurez compris, le jeu n’est pas morcelé en "niveaux" comme on peut l’entendre dans un Devil May Cry ou un God of War, deux titres souvent cités comme références quand on parle de Nier. Mais chasser l’ours, retrouver les œufs planqués par les poules, dépecer du mouton pour en récupérer la chair ou livrer un cadeau fragile n’étant pas ce qui fait le sel du jeu, d’autres missions faisant avancer le scénario sont également au programme. C’est principalement dans celles-ci que Nier devra faire étalage de sa violence pour défendre la veuve et l’orphelin, sa fille ou pour récupérer les Seal Verses et l’énigmatique Grimoire Noir évoqués durant la présentation qui nous a été faite.

Souvent défini comme un beat’em all, Nier s’oriente en vérité plus sur les terres de l’Action-RPG ; logique puisque nous avons affaire à Square Enix. [...]Concrètement, cela se traduit dans le jeu par la présence de nombreuses quêtes annexes que notre héros aura à accomplir pour les PNJ et par un monde assez ouvert organisé autour de plusieurs autres cités."

Après, question gameplay, Nier s’apparente effectivement à un jeu d’action dans la lignée de ce qui se fait depuis quelques années. Les spécificités viennent ici des pouvoirs que lui octroie le Grimoire Weiss, comme le Dark Hand que l’on découvre au début du jeu et qui permet de bastonner les Shades à l’aide d’une ou plusieurs mains matérialisées par la magie. le Dark Execution qui sert à empaler les ennemis à l’aide de lames qui surgissent du sol, le Dark Wall qui protège des attaques magiques ou encore le dévastateur Dark Lance qui permet à Nier d’envoyer des javelots d’énergie. En plus de la gestion des MP, pour les déclencher, il faudra opérer à des choix, puisqu’il faudra les attribuer aux quatre boutons de tranche, au même titre que les mouvements dits de Martial Arts (se protéger, faire une roulade…). Ajoutez à cela la possibilité de concentrer chacune de ces capacités pour optimiser et améliorer leurs effets et vous comprendrez que le gameplay de Nier ne se résumera pas à un matraquage de boutons. Côté attaques basiques, les combos devraient remplir efficacement ce qu’on leur demande, avec cependant encore quelques subtilités qu’il faudra noter, comme la possibilité de les faire varier en concentrant un coup précis ou en prenant compte des forces élémentaires liées à une arme. Une fois abattu, les ennemis laisseront parfois derrière eux des mots, qu’il faudra ensuite combiner, dans le menu Word Edit, avec son équipement, sa magie ou les Martial Arts pour les améliorer. Par exemple, le mot “lugka” ne s’utilise qu’avec la magie et permet aux sorts qui lui sont associés de consommer 8% de MP en moins. Des sidekicks sont également au programme, Square Enix ayant bien voulu nous révéler l’existence de Kainé, une donzelle qui aime se balader en string, et d’Emil, un jeune garçon aveugle doté d’une grande sensibilité spirituelle. Comme toujours dans pareille situation, il sera possible de leur assigner quelques ordres simples (attaquer, se protéger ou prêter main forte à Nier…) pour éviter les mauvaises surprises.

A ne pas reNier

Tout cela ne sera pas de trop pour venir à bout du jeu, puisque, comme le veut la tendance, d’immenses boss viendront vous mettre des bâtons dans les roues. Cela sera l’occasion de participer à des affrontements épiques découpés en plusieurs phases, et dans lesquels il faudra respecter un certain mode opératoire. Après avoir été affaibli, ces monstres laisseront apparaître à plusieurs reprise un cadran indiquant une zone bien précise à viser. Si le joueur arrive à le détruire dans le temps imparti, l’affrontement se poursuivra alors. Parfois, en récoltant le sang giclant des plaies de l’adversaire, le Grimoire Weiss déclenchera automatiquement des attaques surpuissantes qui participent à enjoliver une mise en scène déjà bien aidée par une gestion efficace de l’espace et qui font office de finish moves. Si au niveau du jeu à proprement parlé Nier semble assez solide, la réalisation, elle, nous a paru quelque peu fade à ce stade du développement. La modélisation des personnages est assez correct pour notre époque, mais les quelques décors entrevus étaient désespérément vides et peu détaillés. Heureusement, le tout bougeait assez bien et le background semble assez travaillé. Il n’y a qu’à voir les extraits du journal intime de Yonah qu’affichent les temps de chargement, ou la relation bavarde qu’entretiennent Nier et le Grimoire Weiss pour s’en convaincre. On attend maintenant de voir ce que proposera le jeu en dehors des sous-quêtes et de l’affrontement contre le boss que l’on a bien voulu nous montrer, ainsi que son rythme et sa prise en main avant d’en faire un des titres que l’on suivra avec attention. Nier sur Xbox 360 arrivera dans le courant du printemps au Japon et aux Etats-Unis, puis dans la foulée en Europe.




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Hung Nguyen

le mardi 12 janvier 2010, 16:30




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