Polémique Mass Effect 3 : Ken Levine défend Bioware
Ayant causé une vaste opération de mécontentement avec des notes de 0 sur Metacritic, des pétitions et même une possible action en justice, la fin de Mass Effect 3 n'arrange pas vraiment Bioware qui s'est même fendu d'un communiqué laissant entendre qu'ils prennent sincèrement en considération les griefs des joueurs et qu'ils réfléchissent à un moyen de contenter tout un chacun. Une situation qui a poussé le créateur de la série Bioshock, Ken Levine, à intervenir lors de la conférence d'ouverture de l'exposition Art of Video Games se déroulant au Smithsonian American Art Museum de Washington D.C. Il s'est exprimé à la suite de Paul Barnett, directeur créatif de BioWare Mythic, répondant à une question sur la possibilité que la communauté de joueurs puisse influencer le scénario d'un jeu, avec comme exemple le "fiasco" Mass Effect 3. Levine a expliqué qu'il pensait que "si ces gens ont ce qu'ils veulent et que Bioware réécrit la fin de Mass Effect 3, ils seront très déçus par le sentiment qu'ils en retireront... parce qu'ils ne l'auront pas vraiment créé. Tout cela me rend un peu triste, parce que je pense que personne n'aura eu ce qu'il voulait si cela devait arriver". Un avis qui est complété par les propos de Barnett, qui estime, à juste titre, que les artistes doivent avoir l'entière maîtrise de leur création, prenant comme exemple J.K Rowling qui "peut arrêter de publier ses romans et dire que c'est la fin d'Harry Potter. Je ne pense pas qu'elle devrait être forcée d'en écrire d'autres". Une prise de parole qui éclaire enfin cette polémique intelligemment et expose une récente explosion du "pouvoir du porte-monnaie", résumé par un : "si je l'ai acheté, j'ai tous les droits dessus" , symptomatique d'une récente évolution du public des joueurs qui pense avoir un moyen de pression de masse via l'ouverture des moyens de dialogue avec les développeurs/éditeurs.
Dans le cadre de réclamations réelles et techniques, il est effectivement normal de réclamer une modification du problème, étant donné que le produit fourni doit correspondre à un certain confort d'utilisation et offrir des garanties de fonctionnement. Un choix de design, un choix artistique ne rentre pas dans cette catégorie, purement et simplement. La fin de Mass Effect 3, même décevante, même énervante, est une volonté du ou des scénaristes de conclure une saga avec une vision qui leur est propre. Si désaccord il y a, ce qui est souvent le cas, avec les attentes des joueurs, il existe simplement de nombreus formes de débats pour en discuter ou venir pleurer : les amis, les forums, etc. Mais rien ne justifie un tel emportement, notamment des pétitions et la campagne -assez piteuse- de dénigrement sur un Metacritic qui, de toute façon, reste un catalyseur de tout ce qui ne fonctionne pas dans le média jeu vidéo. Ken Levine voit très juste lorsqu'il explique que de toute façon personne ne sera totalement content en cas de modification, qui serait de plus un aveu de faiblesse et surtout, la preuve qu'une crise de colère digne d'un enfant de 8 à l'échelle mondiale peut modifier un choix artistique, ce qui serait dérangeant. Reste à voir l'évolution de cette colère généralisée, qui ne pourra se justifier un minimum que si Bioware choisissait la mauvaise voie, à savoir le DLC surprise contenant la vraie fin.