Majin and the Forsaken Kingdom
Jeu paisible dans le line-up relativement guerrier du Gamer's Day de Bandai Namco Games, Majin and the Forsaken Kingdom fait partie de ces titres qui possèdent un surplus de caractère, un petit plus poétique et/ou artistique qui lui confère une aura. Avec une sortie prévue cet hiver, ce jeu mêlant exploration et réflexion dans un univers proche du travail de Ueda et surtout de ICO, Majin and the Forsaken Kingdom semble bien parti pour être l'outsider que personne n'attendait dans un horizon de grosses sorties à la rentrée. Explications.
Mettant en scène Tepeu (prononcez "Tépéou" ), Majin and the Forsaken Kingdom raconte l'histoire de ce jeune voleur, qui en voulant explorer des ruines potentiellement remplies de richesses, chute dans une très ancienne caverne. C'est ici qu'il réveille et fait la rencontre du Majin, un colosse de pierre "magique", qui va désormais le suivre dans tous ses déplacements au sein d'un monde où la nature règne sur des restes de civilisation. Un univers bien retranscrit grâce à une réalisation pour l'instant honnête et qui suffit aisément à nous immerger dans un environnement enchanteur et très coloré. Bercé par les compositions de Toshihiko Sahashi, un compositeur reconnu au Japon pour ses musiques de films et d'animes (Hunter X Hunter, Full Metal Panic, etc.), Majin and the Forsaken Kingdom va donc être la scène du combat de Tepeu et Teotle (le petit nom du Majin), contre les Darkness. Sorte de mélange entre les Heartless de Kingdom Hearts et les ombres d'ICO, ces créatures n'auront qu'un seul but : s'emparer de Teotle afin de le faire rejoindre leurs rangs pour des raisons encore inconnues. Puissant mais pataud, le gentil géant devra donc travailler de concert avec Tepeu pour passer outre les nombreuses énigmes et pièges que contient leur univers original. Un labeur qui ne sera pas de tout repos, le Majin étant également quelque peu faiblard intellectuellement. Pouvant agir par lui-même mais rapidement dépassé par les événements, ce dernier dépend donc essentiellement du bon vouloir du joueur et du système d'ordre qui lui est confié.
Le Majin tonique
A la manière d'un Te Lost Vikings, Majin and the Forsaken Kingdom demande au joueur de tirer habilement parti des capacités inhérentes à chacun des personnages présents. Malin et agile, Tepeu est celui qui actionnera les mécanismes, bondira sur les surplombs rocheux et se faufilera dans les endroits difficiles d'accès. Grâce à sa capacité à parler aux animaux, il sera également capable d'obtenir des informations importantes et des conseils sur les zones bloquées. Teotle quant à lui apportera la force physique et une aide bienvenue dans les différent affrontements avec des Darkness étonnamment pugnaces. Une interaction indispensable à la progression qui se fait via un principe de demandes à adresser au Majin. Se présentant sous la forme d'un cercle d'ordres, affiliés chacun à l'un des quatre boutons de façade de la manette, l'interface permet de facilement communiquer avec Teotle. Il suffit alors de lui indiquer une cible et de lui intimer un mouvement. Basique au départ, l'éventail de possibilités du géant s'enrichira au fur et à mesure de la progression dans le jeu, dévoilant même des capacités magiques comme divers appels aux éléments (feu, électricité, eau, etc.). Bien entendu, plus les pouvoirs de Teotle seront nombreux et plus les énigmes deviendront complexes, sans toutefois tomber dans le casse-tête, Bandai Namco Games et Game Republic ayant décidé de créer un titre assez facile d'accès. De plus, chaque petite étape de réflexion peut être abordée de plusieurs manières différentes ce qui devrait empêcher le jeu de sombrer dans le piège de la répétition. Unis dans la difficulté, Tepeu et Teotle ne dépendent pas uniquement l'un de l'autre dans le cadre des énigmes. Garde-fou du Majin, le jeune voleur doit sans cesse le protéger de lui-même lors des combats. Le colosse n'hésite en effet jamais à se jeter dans une bataille mais a bien du mal à se débarrasser de ses adversaires sans l'aide d'un Tepeu avec lequel il peut déclencher des attaques combinées redoutables d'efficacité. De même, les attaques des Darkness handicapent ce dernier en déversant sur lui une sorte de fluide noirâtre que seul Teotle peut aspirer et ainsi sauver son comparse d'une mort certaine. Un géant qui devra d'ailleurs souvent être guéri des dégâts infligés par ses ennemis à l'aide de fruits bleutés. L'interdépendance est donc poussée particulièrement loin, autant d'un point de vue ludique qu'émotionnel. Le Majin se montre effectivement extrêmement attachant, de par sa démarche, son design ou simplement ses mimiques. Fruit d'un dur labeur, la version actuelle de Teotle étant la cinquième depuis le début du développement, ce personnage est réellement l'une des accroches d'un jeu pas révolutionnaire dans ses fondations, mais qui dispose d'un cachet fort et d'un ensemble de bonnes idées. Notamment dans la variété des situations.
Level-Five
Composé de 5 niveaux plus ou moins ouverts qui ne sont pas directement liés entre eux, Majin and the Forsaken Kingdom s'est ici dévoilé sur la zone des Ruines, dans laquelle les situations de jeu possédaient déjà une diversité très convaincante. Entre actionner une catapulte afin de projeter le léger Tepeu sur des hauteurs inaccessibles, remplir d'eau la bouche de Majin pour que celui-ci aille la déverser dans la roue à aubes d'un moulin, simplement aider le voleur à se hisser sur un rebord ou encore déplacer des éléments afin de libérer un passage, Game Republic semble avoir voulu donner à Majin and the Forsaken Kingdom un champ de gameplay qui se renouvelle régulièrement. D'autant qu'à la manière d'un Metroid ou d'un Castlevania, certaines zones que le joueur traverse sans rien déclencher nécessitent un retour quelques heures plus tard dans le but de tirer parti de l'un de ses nouveaux pouvoirs. Doux, convaincant et original dans son traitement artistique, Majin and the Forsaken Kingdom est très clairement une bonne surprise en l'état. Encore perfectible graphiquement, le titre de Bandai Namco Games et Game Republic devrait néanmoins arriver à se démarquer, tout du moins sur son concept et son enrobage. Reste à savoir si ce jeu, prévu au départ pour une Wii plus fédératrice, arrivera à trouver son public sur Xbox 360 et PlayStation 3.