Madame Web (Critique) : déjà le pire film de 2024, encore plus nul que Venom 2


Madame Web (Critique) : déjà le pire film de 2024, encore plus nul que Venom 2Dire que le projet Madame Web était déjà condamné bien avant sa sortie est un doux euphémisme. Il faut dire que depuis sa genèse et dès les premières bandes-annonces, il se dégagait un doux parfum de film catastrophe dans le sens le plus strict du terme. Un spin-off de Spider-Man sans Spider-Man, avec des personnages méconnus du grand public, autant vous dire que c'était casse-gueule. Maintenant que le film est sorti, que Sony Pictures a tenté tant bien que mal de le cacher à la presse et à son public (pas de projection presse ni d'avant-premières publiques programmées), on est en mesure de constater la catastrophe, mais aussi la fraude. Car oui, on n'est pas loin de la publicité mensongère. Explications.

Très sincèrement, on ne sait pas par quoi commencer cette critique de Madame Web tant le résultat est surréaliste. Y a rien qui va dans le film. L'histoire est ennuyeuse au possible, la narration inexistante, le montage tellement incohérent qu'on a l'impression qu'il a été réalisé à un débutant, la mise en scène est elle aussi d'une platitude affolante, les scènes d'action se résument à deux pauvres séquences complètement ratées, les effets spéciaux sont affreux, les dialogues d'une niaiserie affolante qu'on se demande s'ils n'ont pas été générés par ChatGPT, et cerise sur le cake, les acteurs donnent le sentiment de ne jamais croire au projet. Bref, c'est la cata, mais on va quand même tenter de disséquer ce projet qui semble avoir été validé par-dessus la jambe par les responsables de Sony Pictures qui ne semblent même pas croire à ce spin-off avec des Spider-Women. On va partir du principe que vous n'irez pas voir ce film, comme ça on peut vous en parler librement, vous expliquer pourquoi il est raté, de la tête aux pieds, donc il va y avoir du spoil. De toutes les façons, il n'y a rien à sauver dans ce métrage. Par contre, pour vous, il est possible de vous faire économiser 10 euros. Et en ces temps d'inflation, c'est déjà pas mal.



PUBLICITÉ MENSONGÈRE

La première chose extrêmement problématique avec Madame Web, c'est son marketing et constater à quel point les bandes-annonces et les teasings ont été mensongers. On nous a vendu l'histoire de Madame Web avec Dakota Johnson en Cassie Web d'accord, mais aussi trois Spider-Women, incarnées par Sydney Sweeney, Celeste O'Connor et Isabela Merced. Sauf qu'on est pas loin de la publicité mensonger, puisque nos 3 Spider-Women, on va les voir 15 secondes au début du film et 15 secondes à la fin du film, le tout dans des projections, des rêves, comme des événements qui vont avoir lieu dans un futur lointain. C'est en effet via les cauchemars du méchant Ezekiel, incarné par Tahar Rahim qu'on verra les trois filles avec leurs costumes, mais jamais dans l'histoire véritable du film. Donc si jamais vous vouliez voir Madame Web pour voir 3 Spider-Women se battre avec leur costume, vous allez déchanter comme jamais. Madame Web n'est pas un film de super-héros, c'est davantage une histoire de baby-sitter qui va tenter de gérer 3 adolescentes un peu turbulentes à qui il leur arrive des choses inattendues. Pendant 1h52, on va assister à la mise en place de la protection de ces trois adolescentes qui n'ont pas encore leurs pouvoirs par une jeune femme trentenaire qui apprend à maîtriser les siens après un accident. Le problème, c'est que jamais on n'arrive à s'impliquer dans cette histoire de nounou débordée, tu m'étonnes on est venu pour voir un film de super-héroïnes à la base, et on se retrouve à assister à des scènes de disputes de jeune ado qui fuguent ou refusent l'autorité des parents pour finalement se retrouver debout sur une table d'un diner en train de se trémousser sur la chanson Toxic de Britney Spears. Je ne sais pas trop quel a été le message que la réalisatrice a tenté de faire passer, mais clairement, si c'est du féminisme ou du girl power, c'est complètement à côté de la plaque.

Marvel Cinematic Universe

Il est clair que si vous vouliez voir du grand spectacle avec Madame Web, ça va être aussi la désillusion. En 1h52 de temps, il y a deux scènes d'action au total, qui sont en plus totalement ratées. La caméra de S.J. Clarkson est d'une platitude affolante, et à part quelques rotations en steadycam et quelques contre-plongées, il n'y a aucune fulgurance dans sa mise en scène. Clairement, elle ne sait pas filmer l'action, d'autant qu'elle est piégée par le fait que ses personnages principaux n'ont aucun pouvoir. Cassie Web n'a pas encore toutes ses facultés, sachant que c'est principalement de la voyance et les trois jeunes Spider-Women ne sont qu'au stade d'adolescente insupportables. Du coup, comment opposer des personnages qui sont encore au stade de civils basiques face à un méchant qui a déjà ses pleins pouvoirs et qui est sencés être aussi puissant que Spider-Man ? Bah forcément ça créé un déséquilibre. Ezekiel est capable de se coller aux murs, de faire des bonds de géant, d'être super rapide, ultra résistant et d'avoir la force de Spider-Man, mais il n'est jamais capable de neutraliser même une fois les trois femmes, qui parviennent à le défaire soit en le renversant, soit en utilisant un défibrilateur. Le rapport de force est alors inversé et ça rend les enjeux totalement inexistants. Ezekiel est même tellement faible dans le film que le mec se fait quand même buter en se prenant un panneau publicitaire Pepsi-Cola dans la gueule. Le grand méchant Ezekiel meurt parce qu'il s'est pris le S du panneau publicitaire Pepsi-Cola en pleine face. Un antagoniste qui a les mêmes pouvoirs que Spider-Man sur le papier. Je ne sais pas si vous vous rendez compte de cette folie... C'est effarant de voir à quel point les scénaristes n'ont absolument rien compris au matériau d'origine. Cela dit, vu que ce sont les mêmes qui ont écrit Dracula Untold, God of Egypt, Power Rangers et Morbius, il n'y avait aucun miracle possible.

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SPONSORISÉ PAR PEPSI

Et tenez, puisqu'on a parlé de Pepsi, sachez que le film est un énorme spot publicitaire pour la marque de boisson gazeuse, mais un truc tellement grossier qu'on se demande comment c'est possible d'avoir osé écrire un truc pareil. Et on dit bien écrire, car il y a toute une scène qui a été pensée juste pour placer une canette de Pepsi, no bullshit. La scène du barbecue, qui justifie le fait que le personnage Ben Parker joué par Adam Scott, (oui oui c'est bien l'oncle de Peter, on y revient dans quelques instants), ne doit pas donner de bière à Cassie Web, mais une boisson gazeuse est surréaliste. Le pire, c'est que Dakota Johnson va devoir se balader avec cette canette entre les mains dans la scène suivante, puis la poser sur la petite table pour qu'on la voit bien en évidence. Vraiment, cette scène a été écrite pour Pepsi. Tout comme on va retrouver la scène du panneau publicitaire lors de la scène finale. Du délire complet ! On vous a parlé de Ben Parker, personnage joué par Adam Scott, qui lui aussi s'est embourbé dans un projet aussi bancal. Donc oui, il s'agit bien de l'oncle de Peter Parker, dans sa trentaine, qui n'a pas encore rencontré Tante May, mais compte-tenu des dates, de l'époque, il est évident qu'il s'agit d'une version plus jeune et qui correspond à un Ben Parker pour le Spider-Man de Tom Holland. Rien d'officiel, d'autant qu'il n'y a jamais aucune allusion à Spider-Man dans le film, et ce n'est pas la peine de rester jusqu'à la fin des crédits, il n'y a aucune scène post-générique. Tant mieux d'ailleurs.

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Pour le reste, sachez qu'en termes de storyline, ce Madame Web prend de grandes libertés par rapport aux comics, et très sincèrement, je ne considère pas ça comme un souci, c'est même très bien. Les gens qui râlent parce que ce n'est pas comic accurate manquent sincèrement d'ouverture d'esprit. Si les films respectent les BD, c'est toujours un plus et c'est cool, mais perso, je préfère quand les scénaristes tentent d'apporter leur patte personnelle. Donc que Cassie Web ne soit pas une vieille dame de 70 printemps, aveugle et atteinte de myasthénie qui ait paralysé son corps, ça ne me gêne pas plus que ça. Là, on est dans une origin story qui a pour but de faire connaître le personnage au grand public, et surtout d'attirer une nouvelle et jeune audience, ce qui est assez logique si on veut séduire un maximum de personnes. Que les films proposent leur version propre, c'est pas un problème, mais qu'il le fasse avec autant de foutage de gueule, là par contre, c'est impardonnable. Et ce côté j'en ai rien à cirer de respecter le spectateur, on l'a dès la scène d'intro du film qui est là pour nous présenter Ezekiel, le grand méchant du film et la raison pour laquelle Cassie Web va obtenir ses pouvoirs de voyante. Un antagoniste incarné par notre Tahar Rahim à nous, qui fait tout ce qu'il peut pour essayer de donner de la consistance à son personnage, qui est malheureusement écrit avec les pieds. Plus cliché et manichéen comme méchant, tu meurs. On a l'impression d'être revenu dans les nanars des années 80 où les scénaristes ne s'encombraient pas de subtilité dans l'écriture de ses méchants.

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PENSÉES AMICALES POUR TAHAR RAHIM...

Tahar Rahim fait ce qu'il peut, parle anglais avec un accent parfait, mais son personnage est tellement mal écrit que ça fait de la peine de voir dans une production aussi mauvaise. De toutes les façons, il n'y a pas que lui qui fait ce qu'il peut, Dakota Johnson, Sydney Sweeney, Celeste O'Connor et Isabela Merced, on a l'impression qu'elles ont été piégées par le projet, qu'on leur a vendu un bête de film et qu'elles se sont aperçus de l'arnaque en cours de route. Le film a coûté environ 80 millions, et jamais on ne voit cette somme à l'écran. On dirait une vieille série télé, tournée certes en extérieur, mis aussi en intérieur, mais tout est tellement serré dans les plans, qu'il n'y a aucune envergure, qu'on se demande où est passé l'argent encore une fois. 80 millions, c'est le budget du très bon The Creator de Gareth Edwards et quand on sait que le Godzilla Minus One du Japon a coûté moins de 15 millions, on est en droit de se poser de sérieuses questions. Aujourd'hui est un jour maudit pour le cinéma de toutes les façons. Entre Madame Web, Chiens & Chats et Maisonde Retraites, c'est l'enfer dans les complexes cette semaine. Gardez vos sous et attendez la semaine prochaine, il y a deux grands films qui arrivent : Sleep de Jason Yu et le Royaumes des Abysses. Ça c'est du cinéma !

NOTRE NOTE : 02/10

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