Killer7


Killer7

Producteur de Resident Evil 4, Hiroyuki Kobayashi était aujourd’hui à Paris pour promouvoir Killer7, sa nouvelle œuvre ludique. L’heure et demie passée en sa compagnie a permis de confirmer notre avis : Killer7 est le jeu le plus barré de ces dix dernières années. Tout simplement intrigant et envoûtant !


Lorsque Hiroyuki Kobayashi parle, on l’écoute avec attention. Pourquoi ? Tout d’abord, parce que ce monsieur est à l’origine de l’existence du génialissime Resident Evil 4 sur GameCube mais aussi parce qu’il a amené dans sa valise, la première version jouable de Killer7. Annoncé il y a maintenant deux ans, la nouvelle trouvaille signée Capcom a toujours intrigué, à commencer par son aspect visuel. Réalisé entièrement dans un cel-shading encore plus épuré que d’habitude, Killer7 propose un esthétisme conceptuel. Il suffit de regarder les images pour se rendre compte qu’il se dégage une ambiance particulière. Sa violence non dissimulée y est aussi pour quelque chose. A l’instar de Resident Evil 4, le titre s’est vu infliger un "PEGI 18 +" puisque le sang coule par hectolitres, les têtes volent, les membres explosent, bref ce n’est pas en jouant à Killer7 que vous allez rêver de Casimir le soir.

 

Ecrit sous ecstasy

 

Même avec toute la bonne volonté du monde, il est quasiment impossible de résumer le scénario de Killer7 en quelques lignes, tant celui-ci est d’une richesse et d’une complexité innommable. C’est simple, plus Kobayashi-san nous parlait de son jeu et plus la confusion dans notre esprit augmentait. Killer7 narre l’histoire de Harman Smith, un tueur à gages réputé pour être le meilleur de sa discipline. Et pourtant, il y a de quoi en douter puisque Smith est un homme d’un certain âge, paralysé de surcroît et devant se déplacer en chaise roulante. Heureusement, Samantha son aide-soignante est là pour veiller au grain mais elle se comporte en revanche d’une manière assez étrange avec lui puisqu’elle n’hésitera pas à le violenter pour le réveiller ou bien encore le nourrir… On n’en saura pas davantage sur ce personnage tiers. Pour briller dans son métier, Harman a un secret : la schizophrénie. Grâce à cette maladie, Harman est capable de se créer plusieurs identités qu'il peut incarner à loisir. Il en possède sept exactement (Garcian, Dan, Kaede, Coyote, Kevin, Con et Mask de Smith) et chacune de ces facettes représente un killer potentiel, avec des aptitudes bien différentes selon chacun.

 

Mais les choses se compliquent au fur et à mesure que l’on progresse dans le jeu. On apprendra par exemple que certaines des personnalités de Harman estiment véritablement faire partie de la vie réelle et ne se font pas à l’idée d’être simplement une représentation fictive de ce que souhaiterait être Harman. C’est le cas par exemple de Kaede Smith, le personnage féminin du jeu. On apprendra également par la suite que Dan Smith, en sus d’être la première personnalité de Harman Smith, menait une existence ce qu’il y a de plus normal, avant d’être assassiné par un certain Curtis. Comment cela est-il possible ? A cette question, Hiroyuki Kobayashi nous a répondu que beaucoup de questions dans Killer7 resteront en suspens, même après avoir terminé le jeu en long et en large. Un choix tout à fait volontaire, qui permet de donner au jeu un cachet unique. Bien entendu, il existe une explication plus rationnelle à la question (étant donné que le producteur nous l'a confié au creux de notre oreille) mais pour éviter de vous spoiler le jeu, on se gardera de vous transmettre cette information inestimable.

 

Les 7 mercenaires

 

Durant la présentation de Killer7, Kobayahi-san a tenu à nous parler en profondeur des 7 personnages que le joueur incarnera. Chacun d’entre eux possède donc une personnalité différente et s’il est possible de changer d’avatar à n’importe quel moment de la partie, certains obstacles ou ennemis vous obligeront à incarner un tueur bien précis. Leur style de combat se différencie de chacun mais ils possèdent tous en commun une attaque spéciale. Ils partagent également des points d’expérience (power, speed, wavers, criticals) qu’on pourra faire évoluer au fil des missions. Pour ce faire, il faudra tuer un maximum d’ennemis (les Heaven Smiles) pour récupérer leur sang. Ces poches d’hémoglobine vous permettront non seulement de vous soigner pendant un combat mais aussi de vous faire des transfusions de sang pour octroyer plus de force à votre avatar. Tout cela se fera à la Harman’s room. Mais venons-en plutôt aux présentations et faisons connaissance avec les différentes facettes de cet étrange Harman Smith.

 

Garcian Smith, l'homme à la malette


 

Garcian Smith est le personnage-clef qui permet de faire le lien entre Harman et ses différentes identités. En tant que leader, il est le seul à être capable de ressusciter ses partenaires si ces derniers devaient rendre l’âme prématurément. Le cas échéant, pas de Game Over à l’écran mais la possibilité d’incarner Garcian, qui devra alors retrouver le sac en papier contenant la tête du malheureux défunt. Une injection de sérum et plusieurs pressions répétées sur le bouton A façon Track & Field, suffiront pour ramener le personnage à la vie. Noir de peau et vêtu d’un costard blanc, Garcian Smith est aussi le personnage qui utilisera un pistolet silencieux pour se défendre. Son arme étant peu puissante, il faudra plutôt se tourner vers les autres personnalités pour aller massacrer les Heaven Smiles, ces mutants venus d’ailleurs et anciennement humains, à armes égales.

 

Dan Smith, quelle classe !

 

Armé de son magnum, Dan Smith fait partie des premiers personnages que l’on pourra incarner dans le jeu. Il porte un costard bleu-marine et tient son arme derrière la nuque, histoire de montrer sa cool attitude. Il est en quelque sorte le personnage équilibré du jeu avec une force de frappe et une vitesse moyenne. Son coup spécial lui permettra de tuer ses ennemis avec une seule balle.



 

La belle mais torturée Kaede Smith

 

L’unique personnage féminin de la bande, Kaede porte une robe courte couverte de tâches de sang au niveau de l’abdomen. Elle est munie d’un pistolet doté d’un réticule de snipe, ce qui lui permet d’atteindre les ennemis à distance. Avec sa personnalité torturée, Kaede est persuadée ne pas être une identité de Harman Smith mais est persuadée d’exister réellement. Son attaque spéciale est certainement la plus belle en matière d'esthétisme puisque Kaede s’ouvrira les veines pour provoquer une pluie de sang, capable de détruire les barrières invisibles qui empêchent les autres personnages de progresser.



Coyote Smith, gentleman cambrioleur

 

Avec sa chemise hawaïenne, sa barbe bien taillée et son accent latino, il n’y a pas de doute, Coyote est originaire d'Amérique du sud. Il se distingue aussi des autres personnages en tenant son arme à l’envers, ce qui lui donne un style bien particulier. Voleur de profession, il est le seul personnage à pouvoir crocheter les portes scellées et peut aussi exécuter des sauts plus hauts afin d’accéder à des lieux en hauteur.


 

Kevin Smith, natural born killer

 

Le dos courbé et le torse nu, Kevin Smith dégage une force incroyable. Et pourtant ce personnage est le seul à utiliser des armes blanches (couteaux et shurikens), ce qui lui permet de se dégager des contraintes du rechargement de munitions. Il peut ainsi attaquer de manière continue et indéfinie, ce qui lui assure un gain de sang important et donc une augmentation plus importe de points d'expérience. Son attaque spéciale lui autorise à devenir invisible pendant un certain moment, ce qui lui permettra d’échapper aux ennemis et de passer à travers certains objets.



 

Con Smith is fast & furious

 

Derrière ce nom sujet à de mauvais jeux de mot, Con Smith est certainement le personnage le plus marquant des sept. Aveugle de naissance, il porte un foulard mais aussi un casque sur ses oreilles et dispose de deux guns qui lui permettent de tirer à une vitesse folle. Il suffit de le voir manier ses deux pistoleros pour se rendre compte de sa force. Son ouïe étant plus développée chez lui, il a la faculté de récupérer des indices que les autres ne peuvent voir à l’œil nu. Une fois son coup spécial activé, Con Smith aura la particularité de courir très vite.


 

Mask de Smith, catcheur mais aussi killer


 

Ancien catcheur professionnel, Mask de Smith s’est trouvé une vocation de tueur. Il manie avec aisance les lance-grenades mais est en contre partie handicapé par une certaine lenteur pour recharger ses armes. Orné d’un masque et d’une cape, il a également la possibilité de changer de costume en cours de jeu. Il dispose de quatre costumes différents qui n’ont pas pour unique utilité l’esthétisme, puisqu’il devra arborer un costume particulier en fonction de la situation qui se présente à lui. La présence de ce catcheur n’est pas le fruit du hasard mais plutôt un choix artistique étroitement lié avec les goûts de Suda 51 (le réalisateur de Killer7), grand passionné de catch. C’est pourquoi, Mask de Smith est le seul individu autorisé à changer de vêtements en cours de jeu.


 

Bang bang, my baby shot me down

 

Les présentations étant faites, il est temps désormais de passer à la phase de gameplay du jeu. Car si le scénario de Killer7 est alambiqué, la prise en main du titre signé Capcom l’est tout aussi. Killer7 ne se joue en effet pas comme un jeu d’action ou un FPS classique. Contre toute attente, le stick analogique droit ne sert pas à déplacer le personnage mais à le guider dans ses choix, comme sélectionner une direction à prendre. Non, il faudra appuyer sur le bouton A pour faire avancer le personnage qui se déplacera alors sur des rails. En cas de changement de direction, il prendra la tangente automatiquement. Toutefois, à tout moment, il est possible de passer en mode de combat (vue à la première personne façon FPS) et il faudra pour ce faire maintenir le bouton de tranche R. Mais avant de tirer comme un demeuré sur le premier ennemi qui bouge, il sera primordial de scanner son ennemi pour connaître les zones où il faut le toucher pour l’achever définitivement et ses points faibles sont repérables par la présence un petit cercle de couleur jaune. Rapidité et précision sont les mots d’ordre pour abattre rapidement les Heaven Smiles qui arboreront diverses formes complètement farfelues. On fera la rencontre par exemple de monstres à l'apparence humaine à des boules géantes composées de plusieurs visages en passant par des têtes qui s’ouvriront comme une boîte à surprises. Concept. Les angles de vue dans Killer7 sont également très expérimentales. Généralement placée près du sol et toujours fixe, la caméra permet de suivre l'action sans aucun accroc et permet d’avoir une vue toujours dynamique. Elle n’hésitera pas néanmoins à se déplacer pour proposer d'autres angles de vue.

 

Killer7 est composé d'un total de 6 chapitres. Chacun d'entre eux correspond une cible à éliminer, qui fera office de Boss de fin de niveau. Durant cette présentation qui a duré une petite heure, Hiroyuki Kobayashi n’a pas été avare en informations et on se demandait même si le bougre n’allait pas nous dévoiler la fin du jeu. Il n’a pas hésité à nous décrire les 4 premiers chapitres du jeu et par gentillesse, nous allons éviter de rentrer en détails pour ne pas vous gâcher la surprise. Sachez néanmoins que chacune des cibles que Harman Smith doit éliminer correspond à un contrat que le gouvernement de Gash (le pays imaginaire dans lequel se déroule l’histoire) a convenu avec le tueur à gages. D'autres personnages intrigants tels que des anges viendront rajouter un peu de piment à l'histoire qui sera illustrée par des cinématiques réalisées en dessin animé et à l'esthétique post-moderne. 

Intrigant, Killer7 semble l’être du début jusqu’à la fin. Du moment où l’on pose notre regard dessus jusqu’à qu’on prenne la manette en main, on est happé par cette approche complètement nouvelle, aussi bien en matière de graphismes, d’univers que d’ambiance. C’est certain, Killer7 ne fera pas l’unanimité dans le coeur des joueurs mais le parti pris de Capcom d’offrir un jeu qui s’annonce frais, original et surtout complètement barré est une décision que l’on peut saluer. Rendez-vous donc le 15 juillet pour voir cette œuvre explosive encore plus en détails.




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