


Aimés ou détestés, ICO et Shadow of the Colossus font partie des expériences majeures du jeu vidéo et méritent ne serait-ce qu'une courte session d'essai pour montrer autre chose, une vraie différence intéressante et viable. Tous deux animés avec un soin infini, ces titres de Ueda partagent également un souci de donner au joueur un concept solide qui lui permet de participer pleinement à une belle histoire. Epique et offrant des combats extraordinaires, touchant et développant une empathie étonnante, Shadow of the Colossus et ICO n'ont rien perdu de leur caractère malgré leur génération passée. Et la prochaine génération ne devrait pas changer la donne.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de ICO and Shadow of the Colossus Collection
- Shadow of the Colossus enfin fluide
- Deux histoires touchantes
- Shadow of the Colossus toujours aussi épique
- Une animation de très grande qualité
- La B.O exceptionnelle de Kow Otani
- Du game-design de haute volée
- La gestion de l'empathie
- Le travail sur le son
- Un prix honnête (40€)
- Un remake HD paresseux
- Le côté un peu trop lisse de certaines éléments
- Des textures qui apparaissent en retard dans Shadow
Projet surprise d'une PlayStation 2 en tout début de vie, ICO venait littéralement de nulle part. Fruit d'un jeune diplômé en art passionné de technique à la tête d'une équipe composée en grande partie de nouveaux venus dans le développement, le jeu pensé par Fumito Ueda tranchait nettement avec les habitudes de l'époque. Une différenciation qui le définit encore, tout comme Shadow of the Colossus, deuxième jeu développé par le studio. Un aspect unique qui passait cette fois par une notion du sentiment épique innovante et surtout empreinte d'un gigantisme encore jamais vu. Des atouts qui fonctionnaient idéalement en 2001 et 2005. La compilation ICO and Shadow of the Colossus Collection est-elle la preuve que rien n'a changé à part la HD ? Verdict.
Locataire du cercle fermé des titres régulièrement utilisés comme bouclier lors des fameuses déclarations sur la dangerosité/imbécilité/simplicité/et autres adjectifs en "é" du jeu vidéo, ICO tire ce statut de sa différence flagrante avec les rouages habituels de la production. Durant la conception du jeu, Ueda et son équipe ont choisi d'aller au plus simple afin que rien ne parasite la transmission au joueur des émotions entre le jeune héros cornu et Yorda, jeune fille famélique et lumineuse, dans leur fuite d'un gigantesque fort. Un choix qui se justifie au bout de seulement quelques minutes avec la mise en place d'un élément d'une rare intelligence qui va fonctionner sur l'ensemble du jeu : la présence d'une caméra dynamique favorisant selon les situations le gigantisme et l'intime. Chaque pièce traversée déshumanise le couple de personnages avec une focalisation sur la hauteur, la largeur ou la profondeur via une sorte de point fixe qui n'est que rarement Ico. La structure de l'immense donjon pèse donc sans cesse sur l'écran et conduit à un repli sur le seul élément chaleureux et inoffensif, Yorda. Une volonté de la placer au centre des préoccupations du joueur qui amène ladite caméra à la suivre de manière très serrée dès qu'elle se fait enlever par les ombres, faisant même oublier les dangers et les hautes murailles alentours. Un aller-retour constant qui fait comprendre immédiatement au joueur l'importance de Yorda mais également celle de l'environnement, sans avoir besoin de tout expliquer avec un tutorial tout sauf immersif. Une liberté certaine laissée au joueur, qui n'est, contrairement à Yorda, jamais pris par la main. Une découverte très pure du gameplay qui s'accompagne idéalement d'un level-design ingénieux à base d'énigmes jamais très complexes, mais suffisamment motivantes pour progresser par petites touches sans ressentir d'ennui. Un langage ludique qui passe directement par le game-design, tout comme Shadow of the Colossus.
Prologue to the Ancient Land
Respectivement 9 et 5 ans après leur sortie européenne sur PlayStation 2, ICO et Shadow of the Colossus n'ont aucunement vieilli et conservent leur différence..."




