Goldorak : la BD française arrive, c'est la suite officielle du dessin animé, et les retours sont positifs
2020 devait être l'année de ses 45 ans, mais l'épidémie de COVID-19 en a décidé autrement. Un an après, Goldorak peut enfin faire son grand retour sur le devant de la scène, avec toute une génération d'enfants devenus adultes aujourd'hui et qui sont prêts à accueillir le robot imaginé par Go Naigai avec une haie d'honneur. Si dans le jeu vidéo, une adaptation est prévue du côté de chez Microids (pour une sortie pas encore communiquée), du côté de la bande dessinée, ça fait déjà 5 années qu'on travaille dans le plus grand des secrets. Un projet qui est né d'une rencontre entre un éditeur et plusieurs auteurs au Festival de la BD d'Angoulême et qui va prendre enfin vie dans quelques jours, le 15 octobre prochain. Cette bande-dessinée, pensée comme un one-shot de 167 pages est la suite officielles des aventures d'Actarus, le prince d'Euphor.
Si Goldorak est plébiscité en France et touche à l'enfance, il faut savoir que l'oeuvre de Go Nagai fut un échec au Japon, son pays d'origine. De son vrai nom UFO Robot Grendizer, Goldorak a en effet été boudé par le public nippon, qui lui a préféré l'autre série avant-gardiste, Mazinger Z, série méconnue en France. Plusieurs raisons sont évoquées face à cet échec : pour l'auteur Go Nagai, le public s'était lassé des histoires de robots, préférant la nouvelle science-fiction, avec l'arrivée de Star Trek et de Star Wars en provenance des Etats-Unis. Pour d'autres, si Goldorak n'a pas eu le succès escompté, c'est parce que le public de Mazinger Z n'a pas apprécié que le personnage d'Alcor (qui était le héros de Mazinger Z) soit relégué au rôle de simple sidekick (souvent énervant et insupportable d'ailleurs) dans Grendizer / Goldorak, plaçant Actarus sur un piédestal. Mais qu'importe, en France et dans certains pays européens comme l'Italie, Goldorak est un succès immédiat, qui se ressent encore 46 ans plus tard. Sachez d'ailleurs que si Grendizer a été renommé en Goldorak en France, c'est grâce à Jacques Canestrier, alors directeur commercial de la maison de production, qui a inventé le terme, un mélange entre le "Gold" de James Bond Goldfinger, et "Rak" qui fait référence à Mandrake le magicien.
C'est en 2016, en plein festival d'Angoulême que l'éditrice des éditions Kana explique au scénariste Xavier Dorison (Le Troisième Testament, Thorgal) qu'il est possible de présenter un projet de BD au Japon et à Go Nagai. Très vite, Dorison s'entoure d'artistes copains que sont Denis Bajram, Brice Cossu, Alexis Sentenac et Yoann Guillo, des vétérans de la bande dessinée franco-belge. Lors de la conférence de presse du 11 octobre 2021, on a appris que le Japon a donné son "go" pour que la France oeuvre sur une suite de Goldorak en seulement 15 jours, au point même que chez Kana, on est surpris d'un tel enthousiaste de la part de Dynamic Planing, la société de Go Nagai. Il faudra en revanche une année de négociations pour mettre en place le contrat par la suite.
Le 15 octobre prochain, Actarus qui apparaît barbu dans la BD, retrouvera son robot géant, enfouit dans les profondeurs de la mer pour faire face à une nouvelle menace extraterrestre. Les auteurs ont souhaité dépeindre une histoire moderne, plus contemporaine, avec des personnages vulnérables, comme c'était d'ailleurs déjà le cas dans les années 70. Dans une interview donnée au Figaro, Bajram explique "qu'il ne faut pas oublier qu'Actarus est un réfugié d'Euphor. C'est un être déraciné, il reste un étranger en situation irrégulière sur terre. Cette thématique de la migration traverse tout l'album..." Des thèmes forts et actuels qui prouvent que Goldorak est non seulement une icône de la pop-culture, mais est aussi une oeuvre capable de traiter de sujets sociétaux. Cela dit, cette BD sera aussi l'occasion de retrouver les plus belles punchlines de la série, avec du Fulguropoing, du Astéro-ache, et du Cornofulgur qui résonne encore dans nos têtes comme si c'était hier. C'est d'ailleurs le cas, et si jamais vous souhaitez vous replonger en 1978, année de diffusion du dessin animé sur Antenne 2, dans le programme Récré A2, déjà mené par Dorothée, vous pouvez vous rendre à l'exposition situé à Paris à la Maison de la Culture du Japon, ou vous rendre à La Poste pour acheter la planche de 2 timbres (3€) à aux couleurs du robot le plus aimé des Français.
Goldorak, de Xavier Dorison, Denis Bajram, Brice Cossu, Alexis Sentenac et Yoann Guillo, d'après Gô Nagai, 168 pages aux éditions Kana éditions, dans la gamme Classics. c'est vendu 24,90 €. L'édition collector, proposée à 45€, est en rupture de stock depuis l'ouverture des précommandes il y a quelques mois.