Gears of War Judgment : vraie suite ou épisode de transition ?

Le plus gros risque pour Gears of War Judgment est de n'apparaître que comme un Gears of War 3.5. Les développeurs en ont bien conscience, jurent leurs grands dieux que ce n'est pas le cas, et promettent qu'il s'agit véritablement d'un nouveau jeu à part entière. Il faudra attendre notre test pour confirmer définitivement cela, mais les quelques heures que nous avons passées à jouer permettent déjà de prendre la température. La campagne solo principale se déroule 14 ans avant les évènements de Gears of War et nous replonge en plein Emergence Day, jour où les hordes de Locustes ont envahi la planète Sera. Les héros de l'histoire ne sont donc pas Marcus et Dom, mais plutôt l'escouade Kilo, constituée de deux têtes connues (Damon Baird et Augustus Cole) et de deux nouveaux soldats (Sofia Hendrick et Garron Paduk). Pour assurer encore plus le dépaysement et appuyer le fait que nous jouons des évènements passés, la narration s'effectue à coup de flashbacks. Chacun d'entre eux correspond à un nouveau niveau de la campagne et met en vedette un personnage particulier. Ces flashbacks s'articulent en réalité autour du procès de l'escouade Kilo, jugée pour haute trahison et sommée de donner son point de vue sur les évènements. Un effet de mise en scène qui permet au jeu d'innover en nous proposant le principe des témoignages déclassifiés. Concrètement, chaque niveau abrite un énorme tag en forme de crâne rouge, qui permet de déclencher une version légèrement différente de l'histoire en cours. Le choix est donc systématiquement laissé au joueur de parcourir la version standard du niveau, ou bien celle qui correspond au témoignage réel des protagonistes et qui s'avère généralement plus coriace.

JUDGMENT DAY !

Dans le premier niveau, les soldats rapportent par exemple qu'ils n'ont pas du affronter des Rebuts classiques mais des Rebuts explosifs. Dans un autre, on se retrouve à ne pouvoir utiliser que des armes lourdes. Ou encore à affronter des ennemis plus nombreux, à devoir protéger un objet précis sur la map, ou même à devoir combattre dans des nuages de poussière qui réduisent fortement la visibilité. L'intérêt des témoignages déclassifiés est double. Tout d'abord, ils permettent de débloquer plus d'étoiles lorsqu'on choisit la version "coriace". Loin de n'être qu'une récompense virtuelle, ces étoiles servent à débloquer une nouvelle (petite) campagne, qui correspond à un chapitre inédit de la campagne de Gears of War 3. Et bien sûr, les témoignages déclassifiés augmentent la rejouabilité de Gears of War Judgment puisque chaque niveau peut se jouer de deux manières légèrement différentes. Le Gears of War nouveau se dote par ailleurs du Smart Spawn System, grâce auquel l'intelligence artificielle s'adapte au comportement du joueur. A chaque fois que vous mourrez, le type d'ennemis rencontrés, leur nombre, leur équipement et leur comportement sont susceptibles de changer. L'exemple de prédilection des développeurs est le suivant : un sniper qui reste planqué à abattre tranquillement des Boomers finira par être délogé par des Tickers et autres Rebuts. De quoi apporter une certaine variété à la campagne solo ! Naturellement, le multijoueurs n'est pas en reste puisqu'il est constituée de 5 modes différents, dont trois sont inédits. Passons rapidement sur le Team Deathmatch et la Domination pour évoquer l'arrivée pour la première fois dans la série d'un mode Free for all (mieux vaut tard que jamais...).

Pour assurer encore plus le dépaysement et appuyer le fait que nous jouons des évènements passés, la narration s'effectue à coup de flashbacks. Chacun d'entre eux correspond à un nouveau niveau de la campagne et met en vedette un personnage particulier."

A la manière d'un mode "Horde", le mode "Survie" nous demande quant à lui de défendre des points clés envahis par les forces locustes. Enfin, le mode Invasion constitue clairement le gros morceau du multi, puisqu'il se jouer à 5 contre 5, une équipe incarnant les humains et l'autre les Locustes. Le principe de base consiste à protéger des générateurs, ou à les détruire selon le camp dans lequel on se trouve. Mais la véritable nouveauté concerne l'apparition d'un système de classes. On peut ainsi incarner un ingénieur (réparation des fortifications et installation de tourelles), un soldat (lance-grenades et distribution de munitions), un sniper (seul capable d'atteindre les endroits les plus en hauteur) ou un médecin (chargé de soigner et ramener à la vie ses partenaires). Du côté des Locustes, ce sont carrément huit races différentes qui sont accessibles (Ticker, Rebut, Grenadier, Kantus, Sanguinator, Corpser, Sérapède, Mauler). Tout cela s'annonce donc plutôt bien, surtout que le moteur graphique est désormais parfaitement maîtrisé par les équipes de People Can Fly et Epic Games. Le résultat visuel est donc véritablement très plaisant. Sur ce, on se donne rendez-vous dans quelques jours pour un test en bonne et due forme !