GC 08 > Golden Axe : Beast Rider
Emblème du beat’em all dans les années 80, la série Golden Axe est restée pour beaucoup une référence en la matière. Un barbare aux muscles saillants, une femme aux formes généreuses et un nain au caractère bien trempé, ce trio de héros mythiques a longtemps fait le bonheur de tout un peuple, qui ne demandait qu’à un retour en bonne et due forme. C’est chose faite puisque Sega a décidé de dépoussiérer sa franchise pour un épisode HD, malheureusement des plus consternants. Voici en gros notre avis bien tranché.
Inutile de tourner autour du pot et crevons l’abcès fissa. Golden Axe : Beast Rider est sans nul doute le jeu le plus affligeant que l’on ait vu sur le stand de SEGA lors de la Games Convention 2008. Présenté un peu à l’écart sur le booth business de l’éditeur, Golden Axe : Beast Rider était jouable sur Xbox 360 dans une version alpha qu’on espère loin d’être finalisée ; il y va de sa réputation, déjà bien mal barrée. Il faut bien avouer que le rejeton part avec un sacré handicap, puisqu’il a pour parents le studio Secret Level, qui s’est "brillamment" illustré lors de l’adaptation vidéoludique d’Iron Man. C’est donc avec un certain a priori que nous avons saisi la manette pour explorer cet univers devenu culte aux yeux de nombreux gamers. Ces derniers risquent d’ailleurs de rapidement déchanter, étant donné l’absence de points communs qui subsistent entre le titre de 1989 et celui qui arrivera cet automne sur Xbox 360 et PlayStation 3. Oubliez le barbare aux muscles saillants et le nain au caractère trempé, seule l’amazone aux formes généreuses et à la tenue légère a été retenue pour le casting. Les critères de sélection ont bien changé en vingt ans, le gameplay aussi d’ailleurs.
Oubliez le barbare aux muscles saillants et le nain au caractère trempé, seule l’amazone aux formes généreuses et à la tenue légère a été retenue pour le casting."
Si ce dernier s’est adapté aux exigences du moment, transition en trois dimensions oblige, la réalisation apparaît de son côté d’ores et déjà obsolète. Modélisation des personnages sommaire, décors sans vie, peu inspirés et très vides, textures grossières, animations mécaniques et character design peu séduisant, la carcasse de Golden Axe : Beast Ridersemble déjà effrité bien avant sa sortie. Malheureusement, les maladresses ne s’arrêtent pas en si bon chemin, et très vite, on se rend compte que cette production n’a pas coûté des mille et des cents. Cela dit, en tant que concepteurs de jeux, rien ne les oblige à ne pas faire d’effort supplémentaire pour supporter au mieux un projet. Côté gameplay en contre-partie, Golden Axe : Beast Rider reprend les codes des jeux d’action où il suffit de tuer tous les ennemis d’une pièce pour pouvoir progresser sans le moindre accroc. Bien évidemment, on retrouve un système de combos qui permet de tuer les ennemis avec une certaine classe voire élégance dans les bons jeux qui se respecte. Golden Axe : Beast Rider n’étant pas de cette race-là, notre guerrière aux tatouages tribaux tranche dans le lard sans la moindre finesse, mais surtout sans la moindre grâce. A l’heure où les jeux d’action ne jurent que par le QTE, faisant ainsi la part belle aux scènes spectaculaires, Golden Axe : Beast Rider joue la carte de l’authenticité avec des coups et des attaques loin de nous faire vibrer. Evidemment, avec des coups de sabre qui ne donnent pas envie et des déplacements pénibles, notre héroïne préfère chevaucher son dragon pour paraître invincible. Une fois sur le dos de ces créatures ancestrales, on assiste à une jouabilité hasardeuse, la faute à des déplacements patauds, maladroits et un cruel manque d’action et de manœuvre avec le dragon. Evidemment, il serait maladroit, peut-être même déplacé d’annoncer un échec cuisant, mais le manque d’ambition qui guette cette production et le résultat dévoilé à deux mois de sa sortie ne présage rien de bon.