E3 2010 > Vanquish : on y a joué !
Une guerre ouverte entre les Etats-Unis et la Russie. Une extrémité qui a alimenté de nombreux films, jeux ou romans et qui semblait avoir disparu avec le déplacement des conflits actuels vers le Moyen-Orient. C'était sans compter sur Vanquish qui remet à chauffer la Guerre Froide dans un contexte de conquête spatiale. Sorte de Gears of War accéléré et mixé avec un soupçon de Bayonetta, Vanquish pioche ses inspirations chez les grands noms du jeu vidéo de ces dernières années. Un choix qui n'empêche pas le jeu, à l'image de l'armure de son héros, de se transformer en quelques chose de nouveau. Le soldat Sam a besoin de vous.
Membre actif du DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency), une agence américaine responsable du développement de technologies militaires que les amateurs de la série Metal Gear Solid connaissent déjà, Sam est parachuté dans une guerre féroce. En effet, dans un futur proche, la Terre se meurt et manque cruellement de ressources. Un destin qui oblige l'Humanité à chercher des nouvelles planètes d'accueil, mais pas forcément dans une logique où chacun serait main dans la main. Les Américains et les Russes vont effectivement commencer une course à l'exploration qui va s'illustrer par la construction de diverses stations spatiales en orbite autour des astres convoités. Des bases avancées qui vont devenir la source d'une guerre directe, notamment la station américaine Providence. Placée proche d'une planète que les Russes ne veulent pas céder, ces derniers menacent de détruire New York si les USA ne s'éloignent pas immédiatement de celle-ci. Un chantage qui sera suivi d'un débarquement massif sur Providence, qui va donc devenir le cadre du conflit américano-russe. C'est à ce moment précis que vous prenez le contrôle de Sam, une sorte de super-soldat vêtu d'une armure modulable qu'il a lui-même en partie créé. Placer un scientifique sur un champ de bataille peut paraître une idée saugrenue. Une fois la manette en main, l'aspect cocasse de la chose est bien moins évident.
Sam s'agace
Les premiers pas métalliques dans le niveau d'ouverture du jeu placent directement dans le feu de l'action, avec une courte introduction suivie d'une plongée dans le combat aussi brutale que déstabilisante. Agile et rapide, Sam demande un réel temps d'adaptation pour être maîtrisé, notamment à cause d'un système de cover faisant penser a priori à un jeu basé sur l'attente et l'action éclair à la Gears of War. La construction du terrain, le comportement des ennemis et surtout les possibilités offertes par le gameplay obligent néanmoins à vite réviser son jugement. Vanquish permet en effet d'aborder les situations de diverses manières, toutes plus ou moins efficaces, même si le slide et la sortie de couverture semblaient à ce niveau être les plus probantes. Capacité inhérente à l'armure de Sam, le slide permet – comme son nom l'indique – de glisser sur le sol afin de bénéficier d'une forte accélération et ce durant un laps de temps précis. Gardant entièrement le contrôle durant cette phase, le joueur peut alors choisir de faire feu, ce qui déclenche automatiquement un ralenti. Une opportunité qui permet à la fois de détruire un maximum de cibles tout en encaissant le moins de dégâts possibles, et surtout de se mettre à couvert lors d'attaques particulièrement difficiles à esquiver. Car certains ennemis, à l'image du boss de cette première zone, ne se priveront pas de propulser des salves de missiles n'ayant rien à envier aux habituels déluges offensifs propres aux shoot'em up. De même, lorsque Sam quitte une couverture et qu'il déclenche un tir au même moment, un court ralenti se met en place et confère au joueur un léger avantage très pratique lorsque les troupes ennemies se massent autour de son spot. Détail amusant, vous pouvez également attirer l'attention de vos adversaires grâce à une cigarette jetée négligemment. Une idée de gameplay qui n'aurait pas dépareillé dans un épisode de Metal Gear Solid et qui se place dans un ensemble de petits clins d'oeil fait aux créations de Kojima, ne serait-ce que dans le style du héros. Formé également dans l'art militaire, Sam maîtrise le combat au corps-à-corps et peut abattre un opposant d'un seul mouvement. Une capacité redoutable qui nécessite néanmoins que la jauge relative au slide soit pleine. Un équilibre qui empêche en douceur le joueur de foncer sans réfléchir au milieu d'un attroupement ennemi et qui apporte un petit supplément de stratégie dans un jeu où cette dernière est plus présente qu'il n'y paraît.
Le choix des armes
Disposant de quatre armes principales, tout du moins dans ce premier niveau, Sam peut sembler à première vue en infériorité offensive face aux myriades de robots désireux de l'éliminer. Pour contrebalancer ce faible arsenal, Vanquish dispose d'un principe de grades qui permet de faire augmenter de "niveau" les diverses armes à disposition du joueur. Très intéressant, ce système se base sur une règle simple : économiser son arme favorite. Dès que vous parvenez à en récupérer un exemplaire sur le sol, via un coéquipier que vous avez sauvé ou dans un des nombreux containers, deux options s'offrent à vous. Si vous avez utilisé l'arme en question et que son chargeur n'est pas rempli, celle que vous avez ramassé fera office de simple recharge. En revanche, si votre outil de travail n'a pas été utilisé, il gagnera un grade. L'avantage de ce principe est que plus votre arme dispose d'un niveau élevé et plus elle occasionne plus de dégâts, tout en affichant un nombre de balles disponibles accru. Il est donc obligatoire de switcher sans cesse entre votre équipement en prenant de l'avance sur une possible situation délicate. Une mise en avant de l'adaptabilité qui s'est également ressenti dans les différentes façons d'aborder le niveau d'essai. Entre le fait de déloger des pilotes de méchas afin de se servir de ces derniers pour résister à un mid-boss, l'affronter directement en utilisant le slide et le système de couverture, ou l'abattre à distance avec un fusil sniper caché à l'autre bout de la map, les possibilités sont assez nombreuses. Surtout dans une arène aussi réduite que celle présentée.
Agile et rapide, Sam demande un réel temps d'adaptation pour être maîtrisé, notamment à cause d'un système de cover faisant penser a priori à un jeu basé sur l'attente et l'action éclair à la Gears of War."
Nerveux et autorisant des finish spectaculaires à la Bayonetta, Vanquish affiche dès les premières minutes sa filiation à PlatinumGames. Basé justement sur le moteur du titre de Hideki Kamiya, le jeu de SEGA est pour l'instant encore un peu en retrait techniquement, malgré des effets de particules très bien gérés et un nombre impressionnant d'éléments affichés à l'écran, sans que cela implique une quelconque baisse de frame-rate. Reste également à voir si les environnements seront suffisamment étendus pour faire taire l'impression de huis clos ressenti sur ce tout premier niveau, conçu comme une arène. Enfin, la plus grande interrogation porte sur le système du slide, qui bien que très dynamique et très amusant à utiliser risquerait de subir une certaine redondance sans réelle évolution au gré du soft. Un ensemble de questions qui auront sans doute des éléments de réponse au fil des quelques mois de développement restant. En tout cas, et même après un essai d'une grosse heure, Vanquish donne envie d'en voir plus et de continuer l'aventure. Ce qui est loin d'être toujours le cas.