E3 09 > Splinter Cell : Conviction
Il aura donc fallu attendre l’E3 2009 pour que Ubisoft fasse revenir Sam Fisher d’entre les morts. Rappelez-vous, après une première annonce faite courant 2006, plusieurs apparitions publiques l’année suivante, Splinter Cell : Conviction a par la suite été mis de côté pour des raisons assez troubles. Que s’est-il passé durant cette année de gestation où le pro de l’infiltration n’a pas donné signe de vie ? La réponse est simple : le changement. Nouvelles impressions d’un titre qui se veut désormais moderne, vif et viscéral.
Il faut parfois partir dans une mauvaise direction pour se rendre de nos erreurs. Ces mots, prononcés par l’un des développeurs de Splinter Cell : Conviction à l’E3 2009, reflètent bien l’état d’esprit dans lequel se trouve l’équipe de production du jeu. Si la série Splinter Cell a été pendant de nombreuses années une référence en matière d’infiltration, l’épisode Double Agent a démontré à quel point on pouvait s’éloigner du concept original. C’est du moins ce que pense chacun des membres du développement, persuadé qu’il fallait repartir sur de nouvelles bases avec ce cinquième volet. Oubliez donc le Splinter Cell : Conviction qu’on avait découvert aux éditions 2007 des UbiDays et de la Games Convention, la copie 2009 n’a plus grand-chose à voir aujourd’hui. Cela se ressent d’ailleurs au moment de découvrir le nouveau visage de Sam Fisher, moins paumé physiquement qu’auparavant, même si la mort de sa fille reste toujours d’actualité. Les cheveux très courts, la grosse barbe rasée et le muscle saillant, Sam arbore un look beaucoup plus en phase avec son état d’esprit de conquérant et nous prouve qu’il n’hésitera pas à abattre des dizaines d’hommes pour arriver à ses fins. Le style vestimentaire a donc changé, la façon de procéder également. Visage découvert, Sam Fisher dévoile ses nouvelles aptitudes. S’il aime toujours se planquer dans des zones d’ombre pour éliminer ses adversaires en toute discrétion, Fisher privilégie désormais le contact physique. Beaucoup moins figé que par le passé, notre héros n’a plus besoin de marcher tête baissée et à petits pas de loup pour neutraliser des gardes qui font leur ronde. Non seulement, il a gagné en assurance mais en plus côté close combat, Sam est devenu un expert. De la même manière que Jack Bauer ou Jason Bourne, notre héros n’hésite plus à utiliser la manière forte pour neutraliser ses ennemis. Ses actions sont nombreuses et variés, ce qui permet au joueur de laisser libre cours à son imagination et d’appréhender une situation de plusieurs manières différentes.
La vengeance dans la peau
Splinter Cell : Conviction se veut donc plus incisif et ce côté brutal démontre bien à quel point les développeurs veulent moderniser leur série. Néanmoins, le jeu conservera un esprit tactique, obligeant le joueur à réfléchir à deux fois avant de lancer l’assaut. Lors de la démo de l’E3 2009, nous avons pu voir Sam Fisher utiliser un bri de glace pour espionner ses ennemis et ainsi étudier la situation. Car Sam a beau avoir gagné en réactivité, il n’est pas à l’abri de se prendre une balle perdue lors d’un affrontement tendu. D’ailleurs, un nouveau système de lock a été mis en place pour favoriser l’attaque. Il consiste à établir un plan d’attaque en pointant un par un les ennemis à attaquer en pénétrant dans une salle par exemple. Fichtrement efficace. Toujours au rayon des nouveautés, sachez que Splinter Cell : Conviction a mis à jour son système de couverture, permettant Sam Fisher de passer d’une planque à une autre de manière rapide et instinctive. De la même manière que Wanted, le joueur peut en effet assigner le direction que doit prendre Fisher. Sauter par-dessus une caisse, faire une roulade vers l’avant ou sprinter vers l’ennemi, voilà le genre de prouesses qu’il est possible de faire dans le jeu. Et puisque le jeu s’adapte aux exigences du moment, il n’est pas étonnant de voir que le titre a été épuré de tout élément graphique qui pourrait polluer l’écran. Désormais, lorsqu’il faut avertir le joueur d’un objectif ou lui rappeler une scène par flashback, cela se passe en projection sur un élément du décor. Ce choix de game design, vraiment ingénieux, permet en sus d’habiller le jeu de la plus belles des manières. S’il est beaucoup trop tôt pour crier victoire (le jeu était présenté et non jouable sur le stand d’Ubisoft), Splinter Cell : Conviction semble, à première vue, partir sur un nouveau chemin, celui de l’excellence et qui permettra à la série de repartir sur de nouvelles bases.